1. chanfrein [ ʃɑ̃frɛ̃ ] n. m. ♦ Partie antérieure de la tête (du cheval et de certains mammifères), qui s'étend du front aux naseaux. chanfrein 2. chanfrein [ ʃɑ̃frɛ̃ ] n. m. ♦ Techn. Surface plate obtenue en abattant l'arête d'une pierre, d'une pièce de bois ou de métal. ⇒ biseau. Tenailles à chanfrein.
● chanfrein nom masculin (peut-être ancien français chafresner, dompter, du latin caput, tête, et frenare, dompter) Partie de la tête du cheval et de certains animaux, s'étendant de la ligne des yeux à la région nasale. Armure qui protégeait la tête du cheval d'armes. ● chanfrein nom masculin (ancien français chanfraindre, de chant, partie la moins large d'un objet, et fraindre, briser) Moulure plate obtenue en abattant l'arête d'une pierre. Petite coupe en biseau effectuée sur l'arête vive d'une pièce de bois ; surface oblique ainsi obtenue. ● chanfrein (synonymes) nom masculin (ancien français chanfraindre, de chant, partie la moins large d'un objet, et fraindre, briser) Moulure plate obtenue en abattant l'arête d'une pierre.
Synonymes :
- biseau
chanfrein
n. m. Partie de la tête du cheval et de certains mammifères comprise entre les sourcils et le naseau.
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chanfrein
n. m. TECH Surface obtenue en abattant l'arête d'une pièce.
I.
⇒CHANFREIN1, subst. masc.
A.— ARM. (MOY. ÂGE). Pièce d'armure en cuir ou en métal qui protégeait le devant de la tête d'un cheval de guerre. L'étalon dessanglé, dont le ventre bat d'aise, Libre du lourd chanfrein, broute le gazon frais (LECONTE DE LISLE, Poèmes tragiques, Le Lévrier de Magnus, 1884, p. 123).
— P. ext. Panache qui orne la tête des chevaux de parade.
Rem. Attesté ds BESCH. 1845, Lar. 19e, LITTRÉ, DG, GUÉRIN 1892, Nouv. Lar. ill.
— P. anal.
1. Marque blanche que certains chevaux portent sur la partie antérieure de la tête.
Rem. Attesté ds Ac. Compl. 1842, BESCH. 1845, Lar. 19e, Nouv. Lar. ill.
2. Bouquet de plumes fines, situé à la base du bec de certains oiseaux.
Rem. Attesté ds BESCH. 1845, Lar. 19e, Lar. encyclop., LITTRÉ, DG.
B.— P. méton. Partie de la tête du cheval, et de certains mammifères à tête allongée, comprise entre le front et les naseaux :
• 1. Le « carnassier » était un petit taureau d'un roux sombre de marron d'Inde, (...). Son chanfrein busqué dessinait une bosse très accentuée.
MONTHERLANT, Les Bestiaires, 1926, p. 491.
• 2. Il [Honoré] voulut maintenir la tête du cheval et serra au chanfrein d'un mouvement nerveux. L'animal poussa un hennissement de douleur.
AYMÉ, La Jument verte, 1933, p. 55.
— P. métaph. :
• 3. Elle [la Chulot] ondulait, se cambrait au bras du gars qui le ceignait, qui inclinait vers ses cheveux un chanfrein de bélier.
GENEVOIX, Les Mains vides, 1928, p. 69.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Ac. Compl. 1842, s.v. chanfrain, renvoie à chanfrein. Étymol. et Hist. 1. Fin XIIe s. chanfrain « pièce de fer qui couvrait le devant de la tête d'un cheval armé » (J. BODEL, Saisnes, éd. E. Stengel, t. 2, v. 5327); début XIIIe s. chanfrein [adapté à des dromadaires] (Doon de la Roche, 1582 ds T.-L.), considéré comme vieux mot dep. Ac. 1718; 2. 1678 (G. GUILLET, Les Arts de l'homme d'épée, Paris, p. 55 : Chanfrin est la partie du devant de la teste du Cheval, comprise depuis le dessous des oreilles en descendant par l'intervalle des deux sourcils jusqu'au nés du cheval). La 2e partie du mot se rattache au lat. frenum, frenare (frein, freiner). La 1re partie est d'orig. controversée : l'hyp. d'une dérivation regressive de chafresner « arrêter, dompter » (FEW t. 2, p. 336a, s.v. caput; BL.-W.5; EW FS2), hapax XIIIe s. ds GDF. (cf. aussi anchifrené « asservi » ds Roman de la Rose, éd. F. Lecoy, 14110), composé de caput (chief) et de frenare laisse la nasalisation du fr. inexpliquée; le recours à l'infl. de chanfrein2 ou de chanfreindre est à écarter du point de vue chronol. L'étymon b. lat. camus « muselière » MÉNAGE 1650, repris par DAUZAT 1973, se heurte au fait que ce mot ne semble pas avoir eu de représentant dans le domaine gallo-rom. (REW3, n° 1505). Fréq. abs. littér. :15. Bbg. SAIN. Sources t. 2, 1972 [1925], pp. 209-210.
II.
⇒CHANFREIN2, subst. masc.
TECHNOLOGIE
A.— Petite surface oblique, obtenue en abattant l'arête vive d'une pierre, d'une pièce de bois ou de métal. Tailler un chanfrein :
• Il est également sage d'abattre pour les remplacer par des chanfreins, les arêtes des pierres de taille qui forment l'encadrement des baies...
Ch. BRICKA, Cours de ch. de fer, t. 1, 1894, p. 232.
B.— Creux de forme conique pratiqué dans une pièce d'horlogerie.
Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du XIXe s. et ds QUILLET 1965.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. XVe s. arch. (Glossaire de l'histoire de Paris ds LA CURNE). Déverbal de chanfraindre « tailler en biseau » (1321 cité ap. J. Richard, Comtesse Mahaut, 400 ds R. Hist. litt. Fr., t. 6, p. 302), composé de chant2 et de fraindre « briser » (Roland ds GDF.), du lat. frangere « id. ».
DÉR. Chanfreiner, verbe trans. Tailler en chanfrein. Machine à chanfreiner. Aussitôt qu'on découvre dans une chaudière une fente (...), il faut couper la partie détachée et en chanfreiner les bords avec soin (L. SER, Traité de phys. industr., t. 2, 1890, p. 240). Rem. On rencontre ds la docum. le subst. masc. chanfreinage. Exécution d'un chanfrein. Les chanfreinages que l'on exécute sur les bords des cassures et qui sont destinés à faire pénétrer la soudure vers le cœur de la pièce cassée (E. AMBROISE, Pour le monteur mécanicien, 1949, p. 51). Attesté ds Lar. encyclop. et Lar. Lang. fr. — [] ou [-]. [] ouvert ds GATTEL 1841, NOD. 1844, FÉL. 1851, LITTRÉ, DG, PASSY 1914 et Lar. Lang. fr. [e] fermé ds LAND. 1834 et Pt ROB. [] pour le lang. soutenu, [e] pour le lang. cour. ds WARN. 1968. Ds Ac. 1835-1932. — 1re attest. 1676 (FÉLIBIEN, Dict., p. 517 : chamfrainer, couper de biais); de chanfrein2, dés. -er.
BBG. — DAUZAT Ling. fr. 1946, p. 33. — MIMIN (P.). Les trav. du comité d'ét. des termes techn. fr. Paris, 1972, p. 25.
1. chanfrein [ʃɑ̃fʀɛ̃] n. m.
ÉTYM. Fin XIIe, chanfrin; l'origine du premier élément est controversée : soit de chief « tête » qui n'explique pas la nasalisation, soit du bas lat. camus « muselière », non attesté dans le domaine gallo-roman; et du lat. frenum. → Frein.
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♦ Didact. ou technique.
1 Pièce d'armure qui couvrait le devant de la tête d'un cheval armé.
2 Partie antérieure de la tête du cheval et de certains mammifères, et qui s'étend du front aux naseaux. || La liste du chanfrein. || Partie de la bride qui passe sur le chanfrein. ⇒ Muserolle.
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DÉR. 2. Chanfrein.
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2. chanfrein [ʃɑ̃fʀɛ̃] n. m.
ÉTYM. XVe; de chanfreindre « tailler en biseau », de fraindre « briser, abattre », et de 2. chant.
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♦ Techn. Demi-biseau que l'on forme en abattant l'arête d'une pièce (de bois, de pierre, de métal, etc.). || Tenailles à chanfrein.
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DÉR. Chanfreiner.
HOM. 1. Chanfrein.
Encyclopédie Universelle. 2012.