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dénoûment

dénouement [ denumɑ̃ ] n. m. VAR. dénoûment
• 1580 desnouement de la langue; de dénouer
1(1636) Ce qui termine, dénoue une intrigue, une action théâtrale (cf. Le nœud de l'action). achèvement, conclusion, épilogue, 1. fin, solution, terme. Dénouement imprévu. Dénouement heureux. happy end. « personne ne peut deviner le dénouement de cette tragédie » (Voltaire).
2 Cour. Ce qui dénoue une affaire difficile; la manière dont elle se termine. issue. Un dénouement inattendu; un tragique dénouement. Brusquer le dénouement.
⊗ CONTR. Commencement, début, exposition.

dénouement ou dénoûment
n. m. Fait de se dénouer; son résultat. Le dénouement d'un conflit.
|| Manière dont se termine un roman, une pièce de théâtre, etc. Un dénouement inattendu.

DÉNOUEMENT, DÉNOÛMENT, subst. masc.
Action de dénouer; résultat de cette action.
A.— [En parlant d'une intrigue, d'une situation complexe ou délicate] Action de résoudre les difficultés, d'y mettre fin; résultat de cette action. Un dénouement, c'est-à-dire une situation où tous les protagonistes ont retrouvé leur place, et sont rentrés dans un ordre sur lequel ne plane plus de menace (LÉVI-STRAUSS, Anthropol. struct., 1958, p. 217) :
1. J'ai prouvé que la guerre n'étoit entre les mains du pouvoir exécutif qu'un moyen de renverser la constitution, que le dénoûment d'une trame profonde, ourdie pour perdre la liberté.
ROBESPIERRE, Discours, Sur la guerre, t. 8, 1792, p. 108.
En partic., LITT. Action de mettre fin à un récit dont l'action a été bien nouée; p. méton., événement final qui résout l'intrigue, règle le sort des personnes qui y sont impliquées; moment où il se produit. Dénouement fatal, heureux, inévitable, prévu; dénouement d'une aventure, d'un drame, d'une scène. L'exposition, le nœud et le dénoûment, telle est la distribution naturelle de toute action dramatique bien entendue (GAUTIER, Tra los montes, 1843, p. 291). Les lecteurs impatients qui courent au dénoûment du roman (BALZAC, Cous. Pons, 1847, p. 208).
P. ext. :
2. La danse, en soi, est une composition aussi bien ordonnée qu'une œuvre de littérature (...). Dans ce sens, Théophile Gautier se trompe quand il affirme qu'elle n'a ni queue ni tête : la danse a bel et bien un nœud, un développement et un dénouement.
LIFAR, Traité de chorégr., 1952, p. 108.
B.— P. métaph., rare. Une espèce de dénoûment, de déliement de sa [Madame Gervaisais] nature comprimée, refermée, resserrée comme par des malheurs, par la fermeté hautaine des idées, par l'orgueil d'un stoïcisme de femme durement maîtresse d'elle-même (GONCOURT, Mme Gervaisais, 1869, p. 98).
Prononc. et Orth. :[]. Ac. 1694-1762 puis 1932 : dénouement; cf. aussi FÉR. 1768, FÉR. Crit. t. 1 1787, LAND. 1834, DUB., Lar. Lang. fr. Ac. 1798 : dénoûment; cf. aussi NOD. 1844. Ac. 1835 et 1878 : les 2 formes; cf. aussi GATTEL 1841, BESCH. 1845, LITTRÉ, DG, ROB. L'e muet (en position atone) ayant disparu dans la prononc., la durée longue ne se faisant plus sentir l'e dans la graph. est normalement remplacé par l'accent circonflexe : assidûment, crûment, dûment; dans certains adv. il y a encore hésitation : gaîment ou gaiement, dénoûment ou dénouement, dénûment ou dénuement, remercîment ou remerciement (cf. BUBEN 1935, § 58). Il semble cependant que l'orth. avec -oue, -ue, -ie soit plus volontiers choisie aujourd'hui (cf. p. ex. Ac. 1932, Lar. encyclop., Lar. Lang. fr.). Étymol. et Hist. 1580 le premier desnouement de ma langue (MONTAIGNE, Essais, éd. A. Thibaudet, I, XXVI, p. 209); 1636 denoüemant « explication d'une difficulté » (MONET). Dér. de dénouer; suff. -(e)ment1.
STAT. — Dénouement. Fréq. abs. littér. :741. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 166, b) 1 635; XXe s. : a) 1 053, b) 646.

dénouement ou dénoûment [denumɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1580, Montaigne, desnouement de la langue; de dénouer.
1 Rare. Action de dénouer; résultat de cette action. || Le dénouement d'une corde.
2 (1636). Littér. et cour. Ce qui termine, dénoue une intrigue, une action au théâtre (→ Le nœud de l'action). Achèvement, conclusion, fin, solution, terme. || Le dénouement résout les complications de l'action dramatique. || Démêler le nœud de l'action par un dénouement imprévu. || Péripétie qui amène le dénouement.
1 (…) ne trouveriez-vous pas qu'il fût aussi beau de dire, l'exposition du sujet, que la protase, le nœud, que l'épitase, et le dénouement que la péripétie ?
Molière, la Critique de l'École des femmes, 6.
2 De pareils dénouements sont toujours froids et vicieux, parce qu'ils n'ont point ce qu'on appelle la péripétie, ils n'excitent aucune surprise (…)
Voltaire, Commentaires sur Corneille, Remarques sur le Menteur, V, 6.
3 Si Corneille a manqué à son art dans les détails, il a rempli le grand projet de tenir les esprits en suspens, et d'arranger tellement les événements, que personne ne peut deviner le dénouement de cette tragédie.
Voltaire, Commentaires sur Corneille, Remarques sur Rodogune, IV, 5.
4 S'il est une chose évidente, c'est qu'un plan quelconque, digne du nom de plan, doit avoir été soigneusement élaboré en vue du dénoûment, avant que la plume attaque le papier.
Baudelaire, Trad. E. Poe, Hist. grotesques et sérieuses, « La genèse d'un poème », in Pl., t. II.
3 Cour. Ce qui dénoue une affaire difficile; la manière dont elle se termine. || Un heureux dénouement. Résultat. || Brusquer le dénouement d'une intrigue. || Dénouement catastrophique, inattendu. Événement. || Le dénouement d'une aventure, d'une destinée (→ Cinquante, cit. 2). || Jusqu'au, avant le dénouement…
5 (…) nous attendons le dénouement de nos destinées et de notre séparation, sur quoi je vous ai mandé mes sentiments.
Mme de Sévigné, Lettres, 911, 9 avr. 1683.
6 Enfin, il y a quelques jours, l'usine Bouchet semblait condamnée à suspendre ses paiements à la fin du mois. Dénouement assez tragique, sous son apparente banalité, si tu penses que M. Pascal a soixante-huit ans, qu'il a travaillé pendant toute sa vie (…)
A. Maurois, Bernard Quesnay, XXXIII, p. 228.
CONTR. Commencement, début, exposition, nœud.

Encyclopédie Universelle. 2012.