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disparu

disparu, ue [ dispary ] adj.
• 1673; de disparaître
1Qui a cessé d'être visible. évanoui. « Il n'avait pu apercevoir que le profil ou un dernier pli de robe, aussitôt disparu » (Gautier).
2Qui a cessé d'exister. « Dans un monde, hélas ! disparu, où les hommes circulaient librement » (Siegfried).
Subst. (1907) Mort, défunt. Notre chère disparue.
Spécialt Personne considérée comme morte bien que son décès n'ait pu être établi. Être porté disparu. Disparu en mer.
⊗ CONTR. Visible. 2. Vivant.

disparu, disparue nom Personne morte ou considérée comme morte : Les disparus en mer.

disparu, ue
adj. et n.
d1./d Qui a cessé d'être visible.
|| égaré ou dérobé. Les bijoux disparus.
d2./d Qui a cessé d'exister.
Subst. Un(e) disparu(e): un(e) défunt(e).
|| Spécial. Se dit d'une personne présumée décédée mais dont la mort n'a pu être établie avec certitude. Un soldat porté disparu.

⇒DISPARU, UE, part. passé et adj.
I.— Part. passé de disparaître.
II.— Adjectif
A.— [Correspond à disparaître A]
1. [En parlant d'un inanimé concr.] Qui, momentanément, n'est plus visible, hors de vue. Le soleil disparu rayonne sur la mer (Ch. GUÉRIN, Cœur solit., 1904, p. 25). L'eau (...) est comme un serpent qui rampe; parue, disparue, reparaissant (RAMUZ, Gde peur, 1926, p. 96). La lune disparue a laissé au ciel un trou noir (BÉGUIN, Âme romant., 1939, p. 230).
2. [En parlant d'une pers.] Qui est parti brusquement ou mystérieusement; absent sans raison plausible. Il [le père] revint sans avoir rien appris de l'enfant disparu (POURRAT, Gaspard, 1930, p. 35). Bizarre fonctionnaire, toujours absent, toujours disparu (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 369).
Emploi subst. :
1. Les deux petits partis la veille ne sont toujours pas revenus. (...) Quand ont apparu les deux disparus, on les a accueillis mollement...
TRIOLET, Le Premier accroc coûte deux cents francs, 1945, p. 373.
B.— P. euphém. [Correspond à disparaître B] Qui a cessé d'exister. Synon. anéanti, mort, détruit.
1. [En parlant d'un être vivant ou d'un groupe d'individus] Êtres, peuples disparus; espèces, races disparues. Un retour aux âges consommés, aux civilisations disparues, aux temps morts (HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 239). Un ennemi désormais disparu, effacé, anéanti (BERNANOS, Imposture, 1927, p. 359) :
2. ... Verhaeren, grand ami disparu, plus vivant aujourd'hui, plus existant par ton absence, que lorsque nous te savions parmi nous...
GIDE, Feuillets, 1918, p. 667.
Emploi subst. Personne défunte. Le souvenir des chers disparus qui m'attendent dans la vie éternelle (COPPÉE, Bonne souffr., 1898, p. 16) :
3. Le « feu sacré » est l'histoire d'un jeune garçon qui grandit dans l'ombre de son frère tué à la guerre. Ce mort qu'on lui propose à tout coup en exemple, on entretient sa mémoire avec des soins funèbres, et on installe le disparu parmi les vivants.
GREEN, Journal, 1934, p. 223.
En partic., gén. au masc. plur. Soldats considérés comme morts, bien que leur décès n'ait pu être attesté. Les pertes s'élèvent à plus de 3 000 tués, blessés, disparus (DE GAULLE, Mém. guerre, 1956, p. 45). Être porté disparu. Tous les jours, des soldats sont portés « disparus », qui se sont fait tuer pour des camarades (BOURGET, Sens mort, 1915, p. 325).
2. P. anal.
a) [En parlant d'un inanimé concr.] Trouver dans les anciennes fleurs une odeur disparue (BALZAC, Corresp., 1822, p. 193) :
4. ... un terrain vague que les villageois nomment encore « le marais » bien qu'il n'y subsiste, de l'ancien étang disparu, qu'une mare boueuse à peine visible sous l'amas de feuilles mortes.
BERNANOS, Un crime, 1935, p. 803.
b) [En parlant d'un inanimé abstr.] Beauté disparue; choses disparues. Ce sont là des mœurs disparues (PONCHON, Muse cabaret, 1920, p. 177) :
5. Ô souvenirs! Trésor dans l'ombre accru!
Sombre horizon des anciennes pensées!
Chère lueur des choses éclipsées!
Rayonnement du passé disparu!
HUGO, Les Contemplations, t. 2, 1856, p. 105.
Fréq. abs. littér. :3 450. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 3 637, b) 5 676; XXe s. : a) 6 113, b) 4 849.

Encyclopédie Universelle. 2012.