1. chaton [ ʃatɔ̃ ] n. m. ♦ Tête d'une bague où s'enchâsse une pierre précieuse. Enchâsser, sertir un brillant dans un chaton. Bague à large chaton plat (⇒ chevalière) .
♢ La pierre elle-même. « Des bagues aux chatons finement travaillés » (Gautier).
chaton 2. chaton, onne [ ʃatɔ̃, ɔn ] n.
I ♦ Jeune chat. Une portée de chatons. Chatonne tricolore.
II ♦ N. m. (compar. à une queue de chat)
1 ♦ Inflorescence en épi souple. Chaton mâle, chaton femelle du bouleau. Chatons de coudrier, de noyer, de saule. « Les chatons verdâtres des noisetiers alternèrent avec les chatons jaunâtres des saules » (Bourget).
2 ♦ Petits amas de poussière d'aspect cotonneux qui s'accumulent sous les meubles. ⇒ mouton. « On a regardé sous le buffet. Mais l'on n'en a ramené que de gros chatons de poussière » (Romains).
● chaton nom masculin Jeune chat. Amas laineux de poussière qui s'accumule sous les meubles. Inflorescence propre à divers arbres et constituée par un épi, pendant ou dressé, de minuscules fleurs unisexuées. (Le chêne, le noyer, le noisetier ont des chatons mâles ; le saule, le peuplier et le charme ont aussi des chatons femelles.) ● chaton (difficultés) nom masculin Orthographe S'écrit sans accent circonflexe (comme chat) et avec un seul t. ● chaton (synonymes) nom masculin Jeune chat.
Synonymes :
- mouton
● chaton
nom masculin
(francique kasto, caisse)
Tête d'une bague comportant un serti à griffes entre lesquelles on fixe une pierre ; l'ensemble, sertissure et pierre.
chaton
n. m.
d1./d Jeune chat.
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chaton
n. m. Partie saillante d'une bague, marquée d'un chiffre ou portant une pierre précieuse.
I.
⇒CHATON1, subst. masc.
A.— Petit d'un chat, jeune chat. Une portée de chatons :
• 1. Un petit chat entra, circonspect et naïf, un ordinaire et irrésistible chaton de quatre à cinq mois. Il se jouait à lui-même une comédie majestueuse, mesurait son pas et portait la queue en cierge, à l'imitation des seigneurs matous.
COLETTE, Claudine à l'école, 1900, p. 199.
Rem. On rencontre ds la docum. le néol. chatonneries, subst. fém. plur. (sur le modèle de chatteries), au fig. Manières douces et câlines des petits chats. Regarde un peu (...) toutes ces chatonneries (...), et comme il [Jean] nous adoucit tous (GIONO, Le Bout de la route, 1937, II, 1, p. 59).
B.— [P. anal. avec la douceur du pelage, en partic. de la queue du chat]
1. BOT. Inflorescence de certaines plantes dites amentifères (châtaignier, noisetier, saule, peuplier, etc.) se présentant soit en grappes, soit sous la forme d'un épi duveteux droit ou tombant, évoquant un peu la queue d'un chat. Les branches des saules garnies de la laine floconneuse des chatons (MOSELLY, Terres lorraines, 1907, p. 97) :
• 2. ... en quelques jours la couleur uniforme du paysage se nuança de teintes tendres et jeunes. Sur les ramures jusque-là toutes nues, les frêles bourgeons pointèrent. Les chatons verdâtres des noisetiers alternèrent avec les chatons jaunâtres des saules.
P. BOURGET, Le Disciple, 1889, pp. 153-154.
— Spéc. Fleurs mâles de certains conifères formées par les étamines qui produisent les grains de pollen. Un joli chaton de pin (MICHELET, L'Insecte, 1857, p. 251).
2. P. ext. Petit amas de poussière d'aspect laineux. Synon. mouton. On trouve des chatons sous les buffets, même dans les intérieurs les plus cossus (ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, Le 6 octobre, 1932, p. 59).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. FÉR. 1768 écrit chaton ou chatton. Étymol. et Hist. 1. 1261 « jeune chat » (RUTEBEUF, Dit d'Hypocrisie, éd. E. Faral et J. Bastin, 138); 2. 1530 bot. (PALSGRAVE, p. 251). Dér. de chat1, suff. -on; 2 p. anal. avec la queue d'un chat. Fréq. abs. littér. :31.
DÉR. Chatonner, verbe intrans. a) [En parlant de la chatte] Mettre bas. Synon. rare chatter (s.v. chat1). Attesté ds la plupart des dict. gén. b) Bot. Se couvrir de chatons (supra B 1). Un soleil clair réjouit les os et le saule chatonne dans la haie (POURRAT, Gaspard des Montagnes, Le Château des sept portes, 1922, p. 32). — [], (je) chatonne []. Ds Ac. 1694 et 1718 à côté de chatter. — 1res attest. 1. a) 1180-90 chatoner « marcher comme un chat, à quatre pattes » (ALEXANDRE DE PARIS, R. d'Alexandre, éd. Elliott Monographs, t. II, branche III, 6001) — fin XIIIe s.; répertorié par BESCH. 1845; actuellement dial.; b) 1530 « mettre bas (d'une chatte) » (PALSGR., p. 599); 2. 1922 bot. (POURRAT, loc. cit.). 1 de chaton « petit chat »; 2 de chaton (de saule), dés. -er.
II.
⇒CHATON2, subst. masc.
JOAILL. Partie de la bague dans laquelle la pierre est enchâssée; p. méton., pierre montée en chaton. Une bague dont une améthyste assez grosse formait le chaton (T. GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, p. 422) :
• ... voulez-vous que je vous dise ce qui cause toutes ces inepties? C'est que sur vos théâtres, à ce dont j'ai pu juger du moins en lisant les pièces qu'on y joue, on voit toujours des gens avaler le contenu d'une fiole ou mordre le chaton d'une bague, et tomber raides morts; cinq minutes après, le rideau baisse; les spectateurs sont dispersés.
A. DUMAS Père, Le Comte de Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 760.
— [P. anal. de forme et/ou d'aspect]
1. Dans la lang. littér. Ils découvraient les cinq autres lacs figés, en long sillon lumineux, dans leurs chatons d'herbe verdâtre (GOZLAN, Le Notaire de Chantilly, 1836, p. 109).
2. Dans la lang. techn.
a) ANATOMIE
♦ Chaton cricoïdien. Partie postérieure du cartilage cricoïde ayant l'aspect d'une bague avec chaton.
♦ Cavité de l'humeur vitrée contenant le cristallin.
b) BOT. Enveloppe verte des noisettes; partie du gland dans laquelle il se trouve enchâssé. Le gland est à demi enchâssé dans un chaton qui le préserve de toute meurtrissure parmi les rameaux d'un arbre (BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, p. 95).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. a) 1160-70 chastun « partie saillante d'une bague où est enchâssée une pierre précieuse » (MARIE DE FRANCE, Lais, éd. J. Rychner, Fresne, 130); 1616 chaton (HULSIUS, Dict. françois-alemand); b) 1780 p. méton. « pierre précieuse » (Corr. litt. secrète, 27 août, n° 35, p. 8 ds Fr. mod., t. 37, p. 124 : Collier de chatons); 2. p. anal. emplois techn. a) 1611 anat. chaton de l'œil (COTGR.); b) 1704 bot. « coquille de la noisette » (Trév.). De l'a. bas francique kasto « boîte, caisse » que l'on peut restituer d'apr. l'a. h. all. kasto, all. Kasten, le moy. néerl. kasten, néerl. kast « coffre » (KLUGE20, s.v. Kasten); la spécialisation de sens dans le domaine de la joaill. s'est peut-être seulement faite en fr. (FEW t. 16, p. 302 a) : dans ce domaine en effet c'est plutôt le germanique qui a emprunté au lat. (cf. le lat. gemma emprunté par l'a. h. all. gimma, all. Gemme, v. BRÜCH, p. 112. Les correspondants romans du mot étant empruntés au fr.) l'étymon francique est plus probable que l'étymon germanique occ. proposé par BRÜCH, p. 65, 159 et 173. L'étymon. moy. h. all. kasto « chaton de la bague » (REW3, n° 4682) est incompatible avec l'ancienneté du mot français. Fréq. abs. littér. :40.
DÉR. Chatonner, verbe intrans. Enchâsser une pierre précieuse dans le chaton d'une bague. — [], (je) chatonne []. — 1re attest. 1832 (RAYMOND); de chaton (de bague), dés. -er.
BBG. — HENSCHEL (B.). Qq. dat. nouvelles du 18e s. Fr. mod. 1969, t. 37, p. 124.
1. chaton [ʃatɔ̃] n. m.
ÉTYM. 1616; chastun, v. 1165; du francique kasto « caisse » (cf. all. Kasten), ou, d'après P. Guiraud, du lat. capsa « châsse ».
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1 (V. 1165). Tête d'une bague où s'enchâsse une pierre précieuse. || Enchâsser, sertir un brillant dans un chaton.
♦ (1780). La pierre. || Bague à large chaton plat. || Chaton plat d'une chevalière. ⇒ Chevalière.
1 (…) des bagues aux chatons finement travaillés (…)
Th. Gautier, le Roman de la momie, II, p. 59.
2 (…) il porte une grosse bague chinoise en pierre dure, dont le chaton, taillé avec art et minutie, représente une jeune femme à demi étendue sur le bord d'un sofa, un de ses pieds nus reposant encore à terre, le buste soulevé sur un coude et la tête renversée en arrière.
A. Robbe-Grillet, la Maison de rendez-vous, p. 75.
2 a Anat. || Chaton cricoïdien : partie postérieure du cartilage cricoïde qui ressemble à une bague avec chaton.
b (1704). Bot. Enveloppe verte des noisettes; partie du gland qui s'y trouve enchâssée. — REM. Ce sens, métaphore du 1., peut être aussi rattaché à 2. Chaton, II.
3 Le gland est à demi enchâssé dans un chaton qui le préserve de toute meurtrissure parmi les rameaux d'un arbre.
Bernardin de Saint-Pierre, Harmonies de la nature, 1814, p. 95, in T. L. F.
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DÉR. 1. Chatonner.
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2. chaton [ʃatɔ̃] n. m.
ÉTYM. 1261; de chat, et -on.
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0.1 La chatte emporte sans précaution le chaton par la peau du cou. Comme un paquet. Mais le petit chat ronronne de plaisir, car ces apparentes bourrades recouvrent une entente intime et maternelle.
M. Tournier, le Roi des Aulnes, p. 340.
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II (Allus. à la queue d'un chat, à la douceur du poil du chat).
1 (1530). Bot. Inflorescence formée de fleurs unisexuées en forme d'épi duveteux. || Chatons de coudrier, de noyer, de saule. || Arbres à chatons. ⇒ Amentifère. || Épi en forme de chaton. ⇒ Amentiforme.
1 Les chatons verdâtres des noisetiers alternèrent avec les chatons jaunâtres des saules.
Paul Bourget, le Disciple, IV, p. 224.
2 Autour de chaque chaton semblait flotter une poussière de pollen, une petite clarté blonde que le soleil ne faisait point pâlir.
M. Genevoix, Forêt voisine, V, p. 50.
♦ Fleurs mâles (de certains conifères). || Un chaton de pin.
2 Fam. Petits amas de poussière d'aspect cotonneux qui s'accumulent sous les meubles. ⇒ Mouton.
3 On a regardé sous le buffet (…) Mais l'on n'en a ramené que de gros chatons de poussière, que l'on était gêné de voir, parce qu'ils semblaient démentir les prétentions bien connues de Mme Maillecottin à la propreté.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, V, p. 58.
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DÉR. 2. Chatonner.
Encyclopédie Universelle. 2012.