chrétienté [ kretjɛ̃te ] n. f.
• crestientet XIIe; lat. ecclés. christianitas
♦ Ensemble des peuples chrétiens, et des pays où le christianisme domine. La chrétienté primitive. Défendre, attaquer la chrétienté.
● chrétienté nom féminin (latin ecclésiastique christianitas) Ensemble des pays, des peuples chrétiens. Communauté de chrétiens. Civilisation dans laquelle le christianisme est pris en compte par la politique.
chrétienté
n. f. Ensemble des chrétiens ou des pays chrétiens.
⇒CHRÉTIENTÉ, subst. fém.
A.— Ensemble des nations d'obédience chrétienne. La chrétienté (tout) entière, la chrétienté médiévale, une chrétienté unie :
• 1. IX le pape. 22 décembre 1830. L'Église a perdu son chef et la chrétienté son père; le monde catholique est orphelin.
LAMENNAIS, L'Avenir, 1830-31, p. 206.
• 2. Ce qui est sûr en tout cas, c'est que le passage à une chrétienté nouvelle implique des changements bien plus profonds que ce que connote d'ordinaire le mot révolution.
MARITAIN, Humanisme intégral, 1936, p. 227.
— Spéc. Communauté chrétienne située en pays non chrétien. Les chrétientés orientales :
• 3. Pour la vengeance, il ne s'agissait que de gagner un mois, que d'attendre les premiers frimas : les vœux de la chrétienté moscovite suppliaient le ciel de hâter ses tempêtes.
CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 2, 1848, p. 442.
B.— Région., pop. Qualité de chrétien, honnêteté, douceur. Cette fille [Brulette] (...) avait mis tant de pitié et de chrétienté dans son cœur qu'elle se trouvait récompensée de toutes ses peines par les premières caresses d'un malplaisant petit bavoux (G. SAND, Les Maîtres sonneurs, 1853, p. 245).
C.— Au fig., pop.
1. Marcher sur la chrétienté (sur sa peau de chrétien). Ne pas avoir de chaussures aux pieds; avoir des bas, des souliers percés ou usés (cf. Ac. 1835, 1878).
2. Dieu bénisse chrétienté [Pour atténuer le caractère désobligeant présenté par une comparaison établie entre une personne et un animal] Sauf votre respect. C'est un vrai pourceau, Dieu bénisse chrétienté (Lar. 19e, Nouv. Lar. ill.).
Prononc. et Orth. :[]; cf. chrétien. Ds Ac. 1694 et 1718 encore s.v. chrestienté; ds Ac. 1740-1932 sous la forme moderne. Étymol. et Hist. 1. Ca 1040 cristïentét « loi chrétienne, christianisme » (Vie de Saint Alexis, éd. C. Storey, 3b) — 1611, COTGR.; 2. a) 1165-70 crestïantez « ensemble des peuples, des pays chrétiens » (CHR. DE TROYES, Erec et Enide, éd. M. Roques, 25); b) fin du XVIIe s. « communauté chrétienne en pays non chrétien » (L. BOURDALOUE, Pensées, I, p. 239 ds LITTRÉ). Dér. de chrétien d'apr. le lat. chrét. christianitas « christianisme; ensemble des chrétiens » (IVe s. ds BLAISE), dér. de christianus (chrétien). Fréq. abs. littér. :570. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 832, b) 71; XXe s. : a) 961, b) 1 097.
chrétienté [kʀetjɛ̃te] n. f.
ÉTYM. V. 1050, cristientet « loi chrétienne »; d'après le lat. ecclés. christianitas, de christianus.
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1 Ensemble des peuples chrétiens, et des pays où le christianisme domine. || La chrétienté primitive. || Chrétienté divisée par l'hérésie, menacée par l'infidèle.
1 Ce grand temple de la paix dans lequel toutes les nations de la chrétienté doivent entrer.
2 (…) si (…) la chrétienté était restée ce qu'elle était, une communion, si le christianisme était resté ce qu'il était, une religion du cœur.
Ch. Péguy, Notre jeunesse, p. 133.
2 Vx. Communauté chrétienne. || Les chrétientés orientales.
Encyclopédie Universelle. 2012.