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consolation

consolation [ kɔ̃sɔlasjɔ̃ ] n. f.
• fin XIe; lat. consolatio
1Soulagement apporté à la douleur, à la peine de qqn. adoucissement, apaisement , réconfort, soulagement. Chercher une consolation dans l'étude. Paroles de consolation. « Consolation à Du Périer », stances de Malherbe.
2Sujet d'allégement d'une peine. dédommagement, satisfaction. C'est une consolation pour lui de la savoir heureuse. C'est pire ailleurs, mais ce n'est pas une consolation. Prix de consolation.
(Personnes) Son fils est sa seule consolation.
⊗ CONTR. Affliction, 2. chagrin, désespoir, malheur, peine, mortification, tourment.

consolation nom féminin (latin consolatio, -onis) Soulagement apporté à un chagrin, à la peine de quelqu'un. Sujet de satisfaction, de joie au milieu des épreuves : Son fils lui donne de grandes consolations. Personne ou chose qui peut consoler : Sa fille est pour lui sa seule consolation. Œuvre littéraire latine d'inspiration philosophique, proche à la fois de la lettre et du traité de morale pratique. ● consolation (citations) nom féminin (latin consolatio, -onis) Francis Jammes Tournay, Hautes-Pyrénées, 1868-Hasparren, Pyrénées-Atlantiques, 1938 Une bonne consolation est un amour charmant comme une jeune fraise au bord d'un vieux torrent. De l'angélus de l'aube à l'angélus du soir Mercure de France Henry Millon de Montherlant Paris 1895-Paris 1972 Académie française, 1960 Ce qui est effrayant dans la mort de l'être cher, ce n'est pas sa mort, c'est comme on en est consolé. La Reine morte, II, 1, Egas Coelho Gallimard Lucien de Samosate Samosate, Syrie, vers 125-vers 192 C'est une consolation de partager le même malheur et de ne pas être seul à souffrir. Dialogues des morts, XV, 3 consolation (expressions) nom féminin (latin consolatio, -onis) Épreuve, tournoi de consolation, épreuve où se rencontrent parfois les premiers éliminés d'une compétition. Lot, prix de consolation, accordé à quelqu'un qui a été désavantagé par le sort. ● consolation (synonymes) nom féminin (latin consolatio, -onis) Soulagement apporté à un chagrin, à la peine de quelqu'un.
Synonymes :
- apaisement
- réconfort
- soulagement
Contraires :
- affliction
- chagrin
- désespoir
- désolation
Personne ou chose qui peut consoler
Synonymes :
- consolateur
Lot, prix de consolation
Synonymes :
- compensation
- dédommagement

consolation
n. f.
d1./d Soulagement apporté à la douleur morale de qqn. Recevoir des paroles de consolation.
d2./d Sujet de soulagement, de satisfaction.
d3./d Personne qui console. Tu es ma seule consolation.

⇒CONSOLATION, subst. fém.
A.— Action de consoler, d'apporter un réconfort d'ordre humain ou divin, sur le plan moral, parfois matériel, physique, sensible; fait d'être consolé, de recevoir un tel réconfort. Mot, parole de consolation. La prière, (...), la consolation aux affligés, (...) remplissaient chacune des journées de sa vie (HUGO, Les Misérables, t. 1, 1862, p. 72) :
1. De sa pauvre âme mutilée, tout s'échappait, sauf le centre, comme eût dit son frère. Augustin pensait que la possession de ce centre lui apporterait consolation et sérénité.
MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 405.
B.— P. méton.
1. Ce qui, d'origine humaine ou divine, console, apporte un réconfort moral, parfois matériel, physique, sensible. Les consolations de l'amitié, de la religion. Les consolations ou les déceptions que dispense une société civile détachée elle-même de tout lien avec la loi évangélique (MARITAIN, Humanisme intégral, 1936, p. 313).
SYNT. Consolation humaine, suprême; douce, maigre, seule consolation; avoir besoin de consolation; être privé de consolation; donner une consolation; en manière de consolation.
Constr. gramm.
Avoir la (grande) consolation de + inf., que; c'est (pour qqn) une (grande) consolation de + inf. J'ai cette consolation que mon labeur avance (MALLARMÉ, Correspondance, 1877, p. 153). C'est pour toi [Antigone], simple mortelle, une grande consolation que d'avoir le sort d'une divinité (COCTEAU, Antigone, 1932, p. 27).
Chercher une consolation [à, de qqc. (d'affligeant)] dans qqc., en qqn; trouver (une) consolation à qqc. (d'affligeant) dans qqc., en + part. prés., à + subst. ou inf. (avec valeur positive). Chercher en soi des consolations à toutes les pertes (MAINE DE BIRAN, Journal, 1817, p. 46). Si Mme Delanoë trouve un peu de consolation à cette lecture, je n'y vois pas d'inconvénients (P. BOURGET, Le Sens de la mort, 1915, p. 204).
Lang. biblique. Consolation d'Israël (St Luc, II, 25). Espérance du salut, de la venue du Messie et p. méton. le Messie lui-même (cf. PÉGUY, Le Mystère de la charité de Jeanne-d'Arc, 1910, p. 45).
Par antiphrase, iron. :
2. ... « le philosophe Crantor disoit que celui qui souffre du mal sans en estre cause, est fort soulagé en cet accident de fortune. » Belle consolation que la maxime de Crantor pour ce boulanger torturé!
SAINTE-BEUVE, Port-Royal,t. 1, 1840, p. 70.
2. En partic.
a) Geste, parole, écrit, pensée utilisés par une personne pour en consoler une autre; façon de se consoler. Écrire une lettre de félicitations ou de consolations (FLAUBERT, Correspondance, 1878, p. 123). Je reste là, je bredouille une consolation : elle se sera trompée d'heure (FRAPIÉ, La Maternelle, 1904, p. 118).
LITT. Écrit généralement rédigé pour consoler quelqu'un de la mort d'un proche, d'une situation affligeante, ayant parfois l'allure d'un traité moral. Il me récitait les Maximes d'Epictète, les Homélies de saint Basile et les Consolations de Boèce (A. FRANCE, La Rôtisserie de la Reine Pédauque, 1893, p. 31).
b) Chose concrète qui console, apporte réconfort, soulagement, joie, plaisir. Une lettre de moi! C'est (...) son bien, sa consolation (A. DUMAS Père, Antony, 1831, I, 4, p. 168).
P. méton. Personne qui apporte la consolation. La dernière fois que je l'ai vue, elle me disait encore que vous étiez la consolation de sa vie (MONTHERLANT, Les Célibataires, 1934, p. 870).
c) Spécialement
) JEUX
(Fiche de) consolation. Bénéfice supplémentaire payé par le perdant qui avait demandé à jouer, au gagnant, dans un jeu de cartes.
P. métaph., fam. Dédommagement matériel, parfois réconfort moral. Polignac est venu me voir; il a bien recommandé qu'on me donnât sa carte : c'est la fiche de consolation (CHATEAUBRIAND, Correspondance gén., t. 2, 1789-1824, p. 287).
(Lot de) consolation. Petite compensation accordée aux perdants d'un jeu, d'une épreuve sportive, p. ext. à des personnes desservies par le sort. Quant à ceux qui ne gagneront pas, ils auront comme consolation cette autre caisse qu'on leur partagera (JARRY, Ubu Roi, 1895, II, 7, p. 53).
) SP. (Épreuve de) consolation. Épreuve au cours de laquelle se rencontrent les perdants d'une compétition précédente. Consolation de la Médaille et Coupe de l'Œuvre (L'Œuvre, 24 janv. 1941).
) Argot
Jeu de hasard à la fin duquel un bijou est offert au perdant; jeu de hasard organisé au retour des courses pour consoler les perdants (cf. HOGIER-GRISON, Les Hommes de proie, Le Monde où l'on triche, 1re série, 1886, p. 134).
Eau de vie. J'ai toujours gagné assez pour (...) prendre mon café avec la consolation! (J. VALLÈS, Jacques Vingtras, L'Insurgé, 1885, p. 288).
(Débit de) consolation. Le lendemain, avec son ivresse mal cuvée de la veille, il repartait, tapait aux volets des consolations (ZOLA, L'Assommoir, 1877, p. 628).
Rem. On rencontre ds la docum. le subst. masc. consolament (synon. de consolation B), calqué sur le lat. patristique consolamen « ce qui console », ou empr. au lat. médiév. consolamentum, a. prov. consolament, désignant le baptème cathare. On dirait que Mompou s'est rappelé les mots inscrits par Vermeer sur le clavecin de la « Leçon de Musique : Musica laetitiae comes, medicina doloris... » Cette médecine et ce consolament, cette joie qui pénètre les âmes, n'est-ce pas là, en un sens, toute la sagesse de Gabriel Fauré? (JANKÉLÉVITCH, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien, 1957, p. 102).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. [XIe s. consulaciun « atténuation d'une peine morale » (Alexis, éd. Storey, prologue; seulement transmis par L, XIIe s., prob. dû à un copiste)]; début XIIe s. consolatiun (Ps. Oxford, éd. F. Michel XCIII, 19 [consolationes tuae laetificaverunt animam meam]); 2. 1771 « sujet de joie, de satisfaction » c'est une grande consolation de... (Trév.); 3. 1835 jeux fiche de consolation d'où fig. « adoucissement à quelque disgrâce » (Ac.). Empr. au lat. class. consolatio « action de consoler, de soulager ». Fréq. abs. littér. :2 184. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 4 410, b) 3 834; XXe s. : a) 2 367, b) 2 046. Bbg. LEW. 1960, p. 127. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 401.

consolation [kɔ̃sɔlɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. XIe, consulaciun; lat. consolatio, du supin de consolare. → Consoler.
1 Soulagement apporté à la douleur, à la peine de quelqu'un. Adoucissement, allégement, apaisement, réconfort, soulagement. || La consolation de qqn, par qqn, par qqch. || La consolation de qqn, celle qu'il reçoit (sa consolation fut brève); celle qu'il apporte (sa consolation fut inefficace). || Donner, apporter la consolation, une consolation à qqn. || Un sujet de consolation. || Être sans consolation, privé de consolation. || Chercher une consolation dans l'étude, dans la piété. || Avoir une dernière consolation avant de mourir. || Paroles de consolation. || Consolation à Du Périer, stances de Malherbe. || Les Consolations, poèmes de Sainte-Beuve.
1 L'amitié est la consolation de ceux qui se trouvent accablés par les sots et par les méchants.
Voltaire, Lettre à Helvétius, 11 mai 1761.
2 Il faut enfin que la mort ne soit plus ni le châtiment de la prospérité, ni la consolation de la détresse.
G. Sand, la Mare au diable, I, p. 11.
2 (1771). Sujet de satisfaction, d'allégement d'une peine. || C'est une grande consolation pour lui que de voir ses amis autour de lui. || Il avait au moins la consolation de savoir qu'il n'était pas le seul. || La religion est sa principale consolation. || Les consolations de l'étude. Dédommagement, joie, plaisir, satisfaction. || De la consolation philosophique, œuvre de Boèce (vers 524).
3 C'est une consolation de laisser promener ses idées dans l'antiquité et à six mille lieues de son trou.
Voltaire, Lettre à du Deffand, 13 août 1773.
4 L'amour est un repos pour la femme. C'est un refuge, un oubli, une consolation, une sorte de sommeil éveillé.
Edmond Jaloux, le Jeune Homme au masque, X, p. 153.
Fiche de consolation.(1855, in Petiot). || Prix de consolation.
3 Personne qui console ou peut consoler. Consolateur; appui || Son fils est sa seule consolation.
5 (…) venez, vous serez ma consolation dans cette solitude; et je ferai votre bonheur, pourvu que vous sachiez en jouir.
Fénelon, Télémaque, I, p. 5.
CONTR. Affliction, amertume, blessure, chagrin, désespoir, désolation, malheur, mortification, peine, regret, remords, tourment, vexation.

Encyclopédie Universelle. 2012.