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convaincu

convaincu, ue [ kɔ̃vɛ̃ky ] adj.
• 1677; de convaincre
Qui possède, qui exprime la conviction de. Il est convaincu de ne pas se tromper. Il est convaincu que vous réussirez. En êtes-vous convaincu ? Convaincu d'avance. certain, persuadé, sûr. Il est innocent, j'en suis convaincu. Absolt (fin XIXe) Sûr de son opinion. Parler d'un ton convaincu. assuré, éloquent, pénétré. Subst. Prêcher un convaincu. converti. ⊗ CONTR. Sceptique; incrédule.

convaincu, convaincue nom Personne intimement persuadée de la justesse de ses idées. ● convaincu, convaincue (citations) nom Jules Vallès Le Puy 1832-Paris 1885 Les convaincus sont terribles. Jacques Vingtras, l'Insurgé

convaincu, ue
adj. Qui a la conviction, la parfaite assurance de. être convaincu de son bon droit.
|| Qui est sûr de ce qu'il croit. Un militant, un partisan convaincu.
Qui marque la conviction. Parler d'une voix convaincue.

⇒CONVAINCU, UE, part. passé et adj.
I.— Part. passé de convaincre.
II.— Adjectif
A.— PROCÉDURE JUR. (ou situations analogues). Convaincu de + inf. ou subst. Reconnu coupable (cf. convaincre A). Convaincu d'avoir volé, d'être un voleur; convaincu de crime, de vol, de mensonge, de sacrilège, de trahison :
1. Madame Destrois, ex-directrice de la poste aux lettres à Torville, se plaignait d'avoir été destituée comme accusée et convaincue d'une infidélité qu'elle n'avait pas commise.
STENDHAL, Lucien Leuwen, t. 3, 1836, p. 274.
Spéc. Atteint et convaincu. Accusé et reconnu coupable (cf. ex. 21 s.v. atteindre) :
2. C'est un échafaud où va monter, à quatre heures précises, un particulier très-connu, atteint et convaincu d'assassinat.
JOUY, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, t. 4, 1813, p. 286.
P. métaph. J'ai reçu le coup de grâce. Me voilà bien et dûment atteint et convaincu de la plus lourde maladresse qui se puisse imaginer (M. DE GUÉRIN, Journal, 1833, p. 174).
B.— 1. Convaincu de qqc. Assuré, par de bonnes raisons, de la vérité ou de la nécessité de quelque chose. L'orgueil intellectuel le plus décisionnaire et le plus convaincu de son autonomie (VALÉRY, Variété V, 1944, p. 220).
2. Absol. Qui possède, manifeste, révèle une très forte conviction (cf. conviction B). Pas une voix, pourtant, pour protester, pour arrêter ce vandalisme, le plus convaincu et le plus insolent que j'aie jamais vu (GONCOURT, Journal, 1859, p. 578) :
3. Les discours de Vaillant-Couturier et d'Aragon ont présenté Dabit comme un partisan actif et convaincu. Aragon en particulier a insisté sur la parfaite satisfaction morale de Dabit en U.R.S.S... Hélas!
GIDE, Journal, 1936, p. 1256.
P. méton. Je m'étonne de cet air convaincu, pénétré, que les plus indifférents peuvent affecter pour protester de leur sympathie (GIDE, École femmes, 1929, p. 1271).
P. ext. Passionné. Envoyer à l'ouvrière des baisers ardents et convaincus (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Quest. du lat., 1886, p. 569) :
4. Il ne se demandait pas si Aurore l'aimait, si elle l'aimerait. Pourquoi? Existe-t-il dans l'amour convaincu un magnétisme qui connaît sa propre puissance?
GOBINEAU, Les Pléiades, 1874, p. 259.
Emploi subst. Prêcher des convaincus :
5. — (...) Qu'est-ce qui te faisait dire que ton père jouait au pasteur? Tu ne le crois donc pas convaincu?
— Monsieur mon père a arrangé sa vie de telle façon qu'il n'ait plus le droit ni le moyen de ne pas l'être. Oui, c'est un convaincu professionnel. Un professeur de conviction. Il inculque la foi; c'est là sa raison d'être...
GIDE, Les Faux-monnayeurs, 1925, p. 1230.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1878. Fréq. abs. littér. :2 405. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 3 508, b) 3 786; XXe s. : a) 3 314, b) 3 212.

Encyclopédie Universelle. 2012.