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cuisiner

cuisiner [ kɥizine ] v. <conjug. : 1>
XIIIe; de cuisine
1 V. intr. Faire la cuisine. Elle cuisine bien.
2 V. tr. Préparer, accommoder. Cuisiner de bons petits plats.
(1881) Fig. et fam. Cuisiner qqn, l'interroger, chercher à obtenir de lui des aveux par tous les moyens. « On le questionne, on le cuisine : sans résultats » (Martin du Gard).

cuisiner verbe transitif Préparer et accommoder les aliments de telle sorte qu'ils soient propres à la consommation et agréables au goût : Cuisiner un poisson. Familier. Préparer quelque chose, une action avec soin, astucieusement, finement : Cuisiner une élection. Familier. Interroger quelqu'un sans relâche pour obtenir de lui des renseignements ou des aveux. ● cuisiner (synonymes) verbe transitif Préparer et accommoder les aliments de telle sorte qu'ils soient...
Synonymes :
- accommoder
Familier. Préparer quelque chose, une action avec soin, astucieusement, finement
Synonymes :
- fricoter (familier)
- mijoter
- mitonner
cuisiner verbe intransitif Faire la cuisine : Aimer cuisiner.

cuisiner
v.
rI./r v. intr. Apprêter les mets, faire la cuisine. Elle cuisine bien. Il aime cuisiner.
rII./r v. tr.
d1./d Accommoder, préparer (un mets). Cuisiner un ragoût.
Pp. adj. Plat cuisiné, vendu tout préparé.
d2./d Fig., Fam. Cuisiner qqn, le presser de questions pour lui faire avouer qqch.

⇒CUISINER, verbe trans.
A.— Préparer, accommoder (un plat, des mets). Cuisiner une soupe, un dîner, des petits plats, des plats délicats. Je crois être quelque temps capable de cuisiner un bon pâté de venaison (MARTIN DU G., Souv. autobiogr., 1942, p. CXIV) :
1. Le dîner, de même que le déjeuner et le souper, toujours composés de choses exquises, étaient cuisinés avec cette science qui distingue les gouvernantes de curé entre toutes les cuisinières.
BALZAC, Les Paysans, 1844-50, p. 251.
Emploi abs. Faire la cuisine. Bien cuisiner. D'habitude, il [Loubet] se chargeait volontiers de la popote; et on l'en remerciait, car il cuisinait à ravir (ZOLA, Débâcle, 1892, p. 25).
B.— Au fig., fam., gén. péj.
1. [Le compl. d'obj. désigne une manifestation de l'esprit hum.] Préparer avec soin (en secret ou d'une manière peu avouable). Il ne faudrait pas me demander de cuisiner une élection (BLOY, Journal, 1901, p. 69).
Emploi pronom. à sens passif. [Les] gros clients dont les affaires juteuses se cuisinaient en ce moment (BALZAC, Chabert, 1832, p. 14).
Spéc. (surtout dans la lang. des journalistes). Présenter astucieusement, élaborer (un texte, etc.). Déjà ils croyaient lire, au courrier mondain du « Gaulois », l'entrefilet qu'ils cuisineraient eux-mêmes en famille (PROUST, Sodome, 1922, p. 767).
2. [Le compl. d'obj. désigne une pers.] Interroger pour faire avouer. Il me « cuisinerait » à la façon d'un juge d'instruction (BLANCHE, Modèles, 1928, p. 242). [Il] fut chambré dans une pièce et dûment cuisiné par les officiers du 2e bureau qui lui tirèrent les vers du nez (CENDRARS, Main coupée, 1946, p. 203) :
2. — Écoute, dit Dubreuilh, tout en le soignant, essaie donc de le cuisiner : les drogués parlent facilement, nous saurons peut-être ce qu'il a dans le ventre.
BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 561.
Rem. La docum. atteste cuisinage, subst. masc. Action de cuisiner (supra B 2). Pour le cuisinage, un père de famille assisté de la maman et de la mémé bat largement un commissaire de police (VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p. 106).
Prononc. et Orth. :[], (je) cuisine []. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. XIIIe s. (Chanson d'Antioche, éd. P. Paris, V, 16); 2. 1832 fig. « combiner, manigancer des affaires » (BALZAC, loc. cit.); 3. 1881 pop. « interroger » (d'apr. ESN.). Dénominatif de cuisine; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 93.
DÉR. 1. Cuisinement, subst. masc., rare. Préparation (d'un plat cuisiné de manière élaborée). Une peinture (...) du troussement, du flambement, du cuisinement d'un « faisan à la géorgienne » (GONCOURT, Journal, 1896, p. 927). 1res attest. mil. XVIe s. (Fr. Habert, trad. d'HORACE, Satyres, II, 2 (paraphrase) ds HUG.) — 1611, COTGR., à nouv. ds GUÉRIN; de cuisiner, suff. -(e)ment1. Fréq. abs. littér. : 1. 2. Cuisinerie, subst. fém., fam. et vx. Art, manière de cuisiner. Synon. cuisine. Cette triple canaille de faux marquis, ton maître en cuisinerie (SAND, Beaux MM. Bois-Doré, t. 2, 1858, p. 127). Dernière transcr. ds LITTRÉ : kui-zi-ne-rîe. 1re attest. 1530 (LE FÈVRE D'ÉTAPLES, Bible, Sam, I, VIII ds GDF. Compl.); de cuisiner, suff. -erie. Bbg. ROG. 1965, p. 80.

cuisiner [kɥizine] v.
ÉTYM. XIIIe; de cuisine.
———
I V. intr. Faire la cuisine. || Elle cuisine bien. || Vous avez ce qu'il faut pour cuisiner.
1 De la maison venait une odeur exquise de thym, de céleri, d'aubergine. On cuisinait.
H. Bosco, le Jardin d'Hyacinthe, Les Borisols, V, p. 49.
———
II V. tr.
1 Préparer (des aliments) par la cuisine (2.). Accommoder, apprêter. || Cuisiner des plats compliqués.
2 Le dîner, de même que le déjeuner et le souper, toujours composés de choses exquises, étaient cuisinés avec cette science qui distingue les gouvernantes de curé entre toutes les cuisinières.
Balzac, les Paysans, Pl., t. VIII, p. 208.
2.1 (…) la nourriture japonaise est peu cuisinée, les aliments arrivent naturels sur la table; la seule opération qu'ils aient vraiment subie, c'est d'être découpés, que sur l'assemblage mouvant et comme inspiré d'éléments dont l'ordre de prélèvement n'est fixé par aucun protocole (vous pouvez alterner une gorgée de soupe, une bouchée de riz, une pincée de légumes) : tout le faire de la nourriture étant dans la composition, en composant vos prises, vous faites vous-même ce que vous mangez (…)
R. Barthes, l'Empire des signes, p. 22.
Pron. || Se cuisiner des petits plats.
2 Par métaphore ou fig. Combiner, trafiquer.
3 (…) les décadents qui cuisinent des hachis de mots !
Huysmans, Là-bas, II, p. 20.
Spécialt. || Cuisiner un article, un fait divers. Cuisine (3.).
Pron. (Passif). || Affaires, coups qui se cuisinent en secret.
3 (1881). || Cuisiner qqn, l'interroger, chercher à obtenir de lui des aveux par tous les moyens. Cuisinage. || Cuisiner les complices d'un accusé. || Se faire cuisiner par la police.
4 Pendant ces quinze jours, on enquête, on cherche partout. On le questionne, on le cuisine : sans résultat.
Martin du Gard, Jean Barois, II, p. 226.
4.1 (…) si, véritablement, Lampieur avait participé d'une façon quelconque au crime, des soupçons se seraient portés sur lui. On l'aurait fait venir au commissariat. On lui aurait au moins demandé de fournir l'emploi de son temps lors de cette fameuse nuit. On l'aurait cuisiné. On l'aurait fait parler (…)
Francis Carco, l'Homme traqué, p. 123.
Passif et p. p. || Détenu cuisiné par les policiers.
5 Lord Yarmouth, cuisiné (…) par Lucchesini, trahit, au cours de libations trop capiteuses (…) le secret de la négociation autour duquel, depuis trois mois, rôdait le représentant de la Prusse (…)
Louis Madelin, Talleyrand, XVI, p. 171.
——————
cuisiné, ée p. p. adj.
Préparé par la cuisine (2.). || Des crudités et des plats cuisinés.Des plats cuisinés à réchauffer.
DÉR. Cuisinage. — REM. Le T. L. F. signale le dér. cuisinement, n. m., attesté au XVIe s. puis chez Cotgrave (1611) et chez les Goncourt, aujourd'hui à peu près inusité.
HOM. V. Cuisine, cuisinier.

Encyclopédie Universelle. 2012.