désespérer [ dezɛspere ] v. <conjug. : 6>
• v. 1155; var. desperer; de dés- et espérer
I ♦
1 ♦ V. tr. ind. DÉSESPÉRER DE :perdre l'espoir en. « Jamais on n'a douté de sa parole ni désespéré de sa clémence » (Bossuet). Désespérer de faire qqch. Nous désespérons de pouvoir jamais y aller. Il ne désespère pas de réussir un jour. — Littér. Désespérer que... et le subj. Nous commençons à désespérer qu'il aille mieux. Je ne désespère pas qu'il réussisse, qu'il ne réussisse.
2 ♦ V. intr. Cesser d'espérer. Il ne faut pas désespérer, tout s'arrangera. ⇒ se décourager.
II ♦ V. tr.
1 ♦ Réduire (qqn) au désespoir, affliger cruellement. ⇒ affliger, 1. chagriner, décourager, désoler. La mort de ses parents l'a désespéré.
♢ Affliger, décevoir. ⇒ désoler, navrer. « Les gens qui m'aiment par intérêt me désespèrent » (Duhamel).
2 ♦ (av. 1778) Lasser, décourager. « elle est d'une adresse à désespérer un diplomate » (Balzac). ⇒ désespérant (3o).
⊗ CONTR. Espérer. — Consoler, réconforter.
● désespérer verbe transitif Faire perdre l'espoir à quelqu'un, à un groupe, le contrarier vivement, l'affliger, le tourmenter : Cet enfant me désespère avec ses mauvaises notes. Ne plus avoir d'espoir qu'une chose se produise : Je désespère qu'il réussisse. Je désespère de guérir. Décourager quelqu'un en le mettant dans l'impossibilité de l'égaler : Il désespère ses adversaires par ses succès. ● désespérer (citations) verbe transitif René Crevel Paris 1900-Paris 1935 Dieu, tant qu'il n'aura pas été chassé comme une bête puante de l'Univers, ne cessera de donner à désespérer de tout. Le Clavecin de Diderot Pauvert Alfred de Musset Paris 1810-Paris 1857 Les plus désespérés sont les chants les plus beaux Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots. Poésies, la Nuit de mai ● désespérer (difficultés) verbe transitif Conjugaison Attention à l'accent, tantôt grave, tantôt aigu : je désespère, nous désespérons ; je désespérais. Construction 1. Désespérer de (+ infinitif ou nom) : je désespère de réussir, de la réussite. 2. Désespérer que, se désespérer que (+ subjonctif) : il désespère que sa fille réussisse un jour ; il se désespère qu'elle ne réussisse pas. Le ne explétif est facultatif dans les phrases négatives : il ne désespère pas qu'elle réussisse enfin ou qu'elle ne réussisse enfin. 3. Désespérer de ce que (+ indicatif ou subjonctif) : il se désespère de ce qu'elle ne réussit pas (ou : de ce qu'elle ne réussisse pas). Tour critiqué. Recommandation Préférer désespérer que. ● désespérer (synonymes) verbe transitif Faire perdre l'espoir à quelqu'un, à un groupe, le contrarier...
Synonymes :
- désoler
- navrer
- peiner
Ne plus avoir d'espoir qu'une chose se produise
Synonymes :
- douter
Décourager quelqu'un en le mettant dans l'impossibilité de l'égaler
Synonymes :
- abattre
- accabler
- affliger
● désespérer
verbe transitif indirect
Ne plus rien attendre de quelqu'un, de quelque chose : Désespérer d'un enfant.
● désespérer
verbe intransitif
Perdre tout espoir.
● désespérer (difficultés)
verbe transitif indirect
Conjugaison
Attention à l'accent, tantôt grave, tantôt aigu : je désespère, nous désespérons ; je désespérais.
Construction
1. Désespérer de (+ infinitif ou nom) : je désespère de réussir, de la réussite.
2. Désespérer que, se désespérer que (+ subjonctif) : il désespère que sa fille réussisse un jour ; il se désespère qu'elle ne réussisse pas. Le ne explétif est facultatif dans les phrases négatives : il ne désespère pas qu'elle réussisse enfin ou qu'elle ne réussisse enfin.
3. Désespérer de ce que (+ indicatif ou subjonctif) : il se désespère de ce qu'elle ne réussit pas (ou : de ce qu'elle ne réussisse pas). Tour critiqué.
Recommandation Préférer désespérer que.
● désespérer (expressions)
verbe intransitif
(C'est) à désespérer, c'est décourageant, il n'y a plus rien à faire.
désespérer
v.
d1./d v. tr. indir. Perdre l'espoir (de). Désespérer de réussir.
— Cesser d'espérer (en). Désespérer de qqn.
d2./d v. intr. Perdre espoir. Ne désespérez jamais.
d3./d v. tr. Litt. Désespérer que (+ subj.): ne plus espérer que. Je ne désespère pas qu'il aille mieux.
d4./d v. tr. Plonger dans le désespoir. La conduite de son fils le désespère.
d5./d v. Pron. Se laisser aller au désespoir.
⇒DÉSESPÉRER, verbe.
A.— Emploi intrans. Perdre l'espoir, la foi; perdre courage; cesser d'avoir confiance en l'avenir.
1. Constr. indir. Désespérer de qqn ou de qqc.; désespérer de soi-même, de la victoire. — Quand Jérémie désespérait de Jérusalem, quand Jésus pleurait sur elle (PÉLADAN, Vice supr., 1884, p. 334) :
• 1. Ma mère m'avoit conçue dans le malheur; je fatiguois son sein, et elle me mit au monde avec de grands déchiremens d'entrailles : on désespéra de ma vie.
CHATEAUBRIAND, Génie du christianisme, t. 2, 1803, p. 237.
SYNT. Désespérer du salut de la patrie, de la santé de qqn; désespérer de recevoir des nouvelles, de se faire comprendre de qqn.
— Se sentir incapable de. Nos sculpteurs désespèrent d'égaler les statutaires de la Grèce antique (BONALD, Législ. primit., t. 1, 1802, p. 226).
— À la forme négative. Ne pas désespérer de + subst., de + inf. Présumer que, être sûr, être certain. Ne pas désespérer de la bonté divine; ne pas désespérer de trouver une occasion favorable, de voir qqn. Un de ses écuyers examine ses blessures, et ne désespère pas de le guérir (COTTIN, Mathilde, t. 2, 1805, p. 24). Il ne faut jamais désespérer de rien, dit le proverbe (DUMAS père, Monte-Cristo, 1846, p. 128).
2. Absol. On avait confiance, et puis on désespérait (ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t. 1, 1870, p. 212). Les civilisations désespéraient; elles avaient perdu la foi (ARNOUX, Calendr. Fl., 1946, p. 315) :
• 2. — Ne puis-je donc vivre? reprit-elle. Veut-on que je désespère? N'y a-t-il donc nulle part une place pour moi?
BERNANOS, La Joie, 1929, p. 697.
— Expr. C'est à désespérer. C'est décourageant, il n'y a rien à espérer, il n'y a plus rien à faire. Il est riche à désespérer. Belle à désespérer, ayant ce regard qui fascine et éblouit, cette voix qui enchante (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 2, 1859, p. 245).
— Emploi pronom. S'abandonner au désespoir. À ces paroles, le duc de Bretagne commença à se désespérer; il voulait mourir; il pleurait à grands sanglots (BARANTE, Hist. ducs de Bourg., t. 1, 1821-24, p. 364). Je me réconforte moi-même pour ne pas trop me désespérer (FLAUB., 1re Éduc. sentim., 1845, p. 46).
B.— Emploi trans. Contrarier vivement, affliger, tourmenter.
1. Désespérer qqn; désespérer les âmes. Quel étrange prêtre vous faites, qui désespérez les mourants au lieu de les consoler (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 360). Les pires malheurs ne purent nous désespérer (DE GAULLE, Mém. guerre, 1959, p. 594) :
• 3. ... les sauvages (...) venaient jusqu'à la ville de la Nouvelle-Orléans harceler et désespérer les habitants par des attaques aussi brusques que multipliées.
BAUDRY DES LOZIÈRES, Voyage à la Louisiane, 1802, p. 14.
— Rare. Désespérer qqc. Il désespère l'amitié comme il a désespéré l'amour (BALZAC, Lettres Étr., t. 1, 1850, p. 304).
— Spéc. Mettre dans l'impossibilité de faire aussi bien. Des beautés à désespérer la peinture (BALZAC, Splend. et mis., 1844, p. 51).
2. Désespérer que + subj. Je désespère qu'il (ne) vienne, qu'elle (ne) se décide. Ils font de la théologie à vingt ans, il n'y a pas à désespérer qu'ils ne commentent l'art d'aimer à cinquante (SAINTE-BEUVE, Cahiers, 1869, p. 33).
Rem. 1. Après ne pas désespérer que + subj., la particule ne est facultative. 2. On rencontre ds la docum. désespération, subst. fém., vieilli. Action de mettre au désespoir; son résultat. La désespération de ce vouloir, la colère de cet effort ne peut s'écrire (GONCOURT, Journal, 1870, p. 559).
Prononc. et Orth. :[], (je) désespère []. Ds Ac. 1694-1932. Conjug. : devant syll. muette, change [e] fermé du rad. en [] ouvert écrit è accent grave sauf au fut. et au cond. je désespérerai(s). Étymol. et Hist. 1. Intrans. a) 1155 « perdre l'espoir » [ici inf. subst.] (WACE, Brut, éd. I. Arnold, 9117); b) 1580 désespérer (de qqn ou de qqc.) « n'en rien attendre » (MONTAIGNE, Essais, II, 12, éd. A. Thibaudet, p. 558); 2. trans. a) ca 1170 part. passé « plongé dans le désespoir » (Quatre livres des rois, éd. E. R. Curtius, p. 79 [II Sam. 12, 16]); ca 1175 « réduire au désespoir » (CHR. DE TROYES, Erec, éd. M. Roques, 5420); fin du XVIIe s. part. prés. adj. (BOURDALOUE, Exhortation. Charité envers les prisonniers, 2 ds DG); b) 1662 par exagération, part. passé adj. « irrité, contrarié » (MOLIÈRE, École des femmes, IV, 1); 1707 part. prés. adj. « qui irrite, exaspère » (LESAGE, Crispin rival de son maître, 58); c) 1690 « décourager » (FUR.); 3. part. passé adj. a) ca 1206 « qui ne laisse aucun espoir » (GUIOT DE PROVINS, Bible, éd. J. Orr, 2328 : C'est uns vices desespereis); b) 1558 « extrême » (JODELLE, Recueil des inscriptions... ds Œuvres, éd. E. Balmas, II, 228 : labeur desespéré). Dér. de espérer; préf. dé(s)-. Fréq. abs. littér. :1 459. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 898, b) 2 238; XXe s. : a) 2 332, b) 1 982. Bbg. GOTTSCH. Redens. 1930, p. 431. — RITTER (E.). Les Quatre dict. fr. B. de l'Inst. nat. genevois. 1905, t. 36, pp. 399-400.
désespérer [dezɛspeʀe] v. [CONJUG. espérer. → Céder.]
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1 V. tr. ind. || Désespérer de : perdre l'espoir qu'on avait. || Désespérer de quelque chose. || Désespérer de sa réussite. || Désespérer des efforts de qqn. || Le pessimiste désespère de tout. — Désespérer de faire quelque chose. || Il désespère d'accomplir tout en temps voulu. || Nous désespérons de pouvoir jamais y aller.
1 J'espérais toujours de (en) votre salut; mais c'est maintenant que j'en désespère (…)
Molière, Dom Juan, V, 4.
2 Dans la plus grande fureur des guerres civiles, jamais on n'a douté de sa parole ni désespéré de sa clémence (…)
Bossuet, Oraison funèbre d'Henriette-Anne d'Angleterre.
♦ Il ne désespère pas du résultat; de réussir un jour, il est certain de.
3 (…) je ne désespère pas de lui voir faire en peu de temps (…) un chemin digne de son mérite.
Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, II, Lettre IX.
2 V. tr. Littér. || Désespérer que… suivi du subjonctif. || Nous commençons à désespérer qu'il aille mieux. || Je ne désespère pas qu'il réussisse, qu'il ne réussisse.
4 Quelque ardeur qu'un chrétien fasse paraître pour la cause de son Dieu, je me défierai toujours, ou plutôt je désespérerai toujours que de la délicatesse des repas, des habits, de l'équipage et du train, il accepte de passer à la rigueur des prisons, des roues et des chevalets (…)
3 V. intr. Cesser d'espérer. || Il ne faut pas désespérer, tout s'arrangera. ⇒ Décourager (se); patience (perdre patience).
5 Que de sujets de craindre et de désespérer (…)
Corneille, Cinna, IV, 4.
6 Belle Philis, on désespère,
Alors qu'on espère toujours.
Molière, le Misanthrope, I, 2.
7 Ainsi, à l'heure où tout semblait perdu, un homme s'était trouvé qui avait dit à Israël de ne pas désespérer.
Daniel-Rops, le Peuple de la Bible, IV, I, p. 272.
♦ ☑ C'est à désespérer : il n'y a rien à faire, c'est décourageant. || Il est bête à désespérer.
4 V. tr. ind. || Désespérer de qqn, abandonner l'espoir de le voir être ou agir comme on le voudrait.
8 Corrigez votre enfant, et n'en désespérez pas; et ne prenez pas une résolution qui aille à sa mort.
Bible (Sacy), Proverbes, XIX, 18.
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II V. tr. Vieilli. (Sujet n. de chose ou de personne). Réduire (qqn) au désespoir, affliger cruellement. ⇒ Affliger, chagriner, décourager, tourmenter. || La mort de ses parents l'a désespéré. — Mod. Affliger, désoler. || Nous l'avons désespéré en lui apprenant que nous ne viendrions plus. ⇒ Décevoir, décourager; → Assommer, cit. 18.3. || Désespérer qqn par son attitude. ⇒ Lasser, rebuter. — Absolt. || Une telle épreuve a de quoi désespérer.
9 Ô devoir qui me perd et qui me désespère !
Corneille, Polyeucte, II, 2.
10 (…) elle (la religion chrétienne) abaisse infiniment plus que la seule raison ne peut faire, mais sans désespérer (…)
Pascal, Pensées, VII, 435.
11 (…) elle est d'une adresse à désespérer un diplomate (…)
Balzac, la Peau de chagrin, Pl., t. IX, p. 101.
12 Les gens qui m'aiment par intérêt me désespèrent et les gens qui semblent m'aimer de façon désintéressée me déconcertent ou m'assomment.
G. Duhamel, le Voyage de Patrice Périot, III, p. 67.
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se désespérer v. pron.
♦ (V. 1175). S'abandonner au désespoir, à un chagrin sans remède. ⇒ Désoler (se), morfondre (se), tourmenter (se); → Donner de la tête contre les murs, se ronger les sangs. || Rien n'est perdu, ne vous désespérez pas.
13 Il acheva de se désespérer
Lorsque la neige, en lui donnant aux joues,
Vint à flocons (…)
La Fontaine, Contes, L'oraison de Saint Julien.
14 Toutefois j'aurais tort de me désespérer (…)
Molière, l'Étourdi, I, 2.
15 Landry ne voulut pas écouter cette proposition-là; il ne fit que se désespérer, et s'en retourna à la Priche dans un état qui aurait fait pitié au plus mauvais cœur.
G. Sand, la Petite Fadette, p. 195.
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désespéré, ée p. p. adj.
1 Qui est livré, réduit au désespoir. || Il est complètement désespéré de cet échec, après cet échec.
16 (…) elle était désespérée, et des chirurgiens, et de mourir si jeune.
Mme de Sévigné, Lettres, 818, 12 juin 1680.
17 Le Roi, la Reine, Monsieur, toute la cour, tout le peuple, tout est abattu, tout est désespéré.
Bossuet, Oraison funèbre d'Henriette-Anne d'Angleterre.
18 Il faut te dire que j'étais désespéré, oui, dégoûté de tout. Ce qu'on peut être coco, mon vieux, à cet âge-là.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, III, XI, p. 138.
19 Un amant, s'il a l'esprit métaphysique, est toujours un amant désespéré; mais il s'attache d'autant plus à cette chair qu'il se sent entraîné avec elle vers l'abîme inéluctable.
F. Mauriac, Souffrances et Bonheur du chrétien, p. 32.
♦ N. || Un désespéré, une désespérée : celui, celle qui n'a plus d'espoir. || Le Désespéré, roman de Léon Bloy. — Spécialt. ⇒ Suicidé. || On repêcha le corps du désespéré, de la désespérée.
20 (…) il (le comte d'Estrées) est du nombre des désespérés de n'avoir point le bâton.
Mme de Sévigné, Lettres, 422, 2 août 1675.
21 (…) un petit nombre de désespérés qui ne cherchent qu'à périr.
Racine, Alexandre le Grand, 1re Préface.
22 La naissance est tout, dit-il; ceux qui viennent au monde pauvres et nus sont toujours des désespérés.
A. de Vigny, Servitude et Grandeur militaires, III, V, p. 210.
22.1 Ce qu'il est vilain, d'ailleurs. Mais peu importe, car il est mort. Découvrez-vous ! Le cadavre baigne dans le sang, dans beaucoup de sang, dans des tonneaux de sang.
Serait-ce un suicide ? Quelque jeune désespéré ?
R. Queneau, le Chiendent, p. 208.
REM. On emploie parfois ce mot pour rendre le sens de l'hispanisme desperado (cit. 4).
2 Désolé, fâché, navré. || Je suis désespéré de vous avoir fait attendre si longtemps.
3 (1572). Qui exprime le désespoir. ⇒ Triste. || Regard, appel désespéré. || Chant désespéré.
23 Les plus désespérés sont les chants les plus beaux,
Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots.
A. de Musset, Poésies nouvelles, « La nuit de mai ».
24 Un sanglot désespéré me jaillit du fond des entrailles.
Alphonse Daudet, le Petit Chose, II, XV, p. 372.
4 Extrême; dicté par le danger, par le désespoir. ⇒ Fou; forcené, suprême. || C'est un parti désespéré. || Une tentative désespérée.
25 Entreprendre de l'arracher avec violence des mains de G… M…, c'était un parti désespéré, qui n'était propre qu'à me perdre et qui n'avait pas la moindre apparence de succès.
Abbé Prévost, Manon Lescaut, II, p. 154.
26 (…) aussi chaque État épouvanté se tenait-il constamment prêt à des mesures désespérées, et la défense était aussi atroce que l'attaque.
A. de Vigny, Servitude et Grandeur militaires, I, I, p. 40 (→ aussi Bravade, cit. 4; carnage, cit. 5).
5 Qui ne laisse aucune espérance. || La situation des armées est désespérée.
27 (…) on croit que (…) les choses sont désespérées et qu'il n'y a plus rien à faire.
Bossuet (→ Athéisme, cit. 3).
28 (…) de me mêler des affaires d'autrui pour de l'argent, de faire souvent réussir les plus désespérées.
♦ Spécialt, en parlant de la santé. || État désespéré d'un malade. || C'est un cas désespéré. || Malade désespéré. ⇒ Condamné, perdu; fam. fichu, foutu.
29 (…) abandonné des médecins, désespéré, à l'agonie (…)
Molière, le Malade imaginaire, III, 10.
30 J'ai forcé la dose, sciemment. Le cas était désespéré (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. III, p. 214.
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CONTR. Confiance (avoir confiance), espérer, foi (avoir foi), persévérer. — Aise (être bien aise), content (être content de). — Combler, consoler, encourager, réconforter, réjouir, satisfaire. — Faire (ne pas s'en faire).
Encyclopédie Universelle. 2012.