dit, dite [ di, dit ] adj. et n. m.
• de 1. dire
I ♦ Adj.
1 ♦ Surnommé. Louis XV, dit le Bien-Aimé. — Lieu dit. ⇒ lieudit.
2 ♦ Dr. (joint à l'art. défini) Ledit, ladite, lesdits, lesdites : ce dont on vient de parler. Ledit acheteur. Ladite maison. Lesdits plaignants. « la pension dudit Lecomte serait réversible » (Hugo). Duplicata desdits testaments.
3 ♦ Fixé. ⇒ convenu, décidé. À l'heure dite. Au jour dit.
II ♦ N. m. (v. 1160 « parole ») Au Moyen Âge, Genre littéraire, petite pièce traitant d'un sujet familier ou d'actualité. « Le dit de l'Herberie », de Rutebeuf.
● Dit + nom, s'emploie apposé à un autre nom pour introduire un surnom, une apposition : Louis II, dit le Bègue.
dit, dite
adj.
d1./d Loc. C'est (une) chose dite: voilà une chose convenue, n'en parlons plus.
d2./d Surnommé. Charles V, dit le Sage.
d3./d DR (Accolé à l'article défini.) Ledit, ladite, lesdits, lesdites: celui, celle, ceux, celles dont on vient de parler.
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dit
n. m. LITTER Récit comique en vers ou en prose, des XIIe, XIIIe et XIVe s. Le Dit de l'herberie, de Rutebeuf.
⇒DIT, DITE, part. passé, adj. et subst. masc.
I.— Part. passé de dire1.
II.— Adj., DR.. (procédure). [Avec agglutination de l'article] Ledit, ladite, lesdits, lesdites, audit, auxdites + nom propre ou nom commun désignant une pers. ou une chose : ledit préfet (STENDHAL, L. Leuwen, t. 1, 1835, p. 64); ladite dame (PROUST, Guermantes 1, 1920, p. 126); lesdites affaires (GIDE, Faux-monn., 1925, p. 1175); audit sieur (FLAUB., Corresp., 1876, p. 265) :
• 1. 93. L'officier chargé de la tenue du registre de l'état civil devra, dans les dix jours qui suivront l'inscription d'un acte de naissance audit registre, en adresser un extrait à l'officier de l'état civil du dernier domicile du père de l'enfant, ou de la mère si le père est inconnu.
Code civil, 1804, p. 20.
• 2. La France libre, c'est-à-dire la France, ne se considère comme engagée d'aucune manière par ladite convention d'armistice et ledit protocole additionnel et se réserve d'agir en conséquence.
DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1954, p. 446.
Rem. Dit, dite peut être agglutiné à l'adv. sus : susdit, susdite (cf. ces mots); on dit aussi ci-dessus dit, ci-devant dit, ci-après dit (cf. ci-).
III.— Subst. masc.
A.— Phrase, parole prononcée par quelqu'un, affirmation à valeur remarquable. Après avoir entendu les dits et contredits (cf. contredit, ex. 2). Un dit notable, remarquable, mémorable (Ac. 1835-1932). Ne révolte pas les gens par ta conduite comme je les révolte par mes dits et gestes (FLAUB., Corresp., 1842, p. 8) :
• 3. « Ô pluies! lavez au cœur de l'homme les plus beaux dits de l'homme : les plus belles sentences, les plus belles séquences; les phrases les mieux faites, les pages les mieux nées. Lavez, lavez, au cœur des hommes, leur goût de cantilènes, d'élégies; leur goût de vilanelles et de rondeaux; leurs grands bonheurs d'expression; ... »
SAINT-JOHN PERSE, Exil, Pluies, 1942, p. 256.
— Proverbe. Avoir son dit et son dédit (cf. dédit).
Rem. On rencontre ds la docum. avec une graphie vieillie l'expr. dicts et gestes (sur le modèle de faits et gestes), cf. BALZAC, Œuvres div., t. 1, 1824-30, p. 401 cf. aussi dicts et contredicts (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. 3, 1863-69, p. 380).
B.— DR. (procédure). ,,Pièce affirmant certains faits relatifs à la cause`` (Nouv. Lar. ill.-Lar. Lang. fr., ROB.).
Rem. LITTRÉ qui définit le mot par ,,pièce exposant les faits`` le considère comme un terme d'ancienne procédure; en revanche LEP. 1948 définit les dits comme suit : ,,Terme de pratique procédurale indiquant les arguments qu'une partie tire des pièces du procès``.
C.— Vx. Récit à caractère narratif et portant en général sur des sujets familiers :
• 4. Et maintenant, dans ses rondes à travers la forêt, il [Von Reinach] se faisait suivre de Morlebaix, et d'un interprète qui traduisait scrupuleusement en allemand les dits et récits de Morlebaix.
VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, p. 238.
— Spéc., LITT. DU MOY. ÂGE. Synon. de poème, fable. Le dit du bœuf (Ac. 1878, 1932). C'est (...) le trouvère qui compose les dits, les chansons, les œuvres de toute sorte qui reçoivent accueil dans le public (FARAL, Vie temps St Louis, 1942, p. 1110).
Prononc. et Orth. :[di], fém. [dit]. Ds Ac. 1694-1932. GREV. 1964, § 775 rem., note que l'usage soude le part. passé dit avec l'art. déf. et avec l'adv. sus, surtout en termes de procédure ou d'admin. (ledit preneur, ladite propriété, le prix dudit terrain, desdits terrains, desdites maisons, audit endroit, à la page susdite, etc.) mais que cet usage n'est pas toujours respecté, n'étant fondé sur aucune raison gramm. et vraisemblablement anal. de monsieur, madame. Il cite des aut. tels que Chateaubriand, Jammes, Gide qui séparent l'art. et le part. passé (du dit, au dit). Autrement dit, loc. adv., est inv.; comparer avec proprement dit qui n'est pas empl. comme adv. et qui s'accorde toujours : les fêtes proprement dites. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1160 diz « paroles » (Eneas, éd. J. J. Salverda de Grave, 1226); b) 1246 « parole donnée, promesse » (Cartul. de Rethel, ap. L. DELISLE, Not. sur le cart. du Comté de Rethel, p. 26 ds GDF. Compl.); 2. ca 1170 « pièce de vers ou chanson » (CHR. DE TROIE, Erec et Enide, éd. M. Roques, 6617); 3. 1668 dr. (RACINE, Les Plaideurs, I, 7). Subst. du part. passé de dire1 à l'emploi adjectif. Fréq. abs. littér. : 56 852 (dit, subst. : 10). Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 80 875, b) 93 023; XXe s. : a) 77 861, b) 76 101. Bbg. GOTTSCH. Redens. 1930, p. 422. — RITTER (E.). Les Quatre dict. fr. B. de l'Inst. nat. genevois. 1905, t. 36, p. 403. — VINCENT (A.). L'Emploi de dit dans les noms de pers. B. de la Commission royale de topon. et dialectol. 1958, t. 32, pp. 195-216.
2. dit [di] n. m.
ÉTYM. V. 1160; du p. p. de dire. → Dire.
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1 Vx. Mot, maxime (vx). || Les dits de Socrate.
0 On ne conte que ses dits (de la Dauphine) pleins d'esprit et de raison.
Mme de Sévigné, 791, 20 mars 1680.
2 (V. 1170). Didact. (hist. littér.). Au moyen âge, Genre littéraire, petite pièce traitant d'un sujet familier ou d'actualité (on disait dans le même sens ditié ou dittié). || Le Dit de Pouille, de Rutebeuf. || Le Dit de la Rose; le Dittié à la louange de Jeanne d'Arc, de Christine de Pisan.
3 (1668). Dr. Pièce affirmant certains faits relatifs à la cause.
Encyclopédie Universelle. 2012.