censé, ée [ sɑ̃se ] adj.
• 1611; p. p. de censer « censurer, réformer »; lat. censere « estimer, juger »
♦ Qui est supposé, réputé (suivi d'un v. à l'inf.).⇒ présumé. Il est censé être à Paris. Elle n'est pas censée le savoir. Nul n'est censé ignorer la loi.
⊗ HOM. Sensé.
censé, ée
adj. Supposé (suivi d'un inf.). Nul n'est censé ignorer la loi.
⇒CENSE, subst. fém.
A.— MOY. ÂGE. Terre soumise au cens.
— ,,Redevance payée pour des terres, moulins, fours, etc.`` (PIERREH. Suppl. 1926). Synon. cens. Ils [les hommes] savent tout ce qui reste à faire pour payer leur taille, et leur cense, et le vivre de leur maisonnée (POURRAT, Gaspard des Montagnes, La Tour du Levant, 1931, p. 31).
B.— Région. [En Belgique et dans certaines parties de la France] Ferme ou métairie (cf. CLAUDEL, La Jeune fille Violaine, 1re version, 1892, IV, p. 566).
Prononc. et Orth. :[]. Ds 1694-1878. Homon. cens, sens. Étymol. et Hist. 1. Début XIIe s. « redevance sur des terres » (Lois de Guillaume le Conquérant, éd. J.-E. Matzke, § 29) — 1709, POMEY, 4e éd., maintenu dans les expr. donner à cense et prendre à cense; 2. XIVe s. « ferme, métairie » (GILLES LI MUISIS, Li estas des séculiers, strophe 88 ds Poésies, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 2, p. 84). Prob. empr. au lat. médiév. censa plur. de censum (class. census, -us, v. cens) « impôt, cens » (Capitularia regum Francorum, 39, 8 ds Mittellat. W. s.v., 457, 8) attesté au fém. sing. au sens 1 en 1038 « redevance payable en argent ou en service » (Charte ds DU CANGE, t. 2, p. 256b, s.v. censa 5; cf. 1211 dare ad censam « donner à ferme » ds DU CANGE, t. 2, p. 260b, s.v. census); au sens 2 en 1299 (Charta Heliae Abb. de Nobiliaco, ibid., p. 260, s.v. census — censale; cf. LONGNON, p. 593; FEW t. 2, p. 583a, note 6). Fréq. abs. littér. :5. Bbg. DAUZAT Ling. fr. 1946, p. 13.
censé, ée [sɑ̃se] adj.
ÉTYM. 1611; p. p. de l'anc. v. censer « censurer, réformer »; du lat. censere « estimer, juger ».
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♦ Qui est supposé, réputé (suivi d'un infinitif, sauf s'il s'agit du verbe être, qui peut être élidé). ⇒ Présumé. || Il est censé arriver aujourd'hui : il est admis qu'il arrive (arrivera) aujourd'hui. || Il est censé réussir : on suppose, par hypothèse, qu'il va réussir. || « Celui qui est trouvé avec les coupables est censé complice » (Académie), || censé être complice. || Il est censé être à Paris. — Tous les chemins sont censés mener à Rome. || Je n'étais pas censé, elle n'est pas censée le savoir.
1 Chacun fut de la foi censé juge infaillible (…)
Boileau, Satires, 12.
2 (…) le ministre (…) va, deux ans encore, assister avec amertume aux événements qu'il est censé diriger.
Louis Madelin, Talleyrand, II, XV, p. 165.
3 Nul n'est, en principe, censé ignorer la loi. Autrement dit, la loi régulièrement publiée est réputée connue de tous — hormis les cas de force majeure (…)
Dalloz, Nouveau répertoire, Loi, 44. (Cf. l'adage latin Nemo censetur ignorare legem).
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DÉR. Censément.
HOM. Sensé.
Encyclopédie Universelle. 2012.