dégorgement [ degɔrʒəmɑ̃ ] n. m.
• 1548; de dégorger
♦ Action de dégorger, fait de se dégorger.
1 ♦ Écoulement des liquides qui engorgeaient un canal, une cavité. ⇒ écoulement, épanchement, évacuation. Le dégorgement de la bile, un dégorgement de bile.
2 ♦ Le fait de vider, de se vider. Dégorgement d'une gouttière, d'un canal, d'un égout.
3 ♦ (1690) Techn. Traitement par lequel on débarrasse certaines matières premières des impuretés. Dégorgement des laines, des cuirs.
♢ Opération consistant à ôter le dépôt des vins préparés suivant la méthode champenoise. — On dit aussi (au sens 2 et 3) DÉGORGEAGE , 1869 .
⊗ CONTR. Engorgement.
● dégorgement ou dégorgeage nom masculin Action de dégorger ; écoulement d'un liquide. Tuyau servant de décharge à un réservoir. Écoulement d'eau chargée d'immondices ; endroit où se produit cet écoulement. Élimination du dépôt rassemblé dans le goulot, lors de la prise de mousse des vins champagnisés en bouteilles. ● dégorgement ou dégorgeage (synonymes) nom masculin Action de dégorger ; écoulement d'un liquide.
Synonymes :
- écoulement
- évacuation
dégorgement
n. m.
d1./d Action de dégorger; fait de se dégorger. Un dégorgement de bile.
d2./d écoulement d'eau, d'immondices, etc., d'un endroit où elles étaient retenues. Le dégorgement d'un égout.
d3./d TECH Action de dégorger un tissu.
⇒DÉGORGEMENT, subst. masc.
A.— Écoulement d'un liquide. Les dégorgements des robinets de vidange et de purge (HUYSMANS, Sœurs Vatard, 1879, p. 237).
— P. méton. Lieu où dégorge un égout, une rivière. Agrippa bâtit un fort devant le dégorgement du Mein (HUGO, Rhin, 1842, p. 114).
— P. anal. Le dégorgement de feu d'un lance-flammes (ROMAINS, Hommes b. vol., 1938, p. 68).
— P. ext. Ce dégorgement de marchandises, dont il [Mouret] venait de voir la maison s'engorger (ZOLA, Bonh. dames, 1883, p. 709).
— Au fig. :
• 1. Ce dégorgement d'impures railleries, de salissants opprobres était manifeste chez le marquis de Sade qui épiçait ses redoutables voluptés de sacrilèges outrages.
HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 213.
♦ En partic. Restitution d'un acquis illicite :
• 2. Beaucoup de spoliateurs et trafiquants notoires (...) vinrent proposer eux-mêmes, avec force génuflexions et marques de repentir, la restitution et le dégorgement de leur trop-plein.
L. DAUDET, Sylla et son destin, 1922, p. 243.
B.— Spécialement
1. MÉD. Évacuation des matières accumulées dans un organe, un conduit. Dégorgement des vaisseaux du placenta (BAUDELOCQUE, Art accouch., 1812, p. 216). Le dégorgement des humeurs (Ac. 1835-1932).
2. ŒNOLOGIE. Action de dégorger des bouteilles de vin mousseux. Chantier de dégorgement installé dans une cave cimentée (HAMP, Champagne, 1909, p. 171).
3. TECHNIQUES DIVERSES. Action de nettoyer certaines matières des impuretés qu'elles renferment. Le dégorgement des cuirs, des laines, des draps (Ac. 1835-1932).
Rem. Pour ces deux derniers domaines d'emploi, la docum. atteste le synon. dégorgeage, subst. masc. Le dégorgeage à vapeur (BRUNET, Matér. vinic., 1925, p. 490). On leur fait subir [aux soies] un dégorgeage complet à l'eau chaude (WURTZ, Dict. chim., t. 1, 1er vol., 1869, p. 634). Le terme est attesté ds Ac. Compl. 1842, BESCH. Suppl. 1845, LITTRÉ, GUÉRIN 1892, Lar. 19e-Lar. encyclop., ROB. et QUILLET 1965.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1548 « fait de sortir en jaillissant » desgorgement de feux (A. Mizauld ds DELB. Rec. d'apr. DG); 2. 1611 « écoulement » (COTGR.); spéc. « embouchure de cours d'eau » le desgorgement d'un lac (ibid.); 3. 1680 « action de déboucher un tuyau » (RICH.); 4. id. méd. « évacuation des humeurs qui engorgent un organisme » (ibid.); 5. 1690 « action de débarrasser certains tissus de corps étrangers » (FUR.). Dér. du rad. de dégorger; suff. -ment1. Fréq. abs. littér. :12.
dégorgement [degɔʀʒəmɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1548; de dégorger.
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♦ Action de dégorger, fait de se dégorger; résultat de cette action.
1 Écoulement d'un liquide, des humeurs qui engorgent (un organe, etc.). ⇒ Écoulement, épanchement, évacuation. || Dégorgement d'un organe par ponction. || Dégorgement de la bile. || Dégorgement de l'estomac. ⇒ Vomissement.
2 Le fait de vider, de se vider. || Dégorgement d'une gouttière, d'un canal, d'un égout.
1 En cinglant toujours à l'ouest, nous parvînmes à l'extrémité du dégorgement de cette immense écluse (barre du Nil).
Chateaubriand, Itinéraire de Paris à Jérusalem, III, 61.
♦ Fig. Écoulement, évacuation (comparée à un flot); sortie en masse.
2 Le dégorgement de cette foule par un étroit passage devint presque impossible.
Ph. P. Ségur, Hist. de Napoléon, XII, 3.
3 (1690). Techn. Traitement par lequel on débarrasse (certaines matières premières) des impuretés. || Dégorgement des laines, des cuirs. — Opération consistant à ôter le dépôt des vins préparés suivant la méthode champenoise. ⇒ Dégorgeage.
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CONTR. Engorgement.
Encyclopédie Universelle. 2012.