chou [ ʃu ] n. m.
• chol, chouXIIe; lat. caulis
1 ♦ Plante sauvage ou cultivée (crucifères) à nombreuses variétés potagères. ⇒ brocoli; chou-fleur, chou-navet, chou-rave, rutabaga, turnep.
2 ♦ Une des espèces comestibles, le chou cabus ou chou pommé (chou vert, chou blanc, chou frisé) à gros bourgeon terminal. Trognon de chou. On dit que les enfants naissent dans les choux. Soupe aux choux (⇒ bortsch) . Chou braisé, farci. Perdrix aux choux. Potée aux choux. Choucroute préparée avec du chou blanc.
♢ FEUILLE DE CHOU.Loc. Avoir les oreilles en feuilles de chou, grandes et décollées. — Une feuille de chou : journal, revue de peu d'importance ou de peu de valeur. ⇒ canard.
3 ♦ CHOU ROUGE, que l'on consomme cru et râpé en salade, ou macéré dans le vinaigre, ou cuit. CHOU DE B RUXELLES, à longues tiges, donnant des bourgeons comestibles.
♢ Par ext. CHOU PALMISTE : bourgeon terminal du palmier ou cœur de palmier. Chou marin. ⇒ crambe.
4 ♦ Loc. Bête comme chou : simple, facile (à faire, à comprendre). ⇒ enfantin. — Entrer, rentrer dans le chou à qqn, l'attaquer, lui donner des coups (cf. Rentrer dans le lard). — Faire chou blanc : ne pas réussir (⇒ échouer). Faire ses choux gras de qqch., en tirer profit. Aller planter ses choux : se retirer à la campagne. — Ménager la chèvre et le chou.
5 ♦ (p.-ê. de chouer, anc. forme de choyer) Mon chou, mon petit chou : expressions de tendresse (fém. CHOUTE [ ʃut ] ). ⇒ chouchou. « Elle dort, la pauvre choute » (Genet). Bout de chou.
♢ Adj. inv. Fam. Ce qu'elle est chou ! (ou choute), ce qu'ils sont chou. ⇒ 2. gentil, mignon. C'est très chou. Subst. « C'est d'un chou ! » (Carco).
6 ♦ Nœud, rosette de ruban ou d'étoffe dont la forme rappelle celle du chou. ⇒ bouffette.
7 ♦ Petit gâteau frais, léger et rond. Chou à la crème. Les choux d'une pièce montée. Chou au fromage (⇒ gougère) , au sucre (⇒ chouquette) . Pâte à choux, faite avec de la farine jetée dans un mélange d'eau (ou de lait) et de beurre.
● chou nom masculin (latin caulis) Nom donné à diverses espèces de plantes, de la famille des crucifères, formant un grand nombre de variétés cultivées pour l'alimentation de l'homme et des animaux. Plante ou partie de plante ayant l'aspect du chou. Petite pâtisserie soufflée obtenue à partir de pâte à choux, cuite au four et fourrée de crème. Ornement constitué de ruban ou de cartisane, disposé en forme de chou. ● chou (citations) nom masculin (latin caulis) Michel Eyquem de Montaigne château de Montaigne, aujourd'hui commune de Saint-Michel-de-Montaigne, Dordogne, 1533-château de Montaigne, aujourd'hui commune de Saint-Michel-de-Montaigne, Dordogne, 1592 Je veux que la mort me trouve plantant mes choux, mais nonchalant d'elle, et encore plus de mon jardin imparfait. Essais, I, 19 François Rabelais La Devinière, près de Chinon, vers 1494-Paris 1553 Ô que trois ou quatre fois heureux sont ceux qui plantent choux !… Ô Parques, que ne me filâtes-vous pour planteur de choux ! Le Quart Livre, 18 Henry Louis Mencken Baltimore, Maryland, 1880-Baltimore, Maryland, 1956 Un idéaliste est quelqu'un qui, remarquant qu'une rose sent meilleur qu'un chou, conclut qu'elle fera une meilleure soupe. An idealist is one who, on noticing that a rose smells better than a cabbage, concludes that it will also make better soup. Chrestomathy, 617 ● chou (difficultés) nom masculin (latin caulis) Orthographe 1. Plur. : des choux. 2. Mots composés avec chou-. Ces mots prennent un trait d'union et la marque du pluriel aux deux éléments : des choux-fleurs, des choux-navets, des choux-raves. Accord On écrit : soupe, perdrix aux choux, pâte à choux, mais bête comme chou, faire chou blanc. ● chou (expressions) nom masculin (latin caulis) Familier. Bête comme chou, facile à comprendre ou à faire ; stupide. Familier. Bout de chou, appellation affectueuse et familière adressée à un petit enfant. Chou de Bruxelles, bourgeon axillaire charnu et comestible de certaines variétés de choux. Chou caraïbe, nom usuel du taro. Chou de Kerguelen, plante crucifère originaire des îles antarctiques, riche en vitamine C. Chou marin, nom usuel du crambe. Chou palmiste, bourgeon terminal comestible de plusieurs palmiers. Chou rouge, variété de chou riche en anthocyanine. Familier. Être dans les choux, être dans les derniers dans une course ; échouer. Familier. Faire chou blanc, ne pas réussir. Familier. Faire ses choux gras de quelque chose, en faire son profit, son régal. Pâte à choux, pâte obtenue en incorporant de la farine à de l'eau, avec du beurre, et en travaillant le mélange sur le feu pour le rendre homogène avant d'y ajouter les œufs. Populaire. Rentrer dans le chou de quelqu'un, l'attaquer violemment, brutalement. ● chou adjectif invariable Familier. Qui est gentil, joli. ● chou (synonymes) adjectif invariable Familier. Qui est gentil, joli.
Synonymes :
- adorable
- mignon
● chou, choute
nom
(de chou)
Familier. Terme de tendresse familière, avec parfois une nuance d'apitoiement : Mon pauvre chou.
● chou, choute (homonymes)
nom
(de chou)
shoot
nom masculin
chou, choute
n. Fam. (Mot de tendresse.) Mon chou.
|| adj. inv. Gentil, mignon. Qu'elle est chou!
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chou, choux
n. m.
d1./d Crucifère du genre Brassica dont de nombreuses espèces et variétés sont cultivées. (Le chou pommé, ou chou cabus, est le chou commun; le navet, le chou de Bruxelles, dont on consomme les bourgeons axillaires, le chou-fleur, le chou rouge, le colza, la navette, etc., sont également des Brassica.)
— (Antilles fr., Madag., Nouv.-Cal., Réunion) Chou de Chine: pé-tsai.
|| C'est bête comme chou: c'est très simple.
|| Faire chou blanc: échouer dans une démarche.
|| Faire ses choux gras de qqch: faire son profit de qqch.
|| (Belgique) C'est chou vert et vert chou: il n'y a pas de différence. (V. c'est bonnet blanc et blanc bonnet.)
d2./d Petite coque bouffante de rubans.
d3./d Pâtisserie soufflée. Chou à la crème. Pâte à choux.
⇒CHOU, subst. masc.
A.— Plante de la famille des Crucifères dont existent de nombreuses variétés cultivées pour l'alimentation de l'homme et des animaux. Planter des choux; chou farci; soupe aux choux. Un carré où se pommelaient quelques choux aux feuilles veinées et vert-de-grisées (T. GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, p. 3) :
• 1. Au carrefour de la rue des Halles, les choux faisaient des montagnes; les énormes choux blancs, serrés et durs comme des boulets de métal pâle; les choux frisés, dont les grandes feuilles ressemblaient à des vasques de bronze; les choux rouges, que l'aube changeait en des floraisons superbes, lie de vin, avec des meurtrissures de carmin et de pourpre sombre.
ZOLA, Le Ventre de Paris, 1873, p. 627.
SYNT. Chou cabus, pommé; chou vert; feuille, trognon de chou. Un carnet à couverture vert chou (GIDE, Journal, 1904, p. 142).
♦ Chou de Bruxelles. Chou à longue tige dont on consomme les bourgeons. Le vieil homme récoltait, sur le talus de la voie ferrée, des choux de Bruxelles. Car il avait converti le remblai en jardin (VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, p. 446).
B.— [P. anal. de forme, d'aspect]
1. Pâtisserie soufflée généralement fourrée à la crème. Chou à la crème; pâte à chou. La pyramide était composée de minuscules choux à la crème, enduits d'un caramel résistant (GIDE, Si le grain ne meurt, 1924, p. 380) :
• 2. Madame Lebègue, une vieille dame en deuil qui avait des boucles blanches et qui était toujours assise à la caisse, me proposa des éclairs succulents et des choux glacés à la crème, mais je ne voulus rien qu'un chou sec pour le manger dans la rue.
GYP, Souvenirs d'une petite fille, 1927, p. 91.
2. Nœud de ruban ou d'étoffe à nombreuses coques, utilisé en confection. [Un] bonnet de nuit orné de touffes de rubans jaunes, appelées techniquement des choux (A. DUMAS Fils, La Dame aux Camélias, 1848, p. 121).
C.— Au fig.
1. Terme d'affection désignant le plus souvent un enfant lorsqu'on s'adresse à lui. Mon pauvre chou; mon petit chou. Je n'ai pas le temps de lire. (...) Tu comprends, avec les deux choux à soigner (DANIEL-ROPS, Mort, où est ta victoire? 1934, p. 78).
♦ Bout de chou. Petit enfant (cf. bout III B).
Rem. Attesté ds Lar. encyclop.-Lar. Lang. fr., DUB.
— Spéc., emploi adj. invar. [En parlant d'une pers. ou d'une chose] Charmant, joli, mignon. Sorel avait un chapeau chou (VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p. 194). Vous allez être tout à fait chou, vous allez dédicacer quelques livres (S. DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, p. 266).
2. Vieilli. Chou colossal. Entreprise montée à grands renforts de promesses alléchantes pour duper le monde :
• 3. Tâche d'arriver à la croyance du plan de l'univers, de la moralité, des devoirs de l'homme, de la vie future et du chou colossal; (...) à la véracité de tous les mensonges possibles.
FLAUBERT, Correspondance, 1838, p. 35.
3. Fam. Feuille de chou. Journal insignifiant. J'ai écrit quelquefois, jadis, dans des feuilles de chou (L. DAUDET, La Vie orageuse de Clemenceau, 1942, p. 25).
D.— Expr. fam.
— Aller à travers choux. Agir avec étourderie.
Rem. Attesté ds les dict. gén. du XIXe siècle.
— Aller planter ses choux. Se retirer à la campagne ou quitter la vie active. Une fois cette campagne finie, (...) je plante mes choux; car, après tout, qu'est-ce que je veux, moi? Je n'ai pas d'ambition (SUE, Atar Gull, 1831, p. 2).
♦ Envoyer qqn planter ses choux. Le congédier ou le destituer.
Rem. Attesté ds les dict. gén. du XIXe s. ainsi que ds ROB., Lar. Lang. fr.
— Avoir été trouvé (ou être né) sous un chou. ,,Mode de génération supposé qu'on propose à la crédulité des enfants (...)`` (Nouv. Lar. ill.). Cet innocent! S'il ne croit pas que les enfants naissent dans les choux, c'est tout juste (COLETTE, Claudine à l'école, 1900, p. 25).
♦ P. ext. Être de naissance inconnue. Je ne me regarde point comme né sous un chou; j'entre dans la vie avec certains avantages (STENDHAL, Lucien Leuwen, t. 1, 1836, p. 169).
— Proverbes
♦ Chou pour chou (Aubervilliers vaut bien Paris). [En parlant de deux pers. ou deux choses] Qui se valent.
Rem. Attesté ds les dict. gén. du XIXe siècle.
— Être bête comme (un) chou. Être stupide. Sans compter qu'elle est bête comme un chou! Elle écrit catégorie par un th (FLAUBERT, L'Éducation sentimentale, t. 1, 1869, p. 209).
♦ [En parlant d'une pers.]
Rem. Les dict. enregistrent l'expr. avec ou sans l'art. un; Lar. Lang. fr. la note comme étant ,,vieillie``.
♦ [En parlant d'une chose] Être facile, simple. À Aix la vie de l'internat coulait bête comme chou (ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, p. 294).
— C'est bête comme chou. C'est facile à comprendre ou à faire. C'est bête comme chou, c'est simple, vous pouvez en faire autant... Essayez (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 182).
— Être dans les choux. Être le dernier d'un classement :
• 4. « Vous venez du golf, Octave? lui demanda-t-elle [Albertine]. Ça a-t-il bien marché? Étiez-vous en forme? — Oh! ça me dégoûte, je suis dans les choux, répondit-il. »
PROUST, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, p. 878.
♦ P. ext. Être dans une position très fâcheuse (cf. PROUST, Sodome et Gomorrhe, 1922, p. 871).
— Faire chou blanc. [P. allus. au jeu de quille où cette expr. signifie ne rien abattre] Échouer dans une démarche, une entreprise :
• 5. Après s'être assurés par ce dernier ou par Mirolier qu'ils ne feraient pas chou blanc, ceux qui désiraient voir l'évêque en demandaient la permission au Supérieur qui leur remettait alors sa clef, ...
BILLY, Introïbo, 1939, p. 61.
— Faire ses choux gras de qqc. Faire son profit ou son régal de ce que les autres dédaignent. Je fais mes choux-gras d'un vieux tricot que m'a donné madame Edmond et d'un imperméable de l'armée américaine (GIONO, Les Grands chemins, 1951, p. 93).
♦ P. ext. Exploiter une situation avantageuse. Vous êtes un tas de galapiats qui vous fichez du monde, et faites vos choux gras de la France (BALZAC, Le Médecin de campagne, 1833, p. 176).
— Faites-en des choux, (faites-en) des raves. [En parlant d'une chose] Disposez-en, utilisez-la à votre guise. Je vous rends vos broderies tout de suite, donnez-les à un autre, faites-en des choux, des raves, ça ne me regarde pas (CHAMPFLEURY, Les Souffrances du professeur Delteil, 1853, p. 189).
— Il en fait comme des choux de son jardin. ,,Il dispose de cela comme s'il en était le maître, le possesseur`` (Ac. 1835).
Rem. Attesté ds Ac. 1835-78, BESCH. 1845, Lar. 19e.
— Ménager la chèvre et le chou (cf. chèvre I B).
— Ne pas valoir un trognon de chou. N'avoir aucune valeur.
Rem. Attesté ds Ac. 1835-78, LITTRÉ, Lar. 19e, Lar. encyclop., Lar. Lang. fr., QUILLET 1965.
— Rentrer dans le chou à qqn. Le heurter violemment ou l'attaquer de front.
Rem. Attest. ds ROB., Lar. encyclop.-Lar. Lang. fr., DUB.
— S'entendre à qqc. comme à ramer des choux. [P. allus. au fait que les choux ne se rament pas] Ne pas savoir s'y prendre pour faire quelque chose.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Fait partie des 7 mots qui prennent x au plur. au lieu de s : bijou, caillou, chou, genou, hibou, joujou et pou. Étymol. et Hist. 1. Ca 1175 bot. chous (G. DE PONT-STE-MAXENCE, St Thomas, éd. E. Walberg, vers 3617); 2. a) 1549 pâtiss. (EST.); b) 1694 « nœud de ruban » (J.-F. REGNARD, Attendez-moi sous l'orme ds BRUNOT t. 6, 2, pp. 1103-1104); c) 1809 terme de tendresse (P. LECLAIR, Les Méditations d'un hussard, p. 14). Du lat. class. caulis « tige des plantes, chou ». Fréq. abs. littér. :692. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 503, b) 1 103; XXe s. : a) 1 519, b) 1 008.
COMP. 1. Chou-navet, subst. masc. Variété de chou dont on mange la racine ronde et charnue. Attesté ds la plupart des dict. gén. du XIXe s. ainsi que ds ROB., QUILLET 1965, Lar. 20e, Lar. Lang. fr. — []. Ds Ac. 1762-1932. Au plur. des choux-navets. — 1re attest. 1732 (Trév.); composé de chou et de navet. 2. Chou-palmiste, subst. masc. Bourgeon terminal comestible de certains palmiers (cf. arec, aréquier). De petites tranches de choux-palmistes saupoudrées de sucre et de vanille (SUE, Atar Gull, 1831, p. 26). — Seule transcr. ds LAND. 1834 : chou-pale-micete (-icete = [ist]). Ds Ac. 1878 et 1932. Au plur. des choux-palmistes. — 1re attest. 1694 (CORNEILLE, s.v. palmiste); composé de chou et de palmiste. — Fréq. abs. littér. : 6. 3. Chou-rave, subst. masc. Variété de chou dont la tige, renflée en boule au-dessus du sol, est comestible. Un beau chou-rave qu'on peut manger avec de l'oie ou du cochon (RENARD, Journal, 1903, p. 835). — []. Ds Ac. 1762-1932. Au plur. des choux-raves. — 1re attest. 1600 choux-raves (O. DE SERRES, Théâtre d'agriculture, VI, 8 ds GDF. Compl.); composé de chou et de rave. Lat. class. coles rapicii (TLL, s.v. caulis, 653, 40), b. lat. ravacaulus (fin du VIIIe s., Capitulare de villis ds ANDRÉ Bot., p. 271).
BBG. — GOTTSCH. Redens. 1930, passim. — GOUG. Mots t. 1 1962, p. 96. — MILLEPIERRES (F.). De qq. légumes. Vie Lang. 1966, n° 166, pp. 21-24. — ROG. 1965, passim. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 383.
chou [ʃu] n. m.
ÉTYM. XIIe, chol, chou; du lat. caulis.
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1 Bot. Plante dicotylédone (Cruciféracées), scientifiquement appelée brassica, annuelle, bisannuelle ou vivace, cultivée comme potagère (rare dans cet emploi général).
♦ Cour. Une des espèces comestibles de cette plante, en particulier (quand le mot est employé sans qualificatif), le chou cabus ou pommé, à gros bourgeon terminal. || Planter des choux (→ Agir, cit. 1). || Feuilles de chou. || Cœur du chou. || Le trognon, les côtes d'un chou. — Partie comestible et consommée du chou. || Soupe aux choux. || Chou farci. || Perdrix aux choux (→ 2. Bisque, cit. 1). — Variétés de choux. || Choux pommés : choux cabus, à feuilles lisses, choux de Milan, à feuilles cloquées. ⇒ Pommé (→ Pommeler [se], cit. 1). || Chou d'York. || Chou frisé d'Écosse.
1 J'ai vu, dit-il, un chou plus grand qu'une maison.
Et moi, dit l'autre, un pot aussi grand qu'une église.
Le premier se moquant, l'autre reprit : « Tout doux :
On le fit pour cuire vos choux ».
La Fontaine, Fables, IX, 1.
2 Astiqués, encaustiqués, métalliques, gorgés de tout le suc qu'ils vont, avec leur grande racine froide, puiser au fond de la terre, les choux forment, au bout du potager, un bataillon vigoureux (…) Ils sont si gras, si musclés, si trapus que leur seul aspect signifie : « C'est nous les choux, les choux de la soupe aux choux, les choux au gras, les choux farcis, les choux au gros cœur, à l'odeur puissante ».
G. Duhamel, les Plaisirs et les Jeux, III, 9.
2.1 Tout le long de la rue du Pont-Neuf, on déchargeait, les tombereaux acculés aux ruisseaux, les chevaux immobiles et serrés, rangés comme dans une foire. Florent s'intéressa à une énorme voiture de boueux, pleine de choux superbes, qu'on avait eu grand'peine à faire reculer jusqu'au trottoir (…)
Zola, le Ventre de Paris, t. I, p. 22.
♦ Chou rouge, que l'on consomme cru, en salade ou macéré dans le vinaigre. || Chou de Bruxelles, à longues tiges donnant des bourgeons comestibles. — Chou cabus, chou quintal, qui sert à préparer la choucroute. — Chou cultivé pour son inflorescence hypertrophiée. ⇒ Chou-fleur; brocoli. || Chou cultivé pour ses racines. ⇒ Chou-rave, chou-navet, turnep. — Chou rutabaga. || Choux fourragers, pour l'alimentation du bétail : chou vert, ou cavalier, chou branchu, chou moellier; chou de Chine ou chou chinois. || Chou cultivé pour ses graines oléagineuses. ⇒ Colza, navette.
2.2 Passez-moi encore des choux rouges, demanda à la gauche de Rouletabille la petite cousine… et versez-moi de la sauce.
G. Leroux, Rouletabille chez Krupp, p. 199.
➪ tableau Noms de légumes.
2 Chou palmiste : bourgeon terminal du palmier. ⇒ Arec.
2.3 Les navires qui venaient s'y approvisionner (à Más ā Tierra) en eau, choux palmistes et viandes battaient pavillon espagnol (…)
M. Tournier, le Vent Paraclet, p. 209.
♦ Chou de chien. ⇒ Mercuriale. — Chou de mer. ⇒ Crambe.
3 ☑ Loc. fam. Feuille de chou : papier, écrit, journal de peu de valeur.
♦ ☑ Bête comme chou. ⇒ Simple, enfantin. || Le problème est bête comme chou, facile à comprendre. || Être bête comme un chou, très bête.
♦ ☑ Être dans les choux, dans l'embarras; être dans une mauvaise situation, subir un échec, être mis hors du jeu, etc.
2.4 Vous venez du golf, Octave ? (…) Ça a-t-il bien marché ? (…) — Oh ! ça me dégoûte, je suis dans les choux, répondit-il.
Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, Pl., t. I, p. 878.
2.5 Cependant, Théocrate VI (un cheval) avait perdu son avance et finissait dans les choux.
M. Aymé, le Passe-muraille, p. 36.
♦ ☑ Entrer dans le chou : attaquer, donner des coups, et aussi, entrer en collision avec… — ☑ (1761, in D. D. L.). Faire chou blanc : ne pas réussir une affaire (⇒ Échouer); faire un coup nul. — N. m. (Rare). || Un chou blanc : un échec.
2.6 Comment ! … moi ! … je pourrais épouser… après dix-sept choux blancs… ? nom d'un petit bonhomme !
E. Labiche, Un monsieur qui prend la mouche, 9.
♦ ☑ Faire ses choux gras : tirer profit d'une affaire avantageuse.
♦ ☑ S'y entendre comme à ramer des choux : ne rien savoir faire (puisque les choux ne se rament pas).
♦ ☑ Aller planter ses choux : se retirer à la campagne. ☑ Envoyer qqn planter ses choux, le destituer, le renvoyer.
3 (Il) se fit partout des querelles, reçut des affronts qu'un valet n'endurerait pas et finit, à force de folies, par se faire rappeler et renvoyer planter ses choux.
Rousseau, les Confessions, VII.
♦ ☑ Ménager la chèvre et le chou (⇒ Chèvre, cit. 5 et supra).
4 (1752, in D. D. L.). || Mon chou, mon petit chou (fém. : choute). Expressions de tendresse. ⇒ Chouchou. || Vous êtes un vrai chou. || Mon chou, mon petit chou.
4 — Alors, mon chou, je t'ai fait peur ?
— C'est bien elle ! s'écria le chou joyeusement.
— Tu as parlé à papa ?
— Oui, dit le chou.
R. Queneau, les Fleurs bleues, p. 80.
5 Vous allez être tout à fait chou, vous allez dédicacer quelques livres : ces dames sont des admiratrices passionnées.
S. de Beauvoir, les Mandarins, p. 266.
♦ N. m. Ce qui est gentil, charmant.
6 Avec double torsade rose et noire, spécifia le couturier. C'est d'un chou !
Francis Carco, les Belles Manières, p. 69.
♦ ☑ Un bout de chou [butʃu] : un petit enfant.
5 (1689). Nœud, rosette de ruban ou d'étoffe dont la forme rappelle celle du chou. ⇒ Bouffette, chouchou (II), choupette. || Un bonnet de nuit orné de choux.
6 Chou à la crème, chou : pâtisserie légère et soufflée. || Petit chou fourré. ⇒ Profiterole. — Pâte à choux, dont on fait les choux.
7 Argot (par anal. de forme). Tête. — ☑ Fam. Ne rien avoir dans le chou : être stupide.
7 À un point tel qu'ils n'ont, alors que le loufiat s'apporte avec le soufflé Rothschild, qu'à échanger un regard pour comprendre qu'une pensée commune vient, simultanément, de leur traverser le chou (…)
A. Simonin, Hotu soit qui mal y pense, p. 48, 1971.
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DÉR. Chouchou, choute.
Encyclopédie Universelle. 2012.