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coquard

coquard [ kɔkar ] n. m. VAR. coquart
• 1883; cocard 1867; probablt de coque et -ard, d'apr. l'idée d'« objet rond »
Fam. Tuméfaction de l'œil consécutive à un coup violent (cf. Œil au beurre noir).

coquard ou coquart nom masculin (de coque 1) Populaire. Tuméfaction de l'œil, par suite d'un coup violent ; œil au beurre noir.

I.
⇒COCARD1, ARDE, COQUARD1, ARDE, subst.
A.— Subst. masc., ORNITH., anc. lang. Vieux coq.
Mod. Métis obtenu par le croisement du faisan et de la poule. Le coquard a la forme du faisan; mais il est plus petit (BAUDR. Chasses 1834).
B.— Subst. masc. et fém., au fig., péj. Niais prétentieux, débauché, etc. Cocu, coquin, coquard (...), cafard (R. ROLLAND, Colas Breugnon, 1919, p. 123).
[Emploi adj. en constr. d'attribut ou d'appos.] Sot, naïf. Ils disaient de Jeanne qu'elle était cocarde, c'est-à-dire toute niaise (A. FRANCE, Vie de Jeanne d'Arc, 1908, p. 491).
Prononc. et Orth. :[]. Orth. coquard et coquart, moins souvent cocard (BESCH. 1845, Lar. 19e-20e, LITTRÉ, GUÉRIN 1892, QUILLET 1965), cocart (Ac. Compl. 1842). Étymol. et Hist. 1. Ca 1300 subst. quoquart « niais, prétentieux, imbécile » (Dit de la queue de Renart, éd. A. Jubinal, Nouveau Recueil de contes, dits, fabliaux, p. 94); 1489 adj. coquarde impudence (ROBERT GAGUIN, Le passe-temps d'oysiveté, Poés. fr. des XVe et XVIe s., t. VII, p. 262 ds GDF. Compl.); 2. 1803 coquard « faisan bâtard » (BOISTE). Dér. du nom de l'oiseau de basse-cour coq, p. réf., pour le 1er sens, au comportement fanfaron que l'on attribue à cet animal; suff. -art, -ard. Les attest. comme nom de personne dans des textes de lat. médiév. du début du XIIe s. (BAMBECK Boden 1968, p. 216) sont peut-être à identifier avec ce mot.
DÉR. Cocarderie, subst. fém., vx. Sottise, niaiserie. Jacques, se retenant de rire aux cocarderies, aux cascades que son esprit merveilleusement preste (...) suggérait (F. FABRE, Le Roi Ramire, 1884, p. 81). Seule transcr. ds LITTRÉ : ko-kar-de-rie [e = ]. 1re attest. fin XIVe s. (EUSTACHE DESCHAMPS, Œuvres, éd. G. Raynaud, t. IX, p. 51, 1490); de cocard1, coquard, suff. -erie.
BBG. — BAMBECK (M.) Mittellateinische Lexikalia zum FEW. In :[Mél. Wartburg (W. von)]. Tübingen, 1968, t. 2, p. 216. — GOOSSE (A.). Le Pic. et le wallon, source du jargon des Coquillards. Cah. Lexicol. 1970, t. 16, pp. 105-107; Le jargon de la Coquille. Cah. Lexicol. 1967, t. 11, p. 54. — LEW. 1960, p. 217; pp. 278-279. — SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 190. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 80; t. 2 1972 [1925], p. 312.
II.
⇒COCARD2, COQUARD2, COQUART, subst.
Arg. Œil.
En partic. Œil tuméfié, œil au beurre noir. Synon. cocarde, coquillard. S'en tamponner le coquard. S'en moquer. Sur l'œil droit, un coquart fâcheusement détourné de sa destination (COURTELINE, Les Linottes, 1912, 10, p. 136). Le beau Lamballe portait à l'œil gauche un coquard du plus bel outremer (J. DE LA VARENDE, Monsieur le Duc de Saint-Simon et sa Comédie hum., 1955, p. 412) :
Il a fallu qu'on se mette à huit pour en venir à bout du gorille... On a rappelé tous les copains... Antoine a pavoisé dur. Il a pris deux cocards énormes... un bleu et un jaune...
CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 220.
Prononc. et Orth. :[]. Orth. cocard, coquard, coquart (cf. supra). Étymol. et Hist. 1. 1867 « œil » (A. DELVAU, Dict. de la lang. verte, p. 110); 2. 1883 « œil à la coque » (L. LARCHEY, Dict. hist. d'arg., 2e suppl., p. 42). Terme prob. dér. de coque (suff. -ard) d'apr. l'idée de « objet rond, globuleux » encore illustrée par coquar, cocard, quoquart « œuf » (v. coco2 « œuf »; cf. aussi arg. coquillard « œil » ds L. RIGAUD, Dict. du jargon parisien, 1878, p. 97 et G. DELESALLE, Dict. arg.-fr. et fr.-arg., 1896, p. 279). 2 semble à mettre en relation d'une part avec (œil) à la coque et coque « coup, contusion » (FEW t. 2, p. 823a et 825a), et d'autre part avec cocarde désignant un œil tuméfié et une gifle (FEW t. 2, p. 861a); les rapports entre les représentants de l'étymon cok- (coq, cocard2) et coccum (coque) étant certains (v. FEW t. 2, p. 825b et aussi Cah. Lexicol., t. 11, pp. 54-55, t. 16, p. 105, 107). Fréq. abs. littér. :2. Bbg. GOUG. Lang. pop. 1929, p. 185. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 348. — SAIN. Sources t. 2 1972 [1925], p. 95.

1. coquard, arde [kɔkaʀ, aʀd] n.
ÉTYM. 1803; quoquart, v. 1300; de 1. coq, et suff. -ard.
1 N. m. Vx. Vieux coq.
Mod. (Techn.). Oiseau obtenu par le croisement du faisan et de la poule.
2 Fig. et péj. Niais prétentieux.REM. À peu près inusité, surtout au féminin.
HOM. (Du fém.) Cocarde. — 2. Coquard.
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2. coquard ou coquart [kɔkaʀ] n. m.
ÉTYM. 1867; probablt de coque, et -ard, d'après l'idée d'« objet rond ».
1 Pop. Œil.
2 Fam. Œil au beurre noir; coup sur l'œil.
1 Monsieur Jadis avait oublié ce coquard, contracté dans le tourbillon du panier à salade. Passant sa main sur sa paupière, il ressentit une légère douleur qui ne le renseigna pas sur le volume ni sur la couleur.
A. Blondin, Monsieur Jadis, p. 157.
2 Il est amusant (ce chien) avec ce coquart sur l'œil et ces plumeaux en guise de sourcils.
H. Troyat, Tendre et violente Élisabeth, p. 425.
Var. graphique : cocard, cocart.

Encyclopédie Universelle. 2012.