déshonneur [ dezɔnɶr ] n. m.
• 1080; de dés- et honneur
1 ♦ Le déshonneur. Perte de l'honneur. ⇒ honte, ignominie, indignité, infamie, opprobre. « Le déshonneur est dans l'opinion des hommes, l'innocence est en nous » (Diderot). « Je me tue pour échapper au déshonneur » (Romains). Il n'y a pas de déshonneur à avouer son échec. Tomber, vivre dans le déshonneur.
2 ♦ Un déshonneur. Ce qui cause le déshonneur. ⇒ honte. Souffrir un déshonneur. Obtenir réparation d'un déshonneur.
⊗ CONTR. Honneur.
● déshonneur nom masculin Perte de l'honneur ; situation d'une personne déshonorée ; honte, indignité : Le déshonneur d'avoir fui devant l'ennemi. ● déshonneur (citations) nom masculin Henri Lacordaire Recey-sur-Ource, Côte-d'Or, 1802-Sorèze 1861 Académie française, 1860 L'histoire, ce riche trésor des déshonneurs de l'homme. Pensées François, duc de La Rochefoucauld Paris 1613-Paris 1680 Le ridicule déshonore plus que le déshonneur. Maximes Anonyme Plutôt la mort que le déshonneur. Potius mori quam foedari. ● déshonneur (difficultés) nom masculin Orthographe Avec deux n (alors qu'il n'y en a qu'un à déshonorer et déshonorant). Remarque Le mot préfixé suit l'orthographe du mot simple (honneur / déshonneur ; honorer / déshonorer). ● déshonneur (synonymes) nom masculin Perte de l'honneur ; situation d'une personne déshonorée ; honte, indignité
Synonymes :
- flétrissure
- honte
- infamie
- opprobre
déshonneur
n. m. Perte de l'honneur, honte, opprobre, infamie. être souillé par le déshonneur.
|| Ce qui cause le déshonneur. Il n'est pas homme à souffrir un déshonneur. Syn. (Luxembourg) blâmage.
⇒DÉSHONNEUR, subst. masc.
A.— Perte de l'honneur. Synon. honte, indignité, opprobre. Ce qui est vil n'a pas le pouvoir d'avilir; l'honneur seul peut infliger le déshonneur (CHATEAUBR., Mém., t. 3, 1848, p. 30). Comment persuader ce peuple que l'avenir est dans la victoire, le déshonneur dans la capitulation, le devoir dans la liberté (DE GAULLE, Mém. guerre, 1954, p. 531) :
• 1. Le déshonneur est la condition de l'homme qui a goûté l'ivresse reçue, et qui se borne dans la suite à l'attendre ou à la chercher. C'est l'état de celui qui, ayant choisi la guerre, ne peut ou ne veut la faire.
ALAIN, Propos, 1922, p. 454.
♦ Prier, presser qqn de son déshonneur. L'obliger à commettre des actes qui le déshonoreraient; fam. prier une femme de son déshonneur (Ac. 1798-1878) :
• 2. Il y a, par exemple, la fille d'un pâtissier, que son père envoie porter des gâteaux chez un galant châtelain. Celui-ci la retient jusqu'à la nuit close, et ne veut plus la laisser partir. Pressée de son déshonneur, elle feint de céder,...
NERVAL, Les Filles du feu, Chansons et légendes du Valois, 1854, p. 633.
♦ P. litote. Ne pas faire déshonneur (à qqn). Lui faire honneur. Une cousine d'environ seize ans, dont la figure et le caractère ne font point du tout de déshonneur à la famille, une fort belle personne (COURIER, Lettres Fr. et It., 1812, p. 856).
— P. méton. Situation de celui, de celle qui est déshonoré. Me plaît le père qui, son fils ayant péché, s'en attribue à soi le déshonneur, s'installe dans le deuil et fait pénitence. Car son fils est de lui (SAINT-EXUP., Citad., 1944, p. 874).
♦ En partic. Situation d'une femme qui a été séduite. L'espèce de folie qui travaille une fille quand, pour cacher son déshonneur, elle doit épouser son séducteur (BALZAC, Illus. perdues, 1843, p. 694).
B.— P. ext. Ce qui déshonore. Ces années si proches et dont ce n'est pas un des moindres déshonneurs de notre temps qu'elles nous apparaissent déjà si lointaines (DU BOS, Journal, 1922, p. 138). Il avait rompu avec le monde des siens, où le travail est un déshonneur, tout au moins le vrai travail, celui des bras, celui des mains (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 496) :
• 3. ... l'histoire d'un certain colonel d'une garnison de l'est, qui, recevant l'ordre de faire reculer ses hommes à dix kilomètres de la frontière et croyant que la France cédait déjà devant l'ennemi, avait sorti son revolver, et, plutôt que de survivre au déshonneur, s'était brûlé la cervelle devant son régiment.
MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, p. 610.
— P. iron. C'est un coup du ciel si je me suis trouvé là pour préserver ce livre du déshonneur de servir à envelopper du beurre et du fromage (DELÉCLUZE, Journal, 1827, p. 433).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. dep. 1694. FÉR. Crit. t. 1 1787 écrit déshoneur. Étymol. et Hist. Ca 1100 (Roland, éd. J. Bédier, 1828). Dér. de honneur; préf. dé(s)-. Fréq. abs. littér. :378. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 642, b) 476; XXe s. : a) 480, b) 514.
déshonneur [dezɔnœʀ] n. m.
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1 (Le déshonneur). Perte de l'honneur; état d'une personne déshonorée. ⇒ Honte, ignominie, indignité, infamie, opprobre (→ Attirer, cit. 39). || Ne pas survivre au déshonneur (→ Brûler, cit. 53.3). || Tomber, vivre dans le déshonneur. ⇒ Boire (cit. 35 : avoir toute honte bue); turpitude. || Il n'y a pas de déshonneur à avouer sa condition.
1 Mourant sans déshonneur, je mourrai sans regret.
Corneille, le Cid, II, 8.
2 Le déshonneur est dans l'opinion des hommes, l'innocence est en nous (…)
3 Je me tue pour échapper au déshonneur.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. II, XVII, p. 201.
♦ ☑ Loc. Vx. Prier, presser qqn de son déshonneur, lui faire commettre des actes déshonorants pour lui.
2 (Un, des déshonneurs; plur. rare). Ce qui cause le déshonneur. || Souffrir un déshonneur. || Obtenir réparation d'un déshonneur. ⇒ Affront, insulte. || Il considère que le travail manuel est un déshonneur.
♦ ☑ Loc. Vx. Faire déshonneur à qqn. || Il ne lui fait pas déshonneur : il l'honore.
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CONTR. Gloire, honneur.
Encyclopédie Universelle. 2012.