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déverser

déverser [ devɛrse ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1755; de verser
1Faire couler (un liquide d'un lieu dans un autre). répandre, verser. (Rare à l'actif) Déverser l'eau d'une écluse dans un bassin. Pronom. Cour. L'eau se déverse dans le bassin. s'écouler, se jeter, se vider.
2Par ext. Déposer, laisser tomber en versant. Déverser du sable sur un chantier. décharger. Les avions ont déversé des tonnes de bombes sur l'objectif.
3(1794) Fig. Laisser sortir, répandre en grandes quantités, à flots. Chaque train déverse des flots de voyageurs. « les innombrables romans que la librairie française déverse chaque jour sur le marché des deux mondes » (A. Gide). Fig. Déverser sa bile, sa rancune, son mépris. épancher, répandre. « Des lettres où je déversais tous mes enthousiasmes de la journée, toutes mes haines, surtout ! » (Martin du Gard ).
⊗ CONTR. Retenir.

déverser verbe transitif (de verser) Laisser couler un liquide dans un autre : La Seine déverse ses eaux dans la Manche. Amener en grand nombre des personnes, des choses ; décharger : Déverser des tonnes de marchandises sur le marché. Répandre abondamment des paroles, de la musique : Déverser des flots d'injures. Exprimer quelque chose sans frein et de manière agressive ; épancher : Déverser son mépris, sa bile sur les autres.déverser (synonymes) verbe transitif (de verser) Laisser couler un liquide dans un autre
Synonymes :
- épandre
- répandre
Amener en grand nombre des personnes, des choses ; décharger
Synonymes :
- débarquer
- décharger
déverser verbe intransitif (de dévers) En parlant d'une construction, perdre son aplomb.

déverser
v. tr.
d1./d Faire couler (un liquide). Déverser le trop-plein dans le ruisseau.
|| v. Pron. S'écouler. Les eaux de pluie se déversent dans une citerne.
d2./d Par ext. Déposer en épandant, en versant. Déverser de la latérite sur le bord d'une route.
Par anal. Les avions déversent des flots de touristes.
d3./d Fig. épancher, répandre. Déverser sa rancoeur.

I.
⇒DÉVERSER1, verbe.
A.— Emploi trans. Donner du dévers à. Déverser une pièce de bois (Ac. 1798-1932).
B.— Emploi intrans. Perdre son aplomb, pencher d'un côté. Un mur qui déverse (Ac. 1798-1932).
Emploi pronom. Consolider les murs qui se déversaient en refaisant ou établissant partout des contreforts (MÉRIMÉE, Lettres L. Vitet, 1870, p. 220).
Rem. On rencontre ds la docum. déversé, ée, adj. Penché d'un côté. Synon. déjeté. Tout le souple jeune corps était penché et comme déversé (MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 160).
Prononc. et Orth. :[], (je) déverse []. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. 1676 trans. et part. passé adj. (FÉLIBIEN Dict., p. 559 : deverser une pièce de bois, c'est la pencher); 1676 intrans. (Procès-verbaux de l'Ac. royale d'archit., éd. H. Lemonnier, t. 1, p. 110 : au cas qu'elle [une maison] se trouvast boucler ou déverser après la démolition). Dér. de dévers; dés. -er. Bbg. Archit. 1972, p. 205.
II.
⇒DÉVERSER2, verbe trans.
A.— Faire couler un liquide d'un lieu dans un autre. Des gargouilles (...) déversaient les eaux de toitures (ZOLA, Rêve, 1888, p. 59). Les hauts-fourneaux déversaient leur coulée de métal en fusion (MOSELLY, Terres lorr., 1907, p. 209).
Emploi pronom. Le plomb, où se déversaient les eaux ménagères (BALZAC, Cous. Pons, 1847, p. 176).
P. anal. [L'obj. désigne une couleur, une odeur, un son] Laisser échapper, répandre. Le ciel (...) déverse une lumière avare (LEROUX, Parfum, 1908, p. 3). Les placards déversent leur odeur de confitures (MAURIAC, Baiser lépreux, 1922, p. 148).
P. ext. Laisser tomber en versant, déposer en jetant. Dépotoirs où le village déverse les déjections et déchets (GIDE, Retour Tchad, 1928, p. 911).
B.— Au fig.
1. [Le suj. désigne un moyen de locomotion; l'obj. désigne des pers.] Répandre en grandes quantités. Le tramway déverse une cargaison d'hommes et de femmes (CAMUS, Peste, 1947, p. 1315).
2. [Le suj. désigne une pers., l'obj. désigne une attitude ou un sentiment] Répandre, décharger. Jean Chouart ose déverser le ridicule sur ce qu'il y a de plus vénérable (STENDHAL, Rouge et Noir, t. 1, 1830, p. 141). Il déversait dans cette lettre tout le trop-plein de sa douleur (CHÂTEAUBRIANT, Lourdines, 1911, p. 127).
Emploi pronom. Un flot d'impitoyable mépris qui se déversa sur tout ce qui m'entourait (DU CAMP. Mém. suic., 1853, p. 87).
Rem. On rencontre ds la docum. a) Déverse, subst. fém., déverbal de déverser2. Synon. déversement2. C'était comme la déverse d'un égout (ZOLA, Pot-Bouille, 1882, p. 9). b) Déversion, subst. fém., création de Péguy. Les autres n'ont connu que d'être déversés. Mais vous avez connu cette déversion (Ève, 1913, p. 783).
Prononc. et Orth. :[], (je) déverse []. Ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. 1794 fig. « répandre, épancher » (J. des hommes libres ou le Républicain, n° 186 [4 messidor, an II] ds FREY, p. 269 : déverser [...] le mépris et le ridicule); 1797 fig. « amener en grande quantité » (Dubruel ds G. LALLEMENT, Choix de rapports..., t. 16, p. 150 ds DG : la république est perdue si on déverse en son sein ses ennemis les plus dangereux); 1801 « verser un liquide » (S. MERCIER, Néol., t. 1, p. 183). Dér. de verser; préf. dé- (lat. de-).
STAT. — Déverser1 et 2. Fréq. abs. littér. :248 (déversé : 51). Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 118, b) 253; XXe s. : a) 395, b) 577.

1. déverser [devɛʀse] v.
ÉTYM. 1676; de dévers.
1 V. tr. Techn. Donner de l'inclinaison, du dévers à. Incliner. || Déverser une pièce de bois.
2 V. intr. Techn. Devenir dévers. Pencher. || Mur qui déverse.
CONTR. Redresser.
DÉR. Déversé, 1. déversement.
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2. déverser [devɛʀse] v. tr.
ÉTYM. 1755; de 2. dé-, et verser.
1 Faire couler (un liquide d'un lieu dans un autre). Répandre, verser. (Rare à l'actif). || Déverser l'eau d'une écluse dans un bassin. || Déverser du métal en fusion dans un moule.
Pron. Cour. || L'eau du réservoir se déverse dans une conduite. Écouler (s'), vider (se). || La Seine se déverse dans la Manche. Affluer, jeter (se).
2 (1797). Déposer, laisser tomber en versant. || Déverser du sable sur un chantier. Décharger. || Les avions ont déversé des tonnes de bombes sur l'objectif.
3 (1794). Fig. Laisser sortir, répandre en grandes quantités, à flots. || Chaque train déverse des flots de voyageurs.
Produits déversés sur le marché.
1 Je voudrais bien trouver des chefs-d'œuvre, parmi les innombrables romans que la librairie française déverse chaque jour sur le marché des deux mondes.
Gide, Journal, 7 oct. 1905.
Fig. || Déverser sa bile, sa rancune, son mépris. Épancher, répandre. || Déverser des injures. || Déverser sa douleur dans le sein d'un ami. → Décharger, soulager son cœur.
2 Que j'en ai déversé de mes chagrins, dans cette âme avide de les boire, afin de m'en décharger !
R. Rolland, Voyage intérieur, p. 135.
3 Des lettres où je déversais tous mes enthousiasmes de la journée, toutes mes haines, surtout !
Martin du Gard, les Thibault, t. II, p. 262.
Pronominal :
4 (Il) cède au besoin de se raconter qui tourmente le cœur de l'homme, et sans s'inquiéter beaucoup si l'oreille où il se déverse a vraiment qualité pour l'entendre.
Gide, Si le grain ne meurt, I, VII, p. 205.
CONTR. Capter, garder, recevoir, retenir. — Charger.
DÉR. Déversage, 2. déversement, déverseur, déversoir.

Encyclopédie Universelle. 2012.