Akademik

dague

dague [ dag ] n. f.
• déb. XIIIe « poignard »; provenç. daga, p.-ê. lat. pop. °daca « épée de Dacie »
1Épée courte, que l'on portait au côté droit.
2Vén. Défense de sanglier.
Premiers bois en forme de petites cornes courbes et unies que portent les cerfs, les daims vers la deuxième année ( daguet).

dague nom féminin (peut-être italien daga) Épée à lame large et courte (XIVe-XVIIe s.). Grand couteau de vénerie. Premier bois, simple, des jeunes cervidés.

dague
n. f. épée très courte; poignard à lame très aiguë.

⇒DAGUE, subst. fém.
A.— Poignard ou épée courte en usage du Moyen Âge au XVIIIe siècle, dont la lame aiguë et plate pouvait pénétrer au défaut de la cuirasse et à travers les cottes de maille. Pointe de la dague; coup de dague; enfoncer la dague :
1. ... s'adossant à la muraille, il tira de sa ceinture une petite dague et jura qu'il l'enfoncerait dans la gorge de quiconque approcherait.
A. FRANCE, Clio, 1900, p. 148.
SYNT. Dague andalouse, espagnole; dague enrichie de pierreries; la dague à la main, au poing, au flanc, au côté; coquille, poignée, pommeau de la dague; armé d'une dague; blesser, fendre, garcer, piquer, tuer avec une dague.
Vieilli
Être fin comme une dague de plomb. Affecter la finesse alors que l'on est lourd, grossier (cf. J.-F. ROLLAND, Dict. mauv. lang., 1813, p. 47).
Mettre sa dague au vent. La tirer pour se battre. Ce qui donna le temps à Scapin (...) de mettre sa dague au vent pour recevoir Piedgris, qui le chargeait avec furie, un poignard au poing (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 408).
Rem. On rencontre ds la docum. le dimin. daguette, subst. fém. Petite dague. J'ai daguette à pommeau de diamant (MORÉAS, Cantil., 1886, p. 218).
B.— [P. anal. de forme, de fonction ou de présentation]
1. ZOOL., surtout au plur. Dagues du cerf ou du daim. La « première tête » qu'il porte à la deuxième année, où il n'a que deux petites cornes. Synon. bois. Et le jeune mâle continuait à pousser, à bourrer du front et des dagues (GENEVOIX, Dern. harde, 1938, p. 133) :
2. À six mois, le faon que tu as vu va devenir un chevrillard et les bosses vont lui pousser sur la tête. À un an elles seront devenues deux petites dagues..., des broches, mais sans moules.
VIALAR, Le Fusil à deux coups, 1960, p. 198.
P. ext. Les dagues des narcisses (DUHAMEL, Désert Bièvres, 1937, p. 125).
2. MAR., vx. Bout de corde (porté pendant à la ceinture comme une dague) pour punir les matelots (cf. JAL1).
3. TECHNOL. ,,Instrument avec lequel les relieurs raclent la peau`` (Ac. 1932).
Prononc. et Orth. :[dag]. PASSY 1914 donne la possibilité de prononcer [] post. long. Ds Ac. 1694-1932; Ac. 1798 et 1835 traite au plur. dagues (premiers bois du cerf). Étymol. et Hist. 1. 1229 « arme de main à lame large, courte et pointue » (Registre de Saint-Denis, 561, Tanon d'apr. Delboulle ds R. Hist. litt. Fr. t. 9, p. 469); 2. av. 1573 « premier bois qui pousse sur la tête du cerf ou du daim » (JODELLE, Œuvres, t. II, p. 309 ds IGLF). Orig. obscure. À l'hyp. d'un empr. à un lat. vulg. daca, fém. substantivé tiré de daca spatha « épée dace », par l'intermédiaire de l'ital. ou du prov. daga (FEW t. 3, p. 2a; BL.-W.1-5), s'oppose le fait que l'ital. et le prov. ne sont pas attesté av. le XIVe s. (v. LÉVY Prov. et BATT.); d'autre part l'expr. daca spatha (ou ensis) n'est pas attestée en lat. (v. TLL). L'ancienneté du mot sur le territoire anglais (cf. dagger, ca 1200, Statuts de Guillaume roi d'Écosse ds DU CANGE; lat. médiév. daca chez le grammairien angl. J. de Garlande, XIIIe s., cité par A. Scheler ds Jahrbuch für romanische und englische Literatur, t. 6, pp. 153-154) conduit à chercher, avec COR., s.v. daga I, un étymon celt., mais que l'on ne peut identifier avec certitude (v. aussi KLUGE, s.v. degen2). Fréq. abs. littér. :106. Bbg. GOTTSCH. Redens. 1930, p. 315. — LAMMENS 1890, p. 281. — RUPP. 1915, pp. 55-56. — SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 257. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], pp. 369-370; t. 3 1972 [1930], p. 102, 103, 107.

dague [dag] n. f.
ÉTYM. 1229, « poignard »; provençal daga, p.-ê. du lat. pop. daca « épée dace » ou (P. Guiraud), d'un gallo-roman deacua, de l'adj. accuus « pointu, aiguisé » (→ Aigu), avec préfixe intensif de- (→ 2. Dé-).
1 Épée courte ou long poignard que l'on portait au côté droit et dont la lame aiguë et plate pouvait pénétrer au défaut de la cuirasse ou à travers les cottes de maille. Couteau, épée, poignard. || Dague de miséricorde, et, ellipt. miséricorde : dague dont on achevait l'adversaire terrassé, s'il n'implorait miséricorde.
1 Aod (…) fit faire une dague à deux tranchants, qui avait une garde de la longueur de la paume de la main, et il la mit sous sa casaque à son côté droit (…)
Bible (Sacy), Livre des Juges, III, 16.
2 Je le garde (mon nom), secret et fatal pour un autre
Qui doit un jour sentir, sous mon genou vainqueur,
Mon nom à son oreille et ma dague à son cœur.
Hugo, Hernani, I, 2.
2.1 (…) la dague, spécialement destinée à percer les cottes de mailles ou les joints des armures (…) doit avoir une lame de trente à quarante centimètres dont la partie percutante, très aiguë, est de section carrée ou losangique. Cet idéal fonctionnel a été atteint entre le XIVe et le XVIIIe siècle en Europe, dans le Proche-Orient et au Japon.
A. Leroi-Gourhan, le Geste et la Parole, t. II, p. 130.
Loc. (vx). Fin comme une dague de plomb : lourd d'esprit.
3 Panurge était (…) fin à dorer comme une dague de plomb.
Rabelais, Pantagruel, XVI.
2 Techn. Lame de fer emmanchée par les deux bouts, avec laquelle les relieurs raclent les peaux.
3 Vén. a Défense (du sanglier). || Les dagues puissantes d'un vieux solitaire.
b (XVIe). || Dagues de cerf, de daim, premiers bois en forme de petites cornes pointues que portent ces animaux vers la seconde année. || Petit cerf avant la pousse des dagues. Hère. || Petit cerf après la pousse des dagues. Daguet (ou dagard).
4 Les autres hères, comme lui, s'éloignèrent dès la fin de la nuit, tourmentés par la pousse de leurs bois. Déjà, sur la tête du Brèche-Pied, les dagues s'allongeaient hors des bosses, moins faites encore que celle du Rouge, mais jaillissant d'un jet courbe et nerveux sous la mollesse duveteuse de la peau qui les gainait.
M. Genevoix, la Dernière Harde, VII, p. 50.
DÉR. Dagorne, daguer, daguet ou dagard, daguette. — V. aussi Dail.

Encyclopédie Universelle. 2012.