comédien, ienne [ kɔmedjɛ̃, jɛn ] n. et adj.
• comedian v. 1500; de comédie
1 ♦ Personne qui joue la comédie (I); acteur, actrice. ⇒ acteur, artiste, comique, mime, tragédien. Une troupe de comédiens. L'art du comédien. Comédien de talent. Une jeune comédienne de théâtre, de cinéma. Mauvais comédien. ⇒ 3. cabot, cabotin, théâtreux. Anciens comédiens ambulants. ⇒ baladin, histrion. « Paradoxe sur le comédien », de Diderot.
2 ♦ (XVIIe) Fig. Personne qui se compose une attitude, feint, « joue la comédie ». ⇒ hypocrite. Quel comédien ! Il nous ferait pleurer. — Adj. Elle est un peu comédienne.
3 ♦ (Opposé à tragédien) Acteur comique. Il est meilleur comédien que tragédien.
● comédien, comédienne nom Personne dont la profession est de jouer au théâtre, au cinéma, à la télévision ou à la radio ; acteur, actrice. ● comédien, comédienne (citations) nom Henri Frédéric Amiel Genève 1821-Genève 1881 On devient charlatan sans le savoir, et comédien sans le vouloir. Journal intime, 8 septembre 1866 Sidonie Gabrielle Colette Saint-Sauveur-en-Puisaye, Yonne, 1873-Paris 1954 On connaît des comédiens aigris, il n'en est guère de désillusionnés. Paysages et portraits Flammarion ● comédien, comédienne (expressions) nom Comédiens du roi, troupe du premier Théâtre-Français. Comédiens-français, troupe de la Comédie-Française. Comédiens-italiens, acteurs du Théâtre-Italien. ● comédien, comédienne (synonymes) nom Personne dont la profession est de jouer au théâtre, au...
Synonymes :
- acteur
- artiste
● comédien, comédienne
adjectif et nom
Qui feint des sentiments qu'il n'éprouve pas, qui aime se donner en spectacle, qui a des attitudes théâtrales.
● comédien, comédienne (synonymes)
adjectif et nom
Qui feint des sentiments qu'il n'éprouve pas, qui aime se...
Synonymes :
- cabotin (familier)
- tartufe
comédien, enne
n. et adj.
d1./d Personne dont la profession est de jouer au théâtre, au cinéma, etc.; acteur.
d2./d Acteur de comédie (par oppos. à tragédien).
d3./d Fig. Personne encline à jouer un rôle, à feindre.
|| adj. Ce qu'il est comédien, ce gamin!
⇒COMÉDIEN, IENNE, subst.
THÉÂTRE, CIN., RADIO, TÉLÉV.
A.— Celui, celle dont la profession est de jouer la comédie, que ce soit à la scène ou à l'écran.
1. Usuel. [En relation avec comédie I A] Celui, celle qui interprète toutes sortes de pièces de théâtre, de rôles comiques ou tragiques. Bon(ne), grand(e) comédien(ne); comédien(ne) de talent; une troupe de comédiens. Synon. acteur. La bourgeoisie réglée d'autrefois applaudissait le comédien et en même temps l'excluait de l'Église (RENAN, Souvenirs d'enfance et de jeunesse, 1883, p. 352) :
• 1. Je crois, d'après le petit nombre de femmes de théâtre que j'ai vues, que les comédiennes sont des personnes de tête, les femmes qui ont le plus de préméditation dans le caprice et qui savent mettre le plus d'intérêt dans le coup de cœur. Même les plus bêtes ont une sécheresse admirable et des coquetteries parfaitement raisonnées.
E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1859, p. 647.
Rem. Contrairement au sens corresp. de comédie, cet emploi est le plus vivant dans l'usage.
♦ Comédiens Français. Troupe de la Comédie-Française. Comédiens Italiens (ou du roi). Ancienne troupe du Théâtre-Italien. « La Soirée orageuse », (...) représentée (...) par les Comédiens Italiens ordinaires du roi (PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1925, p. 121).
2. [P. oppos. à tragédien(ne)] Celui, celle qui interprète des rôles comiques, des pièces divertissantes :
• 2. Il est maintenant évident que Madame Dorval est comédienne aussi accomplie qu'elle est grande tragédienne. Sa place est désormais doublement marquée au premier rang.
MUSSET, Revue des Deux Mondes, 1832, p. 101.
3. Rare et littér. Auteur de comédie. Diderot et (...) Beaumarchais, ces comédiens admirables (VALÉRY, Variété II, 1929, p. 83).
SYNT. (corresp. à 1 et 2). Comédiens ambulants, errants, nomades. Troupe de théâtre itinérante. La soubrette d'une troupe de comédiens nomades (STENDHAL, Lucien Leuwen, t. 1, 1836, p. 151). Comédiens de campagne, de province. Une pauvre comédienne de province qui jouait les reines et les princesses tragiques (T. GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, p. 423). Avoir des allures, des gestes de comédien(ne). Des sourires gracieux et des baisers de comédienne (MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 2, Menuet, 1882, p. 1249).
B.— Au fig. [En relation avec comédie I B]
1. Celui, celle qui, dans la vie courante, aime se donner en spectacle, excelle dans l'art de la mise en scène, des attitudes, des propos et des gestes théâtraux. Oh! Lui, c'est un comédien, un cabotin, un particulier qui se croit toujours en scène! (E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1894, p. 566). Ce tempérament de comédien-né que je trouve à Stendhal (VALÉRY, Variété II, 1929, p. 95) :
• 3. À peine se demandait-elle [Rosalie] comment, si réservée, si discrète, elle avait pu entrer dans une pareille famille de comédiens, drapés de phrases, débordant de gestes...
A. DAUDET, Numa Roumestan, 1881, p. 61.
— Péj. Celui, celle qui feint des sentiments qu'il n'a pas. Synon. menteur, hypocrite. Un vrai ménage de comédiens, où tout nous semble fausseté et mensonge (E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1867, p. 386) :
• 4. L'inconsistance du maître de la maison, sa polichinellerie, le rien menteur et comédien qu'il est, ça vous est dit par le regard, la voix, l'attitude de sa femme quand elle lui parle ou qu'elle parle de lui.
E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1888, p. 741.
— [Suivi d'un compl.] Cette comédienne de l'amour qui jouait si bien, si bien cette comédie-là (MAUPASSANT, L'Inutile beauté, Livre de bord, Paris, Libr. de France, 1935 [1890], p. 30).
2. Emploi adj. [Appliqué à une pers. ou à ses attitudes, ses propos, ses sentiments]
a) [En constr. d'attribut ou d'appos.] Être (bon, mauvais) comédien, avoir un côté comédien. Montrer, dans la vie quotidienne, des dispositions à jouer la comédie, à adopter des attitudes et des propos d'acteur. Ah! Les petits sournois, comédiens, hypocrites, si touchants avec ca! (CAMUS, La Chute, 1956, p. 1543).
b) [En constr. d'épithète postposée] Qui est dans la manière d'un comédien. Il s'étend, avec des poses comédiennes, sur sa santé complètement ébranlée par ses ennuis moraux (E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1889, p. 1037). Une certaine exagération comédienne (G. DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Le Jardin des bêtes sauvages, 1934, p. 19). Le geste naturel d'une femme un peu comédienne (J. BOUSQUET, Traduit du silence, 1935-36, p. 129).
Rem. gén. Sur la relation comédien/acteur, cf. acteur stylistique.
Prononc. et Orth. :[], fém. [-]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. Subst. 1. ca 1500 comediain (AUTON., Chron., B.N. 5082, f° 8 v° ds GDF. Compl.); 2. 1673 fig. et péj. (MOLIÈRE, Le Malade imaginaire, I, 4). B. Adj. 1651 fig. à la comédienne (MONTCHAL, Mémoires, t. II, p. 59 ds LITTRÉ); 1687 (FÉNELON, Éduc. des Filles, 4 ds DG : ces manières moqueuses et comediennes). Dér. de comédie; suff. -ien. Fréq. abs. littér. :1 215. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 305, b) 3 842; XXe s. : a) 1 349, b) 1 182. Bbg. SAIN. Sources t. 3 1972 [1930], p. 70.
comédien, ienne [kɔmedjɛ̃, jɛn] n.
ÉTYM. V. 1500, comediain; de comédie.
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1 Personne qui joue la comédie (I.), fait du théâtre : spécialt, acteur professionnel au théâtre, et, par ext., au cinéma, à la télévision. ⇒ Acteur, artiste, mime. || Une troupe de comédiens. || L'art du comédien. || Une comédienne de talent. || Mauvais comédien. ⇒ Cabot, cabotin, ringard. || Sous le personnage (cit. 8) se laisse encore deviner le comédien. || Anciens comédiens ambulants. ⇒ Baladin; histrion. || Se faire comédien (→ littér. et vx. Chausser le socque et le cothurne). || Le Paradoxe sur le comédien, de Diderot.
1 La condition des comédiens était infâme chez les Romains et honorable chez les Grecs : Qu'est-elle chez nous ? On pense d'eux comme les Romains, on vit avec eux comme les Grecs.
La Bruyère, les Caractères, XII, 15.
2 Qu'est-ce que le talent du comédien ? L'art de se contrefaire, de revêtir un autre caractère que le sien, de paraître différent de ce qu'on est, de se passionner de sang-froid, de dire autre chose que ce qu'on pense, aussi naturellement que si l'on le pensait réellement et d'oublier enfin sa propre place à force de prendre celle d'autrui.
Rousseau, Lettre à M. d'Alembert, p. 186.
3 On a dit que les comédiens n'avaient aucun caractère, parce qu'en les jouant tous ils perdaient celui que la nature leur avait donné, qu'ils devenaient faux, comme le médecin, le chirurgien et le boucher deviennent durs.
Diderot, Paradoxe sur le comédien, Pl., p. 1067.
4 (…) toutefois, comme le mensonge est la première nature des comédiens, ils y sont bien plus sincères (…)
André Suarès, Trois hommes, « Ibsen », II, p. 87.
REM. Alors que acteur, actrice est du langage très usuel, que artiste est plutôt populaire dans cette acception, comédien, comédienne est d'usage dans les milieux de théâtre.
➪ tableau Noms de métiers.
2 (1673). Fig. a N. Personne qui se compose une attitude, feint, « joue la comédie ». ⇒ Hypocrite. || Il est très bon comédien. || Quelle comédienne !
5 Les grimaces d'amour ressemblent fort à la vérité; et j'ai vu de grands comédiens là-dessus.
Molière, le Malade imaginaire, I, 4.
6 Le Pape (…) leva ses yeux en haut et dit, avec un soupir paisible (…)
— Commediante !
Bonaparte sauta de sa chaise et bondit comme un léopard blessé (…)
— Comédien ! Moi ! Ah ! je vous donnerai des comédies à vous faire tous pleurer comme des femmes et des enfants.
A. de Vigny, Servitude et Grandeur militaires, III, V, p. 207.
♦ Littér. (et rare). || Manières comédiennes. ⇒ Affecté, feint, moqueur.
7 Il faut empêcher les enfants de contrefaire les gens ridicules; car ces manières moqueuses et comédiennes ont quelque chose de bas et de contraire aux sentiments honnêtes.
Fénelon, XVII, 18.
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CONTR. Sincère, vrai.
Encyclopédie Universelle. 2012.