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capitulation

capitulation [ kapitylasjɔ̃ ] n. f.
• fin XVe ; « négociation » 1556; de capituler
1Dr. internat. Convention, traité par lesquels une puissance s'engage à respecter certains droits et privilèges sur les territoires soumis à sa juridiction. « Il y a une belle capitulation entre Henri IV et Saint-Malo » (Chateaubriand). Hist. Convention qui réglait les droits des sujets chrétiens en pays musulman. Régime des capitulations.
2(1636) Milit. Convention par laquelle une place forte, une armée se rend à l'ennemi. reddition. Négocier, signer une capitulation. Capitulation honorable, déshonorante, honteuse. paix. Capitulation en rase campagne, conclue par le commandant d'une troupe opérant en dehors d'une place de guerre. Capitulation sans conditions.
3Fig. Abandon total d'une position que l'on soutenait. abdication, renoncement.
⊗ CONTR. Résistance. Intransigeance, obstination, refus.

capitulation nom féminin (latin médiéval capitulatio) Action de capituler : Capitulation sans conditions. Convention qui règle les conditions de la reddition d'une place de guerre, de forces militaires. ● capitulation (citations) nom féminin (latin médiéval capitulatio) André Pieyre de Mandiargues Paris 1909-Paris 1991 Elle était assez femelle pour n'attendre d'une cuirasse rien de mieux que le bonheur de la capitulation et le plaisir de la défaite. La Motocyclette Gallimardcapitulation (synonymes) nom féminin (latin médiéval capitulatio) Action de capituler
Synonymes :
- reddition
Contraires :
- résistance

capitulation
n. f.
d1./d MILIT Convention pour la reddition d'une place, d'une troupe. Signer une capitulation.
d2./d (Plur.) HIST Conventions réglant le statut des étrangers chrétiens, notam. dans l'Empire ottoman (1569-1923), en Iran et dans divers pays d'Extrême-Orient.
d3./d Fig. Fait de composer avec un adversaire, de céder.

⇒CAPITULATION, subst. fém.
A.— Vieilli
1. Convention réglant certains privilèges et devoirs, négociée entre partenaires au terme d'un affrontement ou d'une discussion. Obtenir capitulation. Synon. partiel accommodement B rem. 3.
P. métaph. :
1. Sa vanité plia devant la paresse épigrammatique d'un homme de plaisir, il y eut alors capitulation avec la vanité.
STENDHAL, Lucien Leuwen, t. 2, 1836, p. 315.
2. DR., vx. Convention par laquelle une puissance accorde, sur les territoires relevant de sa juridiction, certains droits et privilèges aux ressortissants d'une autre puissance. Les capitulations de la France avec la Porte ottomane [la Turquie] (QUILLET 1965) :
2. Il y a une belle capitulation entre Henri IV et Saint-Malo : la ville traite de puissance à puissance, protège ceux qui sont réfugiés dans ses murs...
CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 1, 1848, p. 43.
Capitulation suisse. Convention réglant les privilèges et les devoirs des troupes suisses au service des rois de France (cf. Le Moniteur, t. 2, 1789, p. 375). Cf. aussi capituler A et capitulé II A.
B.— Dans le domaine milit. Convention établie entre nations belligérantes en vue de la reddition de la partie vaincue. Les clauses de la capitulation; une capitulation honorable; signer la capitulation :
3. Le 20 juin, j'écrivis à Weygand, qui avait pris dans la capitulation le titre étonnant de « Ministre de la Défense nationale »...
DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1954, p. 71.
Capitulation en rase campagne. ,,Capitulation conclue avec l'ennemi par le commandant d'une troupe opérant en dehors d'une place de guerre`` (CAP. 1936). La capitulation en rase campagne est regardée comme déshonorante (Ac. 1835-1932).
P. métaph., gén. péj. Action d'abandonner, en tout ou en partie, une attitude, une opinion intransigeantes. Se laisser aller aux capitulations lâches (cf. ZOLA, L'Argent, 1891, p. 257) :
4. — Je n'aime pas, mon jeune camarade, et pour dire le vrai je ne veux rien savoir d'une charité chrétienne qui serait une capitulation perpétuelle devant les puissants de ce monde.
PÉGUY, L'Argent, 1913, p. 1201.
Capitulation de conscience. Accord passé avec soi-même pour abdiquer sa responsabilité, renoncer à certaines exigences et s'accommoder d'une situation donnée (cf. BARBUSSE, Le Feu, 1916, p. 79).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Av. 1528 capitulation « convention, pacte, accord » (AUT., Chron., B.N. 5082, f° 169 v° ds GDF. Compl.); a) av. 1591 dr. internat. capitulation « convention qui règle certains privilèges et devoirs » (LANOUE, 183 ds LITTRÉ); 1718 (Ac. : Capitulation, Se dit particulierement des conditions que les Electeurs dans la vacance de l'Empire proposent à celuy qui doit estre éleu Empereur, & qu'il signe avant son élection. La capitulation Imperiale); 1798 (Ac. : Capitulation, se dit aussi d'Une convention en vertu de laquelle les sujets d'une Puissance jouissent de certains privilèges dans les États d'une autre); 1835 spéc. « convention qui réglait privilèges et devoirs des soldats suisses au service de la France » (Ac.); b) 1636 spéc. milit. « convention qui règle les conditions auxquelles se rend une place » (MONET, Invantaire des deux lang. fr. et lat., Lyon, p. 166); 2. 1713 « action d'abandonner une position intransigeante » (HAMILT., Gramm., 3 ds LITTRÉ). Empr. au lat. médiév. capitulatio « convention » (XVe s. ds NIERM.) déjà attesté en b. lat. au sens de « récapitulation ». Fréq. abs. littér. :305. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 353, b) 349; XXe s. : a) 431, b) 548.

capitulation [kapitylɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. V. 1591; « pacte, accord », av. 1528; lat. médiéval capitulatio « convention ».
1 Didact. (dr. internat., hist.). Convention par laquelle une puissance s'engage à respecter certains droits et privilèges sur les territoires soumis à sa juridiction. Traité. || Signer une capitulation.
1 Il y a une belle capitulation entre Henri IV et Saint-Malo : la ville traite de puissance à puissance, protège ceux qui se sont réfugiés dans ses murs, et demeure libre (…) de faire fondre cent pièces de canon.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, I, 1.
(Au plur.). Hist. Conventions qui réglaient les droits des sujets chrétiens en pays musulmans. || Régime des capitulations. || Les capitulations conclues entre François Ier et Soliman le Magnifique.
2 (1636). Cour. Convention par laquelle une place forte, une armée se rend à l'ennemi. Reddition. || Pourparlers de capitulation. || Négocier, signer une capitulation. || Clauses de capitulation. || Capitulation honorable, déshonorante, honteuse. || Capitulation en rase campagne, conclue par le commandant d'une troupe opérant en dehors d'une place de guerre. || Capitulation sans conditions, pure et simple. || Les clauses de la capitulation.
2 Tout général, tout commandant d'une troupe armée, qui capitule en rase campagne, est puni : — 1o De la peine de mort, avec dégradation militaire, si la capitulation a eu pour résultat de faire poser les armes à sa troupe, ou si, avant de traiter verbalement ou par écrit, il n'a pas fait tout ce que lui prescrivaient le devoir et l'honneur; — 2o De la destitution dans tous les autres cas.
Loi du 9 juin 1857, art. 210.
3 Le major resta quelques secondes étourdi par cette idée du drapeau blanc, de la défaite, de la capitulation (de Sedan), qui tombait au milieu de son impuissance à sauver tous les pauvres bougres (…) qu'on lui amenait.
Zola, la Débâcle, t. II, p. 22.
4 (…) ils (les plénipotentiaires alliés) avaient là débattu et signé avec les maréchaux Marmont et Moncey, les articles de la capitulation (de Paris, en 1814).
Louis Madelin, Talleyrand, XXVII, p. 278.
3 (1713). Fig. Abandon complet d'une attitude critique ou de résistance, ou de la position que l'on soutenait. Composition, renoncement.
5 Elle se contraignait à sourire (…) et ce sourire, en fait, était une capitulation momentanée.
Martin du Gard, les Thibault, t. I, p. 118.
Capitulation de conscience : accord passé avec soi-même, concession que l'on se permet pour s'accommoder d'une situation donnée. Accommodement.
CONTR. Intransigeance, obstination, refus, résistance.

Encyclopédie Universelle. 2012.