concevable [ kɔ̃s(ə)vabl ] adj.
• 1647; de concevoir
♦ Qu'on peut imaginer, comprendre. ⇒ compréhensible, envisageable, imaginable. Cela n'est pas concevable. C'est tout à fait concevable. « Le courage n'est concevable que chez un poltron » (Chardonne). Impers. Il n'est pas concevable qu'il soit coupable.
⊗ CONTR. Inconcevable.
● concevable adjectif Qui peut se concevoir. ● concevable (synonymes) adjectif Qui peut se concevoir.
Synonymes :
- compréhensible
Contraires :
concevable
adj. Qui peut se concevoir. Il n'est pas concevable de refuser cela.
⇒CONCEVABLE, adj.
A.— [En parlant d'une idée, d'une relation, d'un processus, etc. saisissable par l'intelligence] Qui peut être saisi par la pensée (cf. concevoir II A). La sensibilité est discontinuité. Elle est faite d'instants ou éléments isolés les uns des autres et sans lien concevable ni perceptible (VALÉRY, Suite, 1934, p. 42) :
• 1. Le fini est connu préalablement; mais il est connu tout seul : le fini est connu directement par les sens ou la conscience; l'infini est invisible, insaisissable; il n'est que concevable et compréhensible; il échappe aux sens et à la conscience et ne tombe que sous l'entendement...
COUSIN, Hist. de la philos. du XVIIIe s., 2, 1829, p. 453.
PARAD. Sensible, perceptible, intelligible, imaginable, expérimentable, explicable.
— [L'accent est mis sur l'aspect virtuel, possible de l'obj. à concevoir (cf. également envisageable, pensable)]. Comment se peut-il que l'affaire de la liberté et du libre arbitre ait excité tant de passion et animé tant de disputes sans issue concevable? (VALÉRY, Regards sur le monde actuel, 1931, p. 51). Entre les deux formules administratives concevables pour tenter de résoudre ce dilemme (J. CHAZELLE, La Diplom., 1962, p. 71) :
• 2. ... satisfaire aux demandes et nécessités sociales. Sous cet aspect, la gestion des affaires publiques peut être interprétée comme un processus ayant pour éléments principaux la détermination et la formulation des problèmes à résoudre, la discussion des solutions concevables, la mise en œuvre du dispositif choisi.
J. MEYNAUD, Les Groupes de pression en France, 1958, p. 12.
♦ [Souvent précédé de loc. restrictives ou négatives, ou associé à son contraire inconcevable] L'abolition des contrôles n'est concevable que si l'erreur ou même l'échec sont suivis de sanctions rapides et lourdes (B. CHENOT, Les Entr. nationalisées, 1956, p. 123). Personne ne peut, enfin, nier que rien ne serait concevable sans le labeur acharné des colons qui fit jaillir du pays les richesses de la nature (DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1956, p. 549). Il n'est pas concevable qu'une organisation collective puisse exister sans avoir de services à rendre (L'Univers écon. et soc., 1960, p. 5002).
B.— P. ext. Qui peut être facilement imaginé, compris. (cf. concevoir II B). J'aurais donné un mois de mes appointements pour qu'il trouvât son lit bassiné. Et cela est concevable; on conviendra qu'un homme à moitié gelé, (...) ne se trouve (...) pas dans une situation d'esprit favorable (A. DUMAS Père, Comment je devins auteur dramatique, 1833, introd., p. 26). Il était concevable que des paroles rapides, jetées le pied sur l'étrier, n'eussent pas été fidèlement transcrites (A. FRANCE, Vie de Jeanne d'Arc, t. 2, 1908, p. 286).
— [En parlant d'un sentiment et p. ext. d'un comportement; souvent précédé d'un adv. d'intensité] Une curiosité, une jalousie assez, bien, très concevable. Schmucke écoutait ce compte dans une stupéfaction très concevable, car il était financier comme les chats sont musiciens (BALZAC, Le Cousin Pons, 1847, p. 225) :
• 3. Vallombreuse s'était avancé jusqu'au milieu de la chambre, suspendant ses pas, retenant son haleine, pour ne pas déranger ce gracieux tableau qu'il contemplait avec un ravissement bien concevable...
T. GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, p. 336.
Rem. On rencontre ds la docum. le subst. fém. concevabilité. Qualité de qui est concevable (cf. BERGSON, L'Évolution créatrice, 1907, p. 80). Attesté ds LITTRÉ et GUÉRIN 1892 avec la mention ,,néol.``, puis ds Nouv. Lar. ill., ds Lar. 20e avec la mention ,,peu us.`` et ds QUILLET 1965.
Prononc. et Orth. :[()]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1547 « perceptible » (BUDÉ, Instit. du Prince, édit. J. Foucher, ch. 28 ds HUG.), attest. isolée; 2. 1647 « que l'esprit peut concevoir » (CORNEILLE, Heraclius, V, 8). Dér. du rad. de concevoir; suff. -able. Fréq. abs. littér. :208. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 94, b) 119; XXe s. : a) 219, b) 608.
concevable [kɔ̃s(ə)vabl] adj.
ÉTYM. 1647; attestation isolée, « perceptible », 1547; de concevoir.
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♦ Qui peut être conçu, imaginé; que l'on peut comprendre. ⇒ Compréhensible, imaginable. || Cela n'est pas concevable. || Il est très concevable que… (→ Buter, cit. 2). || Un rapport concevable. — Quel est le résultat concevable de cette évolution ? ⇒ Prévisible. || Étudier toutes les solutions concevables.
1 Ce n'est pas une chose concevable que la fidélité qu'il a gardée à ses alliés.
Racine, les Campagnes de Louis XIV, p. 301.
2 Un homme courageux n'a aucune idée de son courage. Le courage n'est concevable que chez un poltron.
J. Chardonne, l'Amour du prochain, VI, p. 132.
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CONTR. et COMP. Inconcevable.
Encyclopédie Universelle. 2012.