conférer [ kɔ̃fere ] v. <conjug. : 6>
• 1370; lat. conferre « porter (ferre) avec, rassembler »
I ♦ V. tr.
1 ♦ Accorder en vertu d'une autorité. ⇒ administrer, attribuer, déférer, donner. Conférer une charge; des honneurs, un grade, un titre, une décoration (⇒ décorer) . En vertu des pouvoirs qui me sont conférés... Conférer les ordres sacrés. ⇒ consacrer, ordonner. Fig. Les privilèges que confère l'âge. « Ce surcroît d'aisance et de bonne humeur que confère une lingerie fine » (Martin du Gard).
2 ♦ Vx Rapprocher pour comparer. ⇒ collationner. « M. Bergeret conféra soigneusement un grand nombre de textes » (France).
II ♦ V. intr. et tr. ind. Être en conférence; s'entretenir sur un sujet donné. ⇒ 2. causer, 1. parler. Les deux chefs d'État ont longuement conféré.
⊗ CONTR. Ôter, refuser.
● conférer verbe transitif (latin conferre, attribuer) Donner, accorder un titre, une charge à quelqu'un en vertu de l'autorité qu'on a de le faire : Conférer une décoration à quelqu'un. Donner à quelque chose une valeur, une qualité particulière : L'intonation peut conférer des sens très différents à la même expression. ● conférer (difficultés) verbe transitif (latin conferre, attribuer) → attribuer ● conférer (homonymes) verbe transitif (latin conferre, attribuer) ● conférer (synonymes) verbe transitif (latin conferre, attribuer) Donner, accorder un titre, une charge à quelqu'un en vertu...
Synonymes :
- décerner
- octroyer
Contraires :
- dégrader
- refuser
Donner à quelque chose une valeur, une qualité particulière
Synonymes :
- concéder
● conférer
verbe transitif indirect
(latin conferre, échanger)
Avoir un entretien, une discussion avec quelqu'un au cours d'une rencontre aménagée à cet effet : L'ambassadeur a conféré plus d'une heure avec le président.
● conférer (homonymes)
verbe transitif indirect
(latin conferre, échanger)
● conférer (synonymes)
verbe transitif indirect
(latin conferre, échanger)
Avoir un entretien, une discussion avec quelqu'un au cours d'une...
Synonymes :
- causer
- discuter
- parler
Contraires :
- se taire
conférer
v.
d1./d v. tr. Accorder, donner. L'aisance que confère la compétence.
d2./d v. intr. Conférer avec: s'entretenir d'une affaire avec. Conférer d'un projet avec ses collaborateurs.
I.
⇒CONFÉRER1, verbe.
A.— Emploi trans., vx. Rapprocher des textes pour en établir les ressemblances et les différences. Conférer les lois grecques avec les lois romaines; conférer un auteur avec un autre; conférer des passages; conférer les temps; conférer deux manuscrits (Ac. 1835-1932) :
• 1. ... poëte latin, il [Du Bellay] l'a été aussi à sa manière alors, et avec une véritable distinction. On aurait à conférer ses poésies latines avec les poésies françaises qu'il faisait presque en même temps sur les mêmes sujets.
SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, t. 13, 1863-69, p. 342.
— Spéc. [Employé à l'impér. rarement conférez, le plus souvent sous la forme de l'impér. latin confer, abrégé gén. en cf.] Comparez, reportez-vous à. Les riches aiment mieux perdre que donner (...) (conférez S. Paul, Actes des apôtres, XX, 35). (BLOY, Journal, 1899, p. 332).
B.— Emploi intrans. S'entretenir avec quelqu'un sur un sujet d'importance et en discuter. Nous avons souvent conféré ensemble; l'affaire est importante, elle mérite que nous en conférions à loisir; il en a conféré avec un-tel; ils ont conféré de leurs affaires communes (Ac. 1835-1932). Le notaire (...) vint le voir pour conférer sur une affaire grave (BALZAC, Le Colonel Chabert, 1832, p. 60) :
• 2. À trois heures du soir, nouvelle confusion. Un ordre du jour convoqua les députés réunis à Paris, à l'Hôtel de Ville, pour y conférer sur les mesures à prendre.
CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 3, 1848, p. 607.
• 3. Pendant quatre ou cinq jours, à la rentrée, les élèves font oraison; mais ils confèrent entre eux, aussi, ils disputent sur les règlements que l'on se donne, les plans que l'on fait pour soi-même, sur le choix de la vie...
BRASILLACH, Pierre Corneille, 1938, p. 32.
Prononc. et Orth. :[], (je) confère []. Fait partie des verbes qui changent [e] fermé en [] ouvert devant syll. muette. Admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1370-80 « comparer » (Trad. Ovide Remède d'Amour, 2016 ds T.-L.); en partic. 1616-20 « comparer, rapprocher des textes » (D'AUB., Hist., 1, 106 ds LITTRÉ); 2. ca 1455 « s'entretenir avec quelqu'un » (G. CHASTELLAIN, Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, IV, 355, 8 ds HEILEMANN Chastellain, p. 75). Empr. au lat. class. conferre au sens 1 « mettre ensemble pour comparer » en partic. des textes, au sens 2 [sermones] conferre « échanger des propos ».
II.
⇒CONFÉRER2, verbe trans.
Accorder, confier une dignité, un honneur, un privilège en vertu du pouvoir que l'on a de le faire et à des personnes qui sont dignes de les assumer. Conférer des charges, des privilèges (Ac. 1835, 1878). Conférer des honneurs, des dignités (Ac. 1835-1932). Aussitôt investi de la mission qui m'était conférée par les deux gouvernements alliés (...) je fixais mon programme d'action (FOCH, Mémoires, t. 2, 1929, p. 25).
♦ En partic. Conférer un pouvoir, des pouvoirs à qqn. Le(s) lui accorder par délégation. [Paroles prononcées par le « parrain » dans la Légion d'honneur au moment où il reçoit solennellement le nouveau dignitaire dans l'Ordre : « En vertu des pouvoirs qui nous sont conférés par le Président de la République, nous vous faisons [chevalier, officier, commandeur] dans l'ordre national de la Légion d'honneur »] :
• 1. « Nous vous élevons aujourd'hui au dessus de nous, (..) mais souvenez-vous (...) que le pouvoir que nous vous conférons est à nous; que nous vous le donnons en dépôt, non en propriété ni en héritage; que les lois que vous ferez, vous y serez les premiers soumis; ... »
VOLNEY, Les Ruines, 1791, p. 128.
♦ RELIG. Conférer les ordres sacrés, le baptême (Ac. 1835-1932).
— P. ext.
♦ [Le suj. est un inanimé abstr.] Le baptême est le premier des sacrements que la religion confère à l'homme, et qui, selon la parole de l'apôtre, le revêt de Jésus-Christ (CHATEAUBRIAND, Génie du Christianisme, t. 1, 1803, p. 39). La loi nous confère des droits et nous assujettit à des devoirs (DURKHEIM, De la Division du travail soc., 1893, p. 192) :
• 2. 1269. La cession judiciaire ne confère point la propriété aux créanciers; elle leur donne seulement le droit de faire vendre les biens à leur profit, et d'en percevoir les revenus jusqu'à la vente.
Code civil, 1804, p. 229.
♦ Mod. (XXe s.). [Le suj. est un inanimé concr.] Accorder, donner une valeur, une qualité. Conférer de la beauté, de la grandeur. Le vaccin confère une immunité (E. GARCIN, Guide vétér., 1944, p. 215).
Rem. Ce dernier emploi est considéré comme abusif par les puristes (cf. DUPRÉ 1972).
Prononc. Cf. conférer1. Étymol. et Hist. 1370-72 « donner » (ORESME, Eth., I, 17 ds GDF. Compl.); en partic. 1482, 3 déc. conférer [un] office (Reg. des consaux, A. Tournai, ibid.). Empr. au lat. class. conferre « id. » (honores conferre).
STAT. — Conférer1 et 2. Fréq. abs. littér. :880. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 940, b) 602; XXe s. : a) 770, b) 2 151.
BBG. — GOUG. Mots t. 2 1966, p. 62.
conférer [kɔ̃feʀe] v. [CONJUG. céder.]
ÉTYM. 1370; lat. conferre.
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I V. tr.
1 Accorder en vertu d'une autorité. ⇒ Administrer, attribuer, déférer, donner. || Conférer des honneurs, un grade, un titre, une décoration à qqn (⇒ Décorer). || Diplôme conférant un degré universitaire. || Brevet, commission conférant une charge, une dignité. — Conférer les ordres sacrés à qqn. ⇒ Consacrer, ordonner, ordination; → Caractère, cit. 24. || Conférer un sacrement.
1 Dans l'Église naissante, on enseignait les catéchumènes, c'est-à-dire ceux qui prétendaient au baptême, avant que de le leur conférer.
Pascal, Comp. des chrétiens.
2 (…) comment se perpétuera-t-elle (l'Église constitutionnelle) si les nouveaux évêques élus n'ont pas reçu, avec le sacre, le pouvoir de conférer l'ordre et même de sacrer eux-mêmes ?
Louis Madelin, Talleyrand, I, IV, p. 48.
♦ Fig. || Les privilèges que confère l'âge, la notoriété. ⇒ Apporter, donner.
3 Il avait appris, depuis peu, à ne pas négliger ce surcroît d'aisance et de bonne humeur que confèrent une lingerie fine, un col ajusté, un vêtement de bonne coupe.
Martin du Gard, les Thibault, t. VI, p. 10.
4 (…) le style cursif, haché (…) conférait à ces notes un caractère de vérité qui forçait l'intérêt.
Martin du Gard, les Thibault, t. IV, p. 105.
2 Didact. Rapprocher pour comparer. ⇒ Collationner, collation. || Conférer deux manuscrits entre eux. || Conférer un auteur avec un autre. — Spécialt. || Conférez : rapportez-vous à (tel document). ⇒ Cf., confer; consulter.
5 Et M. Bergeret conféra soigneusement un grand nombre de textes, pour éclaircir le sens du mot qu'il comprenait mal, et qu'il devait expliquer.
France, l'Anneau d'améthyste, Œ., t. XII, p. 110.
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II V. intr. et tr. ind., construit avec de. (V. 1455). Être en conférence; s'entretenir (avec qqn, de qqch., sur qqch.). ⇒ Causer, parler. || Conférer de son affaire avec son avocat. || Nous en avons conféré ensemble. || Ils en ont conféré entre eux.
6 La prudence que Malin venait de déployer en conférant avec Grévin en plein air (…)
Balzac, Une ténébreuse affaire, Pl., t. VII, p. 484.
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CONTR. (De I., 1.) Ôter, refuser.
Encyclopédie Universelle. 2012.