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clinique

clinique [ klinik ] adj. et n. f.
• 1586; lat. clinicus, adj. et n.; gr. klinikos, de klinein « être couché »
1Didact. Qui concerne le malade au lit; qui observe directement les manifestations de la maladie, au chevet du malade. Médecine clinique. Examen clinique. Signes cliniques : symptômes que le médecin peut percevoir par la seule observation. Tableau clinique : ensemble des manifestations cliniques d'une maladie. Essai clinique : expérimentation d'un nouveau médicament sur l'homme. — N. f. pl. Cliniques : épreuves pratiques que doivent passer les futurs médecins.
2 N. f. Didact. Méthode qui consiste à faire un diagnostic par l'observation directe des malades. Enseignement médical qu'un patron donne à ses élèves au chevet des malades.
3 N. f. Service hospitalier où est donné l'enseignement d'une discipline médicale. Clinique ophtalmologique. Chef de clinique : médecin qui, après l'internat, assure un enseignement dans un service de clinique.
4 N. f. Cour. Établissement privé où l'on soigne ou opère des malades. polyclinique. Clinique d'accouchement, chirurgicale. Clinique psychiatrique. maison (de santé). Clinique conventionnée. Un séjour en clinique.

clinique adjectif (grec klinikê tekhnê, médecine exercée près du lit du malade) Qui concerne l'observation du patient. ● clinique nom féminin Établissement de soins privé. Enseignement médical donné en présence des malades. ● clinique (expressions) nom féminin Chef de clinique, médecin qui, à l'issue de l'internat, est désigné pour assurer l'instruction des stagiaires. (Le chef de clinique enseigne sous l'autorité du professeur de clinique. Tout chef de clinique est en même temps assistant des hôpitaux.) Service de clinique, service d'hôpital dirigé par un professeur chargé de l'enseignement au chevet des malades en traitement.

clinique
adj. et n. f.
rI./r
d1./d adj. Qui est effectué auprès du malade, sans utiliser d'appareils et sans recourir aux examens de laboratoire. Signe clinique, qui est décelé au simple examen.
d2./d n. f. Partie de l'enseignement médical dispensée au chevet des malades d'un service hospitalier.
rII./r n. f.
d1./d Service hospitalier dans lequel on donne l'enseignement clinique. Chef de clinique: médecin qui a fini l'internat et qui enseigne dans un service hospitalier.
d2./d établissement de soins médicaux, public ou privé.
d3./d (Liban) Cabinet médical.

I.
⇒CLINIQUE1, adj. et subst. fém.
I.— Adjectif
A.— Qui s'opère au chevet du malade. Formation clinique. P. ext. qui repose sur l'observation directe du malade alité. Analyse, observation, description, traité, médecine clinique. P. méton. signe, symptôme clinique. Mon éducation clinique veut que l'application soit, à mes yeux, l'épreuve définitive des théories (P. BOURGET, Le Sens de la mort, 1915, p. 323) :
1. ... Françoise qui, ayant voulu regarder ce que le signet marquait, lisait la description clinique de la crise et poussait des sanglots maintenant qu'il s'agissait d'une malade-type qu'elle ne connaissait pas.
PROUST, Du côté de chez Swann, 1913, p. 123.
En partic. [P. oppos. à la méthode psychanalytique] Qui repose sur l'observation des symptômes physiques :
2. ... on sait que Freud a rattaché aux troubles de l'affectivité bien des comportements aberrants et que c'est au niveau de l'affectivité inconsciente qu'il invite à rechercher le principe de l'automatisme au sens clinique du mot.
RICŒUR, Philos. de la volonté, 1949, p. 290.
P. ext. Psychologie clinique (cf. infra II B 1).
B.— Qui est typique des diagnostics médicaux les plus fréquents :
3. Puis nous parlâmes de cette impossibilité — qui atteint presque à la valeur d'un cas clinique — (...), de ne s'intéresser jamais aux choses autrement que comme à autant d'indices psychologiques sur la personne qui les profère.
DU BOS, Journal, 1924, p. 51.
4. Il n'a pas été absolument inutile que la folie de ces dernières années ne trouvât pas devant elle que des intelligences exercées à une prévision de la crise pour ainsi dire clinique, et, jusqu'à un certain point, fataliste.
J.-R. BLOCH, Destin du siècle, 1931, p. 234.
C.— Au fig. Qui a la sécheresse d'écriture d'un diagnostic clinique :
5. Toutes ces choses dites à froid, couchées toutes nues sur le papier, ces mots d'une précision horrible, ces phrases cliniques, privées d'ivresse, car il n'y aurait que l'ivresse des sens pour les faire passer.
GREEN, Journal, Le Bel aujourd'hui, 1955-58, p. 174.
II.— Subst. fém.
A.— MÉD. [P. oppos. à l'enseignement magistral plutôt pratique]
1. Enseignement médical pratiqué au chevet des malades. Ensemble des connaissances ainsi acquises. Chaire, professeur de clinique. Un manuel de pathologie et de clinique médicale (ZOLA, La Joie de vivre, 1884, p. 854).
Spéc. Épreuve pratique d'examen de malades que subissent les futurs médecins avant la présentation de leur thèse (d'apr. LAFON 1963).
Rem. Le mot est donné comme masc. et comme ell. d'examens cliniques par ROB. et Lar. Lang. fr.
2. P. méton.
a) Méthode de diagnostic par l'observation directe, et sans l'aide des moyens de laboratoire, du malade alité. Pratiquer la clinique (G. DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Les Maîtres, 1937, p. 269) :
6. Les théories les plus logiques sont condamnées dès que la clinique les dément, ...
P. BOURGET, Le Sens de la mort, 1915, p. 12.
Résultat de cette observation :
7. Déjà, la clinique présente, en face du « type Hölderlin », toujours à fleur de nerfs, des « ruines glacées, figées, presque inanimées, végétant impassibles comme des bestiaux dans un coin obscur de l'asile...
MOUNIER, Traité du caractère, 1946, p. 364.
P. métaph. Le roman peut être une clinique, ou une féerie, ou les deux à la fois (L. DAUDET, Quand vivait mon père, 1940, p. 31).
b) Local où est donné cet enseignement, où est pratiquée cette méthode. Clinique médicale, chirurgicale; chef de clinique.
En partic. Établissement ou section d'établissement hospitalier public ou privé, généralement spécialisé. Clinique conventionnée; clinique des enfants, infantile; clinique militaire, municipale (policlinique); clinique de rééducation, pour maladies nerveuses.
Clinique ouverte. Service hospitalier dans lequel le malade est libre de faire appel au médecin de son choix; ,,partie d'un centre hospitalier général public, où un ou plusieurs chefs de service peuvent recevoir leur clientèle privée`` (LAFON 1963).
P. ext. Les cliniques pour chiens pauvres (FARGUE, Le Piéton de Paris, 1939, p. 28).
P. anal., plais. Les cliniques pour locomotives (FARGUE, Le Piéton de Paris, 1939 p. 22).
B.— P. ext.
1. PSYCHOL. Observation directe du malade par l'analyse approfondie de son comportement dans différentes situations. Clinique armée. Clinique associée à la méthode des tests (d'apr. Psychol. 1949).
2. SOCIOL. Observation de petits groupes de sujets et de situations individuelles (d'apr. FOULQ.-ST-JEAN 1962).
Rem. On rencontre ds la docum. le dér. clinicat, subst. masc. Fonction de chef de clinique.
Prononc. et Orth. :[klinik]. Ds Ac. 1798-1932. Étymol. et Hist. 1. a) 1626 subst. fém. « méthode médicale consistant à examiner le malade au lit » (O. DU MESNIL, Actions forenses, 355 ds R. Hist. litt. Fr., t. 6, p. 458); 1696 adj. médecine clinique (D. LE CLERC, Hist. de la méd. ds Trév.); b) 1808 « enseignement médical donné par le professeur près du lit du malade » (BOISTE); 2. a) 1814 « établissement où est donné cet enseignement médical » (NYSTEN); b) 1890 « établissement où les malades reçoivent des soins » (E. et J. DE GONCOURT, Journal, p. 1205). Empr. au lat. impérial clinice « médecine exercée près du lit du malade », empr. au gr. (sous-entendu ) « id. ». Bbg. EYRAUD (D.). Vive la lang. Vie Lang. 1969, p. 201.
II.
⇒CLINIQUE2, subst. masc.
ANTIQ. CHRÉT. Celui qui se faisait baptiser sur son lit de mort ou à un âge avancé :
Un fragment de lettre du pape Corneille [...] nous donne, vers le milieu du IIIe siècle, le premier exemple historiquement attesté du baptême administré à un clinique.
Archéol. chrét. 1914.
Prononc. et Orth. :[klinik]. Ds Ac. 1762-1878. Étymol. et Hist. 1. 1611 subst. masc. « malade qui reste au lit » (COTGR.); 1845 adj. malade clinique (BESCH.); 2. av. 1704 hist. « chrétien qui, vers les IIIe-IVe s., avait reçu le baptême au lit, étant malade » (L. ELLIES DU PIN, Théologien [1657-1719] ds Trév. 1704). Empr. au lat. chrét. clinicus aux sens 1 et 2, lui-même empr. au gr. , « qui concerne le lit », dér. de « lit ».
STAT. Clinique1 et 2. Fréq. abs. littér. :328. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 39, b) 134; XXe s. : a) 417, b) 1 038.

clinique [klinik] adj. et n. f.
ÉTYM. 1586; n. f., 1626; lat. clinicus, adj. et n., du grec klinikos, de klinein « être couché ».
1 Adj. Didact. Qui concerne le malade au lit; qui observe directement, au lit des malades, les manifestations de la maladie. || Médecine clinique; descriptions, leçons cliniques (→ Cas, cit. 15). || Examens cliniques, et, absolt, les cliniques : épreuves pratiques que doivent passer les futurs médecins.
1 Quand il eut passé les ultimes examens que l'on nomme « les cliniques », dans le langage de l'École, mon père forma le projet de s'établir à Paris.
G. Duhamel, Inventaire de l'abîme, X, p. 145.
Par anal. || Psychologie clinique, qui étudie les conduites.
2 N. f. Didact. Méthode qui consiste à faire un diagnostic par l'observation directe. || La clinique est souvent opposée aux méthodes du laboratoire. || Pratiquer la clinique.(1808). Enseignement médical qu'un patron donne à ses élèves au chevet des malades, et ensemble des connaissances acquises de cette manière. || Professeur de clinique.Par ext. Local où est donné cet enseignement.
3 N. f. (1814). Service hospitalier où est donné l'enseignement d'une discipline médicale. || Clinique ophtalmologique.Loc. || Chef de clinique : médecin qui assure un enseignement dans un service de clinique.
Cour. Établissement public ou privé, dirigé par un médecin chef de clinique, et dans lequel les malades sont opérés ou soignés. Maison (de santé), polyclinique. || Accoucher dans une clinique. || Clinique d'accouchement. || Clinique infantile. || Clinique privée.La clinique est plus onéreuse que l'hôpital (→ Beau, cit. 35).
2 Les accoucheurs, et ils ont certes raison, engagent les femmes en mal d'enfant à se rendre dans des cliniques où sont rassemblées toutes les conditions propres à résoudre une conjoncture difficile, à pratiquer au besoin quelque opération délicate.
G. Duhamel, les Espoirs et les Épreuves, IV, p. 53.
CONTR. Empirique, théorique.
DÉR. Clinicat, clinicien, cliniquement.
COMP. Anatomoclinique. — Policlinique, polyclinique.

Encyclopédie Universelle. 2012.