écolier, ière [ ekɔlje, jɛr ] n.
• escolier 1206 ; bas lat. scholaris « scolaire »
1 ♦ Vx Élève. Spécialt Étudiant. Les écoliers des universités du Moyen Âge. L'écolier limousin (personnage de Rabelais).
2 ♦ Mod. Enfant qui fréquente l'école maternelle ou primaire, suit les petites classes d'un collège. ⇒ collégien, élève . Cartable d'écolier. « Dans la vie de l'écolière, le lundi a le tort de succéder au dimanche » (Romains). — Loc. Le chemin des écoliers, le plus long, qui permet de flâner (cf. Faire l'école buissonnière).
♢ Par appos. Papier écolier, réglé. Cahier format écolier.
3 ♦ Fig. ⇒ apprenti, débutant.
● écolier, écolière nom (bas latin scholaris, du latin classique schola, école) Enfant qui fréquente l'école primaire, les petites classes d'un collège. Familier. Personne encore inexpérimentée dans un domaine ; novice, apprenti. Au Moyen Âge, étudiant fréquentant les écoles correspondant aujourd'hui à nos établissements d'enseignement supérieur. ● écolier, écolière (citations) nom (bas latin scholaris, du latin classique schola, école) Francis Jammes Tournay, Hautes-Pyrénées, 1868-Hasparren, Pyrénées-Atlantiques, 1938 J'aime dans les temps Clara d'Ellébeuse, l'écolière des anciens pensionnats, qui allait, les soirs chauds, sous les tilleuls lire les magazines d'autrefois. De l'angélus de l'aube à l'angélus du soir Mercure de France Ernest Renan Tréguier 1823-Paris 1892 Une école où les écoliers feraient la loi serait une triste école. L'Avenir de la science Lévy Alfred, comte de Vigny Loches 1797-Paris 1863 Tout homme qui a été professeur garde en lui quelque chose de l'écolier. Mémoires inédits ● écolier, écolière (difficultés) nom (bas latin scholaris, du latin classique schola, école) Emploi 1. Écolier, ère = enfant qui fréquente l'école primaire. Remarque Au Moyen Âge, écolier désignait un étudiant qui fréquentait les écoles, c'est-à-dire les facultés, groupées en universités. 2. Élève = celui, celle qui reçoit un enseignement dans un établissement scolaire (école primaire, collège, lycée, école d'enseignement supérieur). Les élèves d'une école primaire, d'un lycée ; c'est une ancienne élève de Polytechnique, de Normale sup'. 3. Étudiant, e = celui, celle qui reçoit un enseignement dans un établissement universitaire (institut universitaire ou faculté). ● écolier, écolière (expressions) nom (bas latin scholaris, du latin classique schola, école) Le chemin des écoliers, le plus long trajet. ● écolier, écolière (synonymes) nom (bas latin scholaris, du latin classique schola, école) Familier. Personne encore inexpérimentée dans un domaine ; novice, apprenti.
Synonymes :
- apprenti
- bleu (familier)
- débutant
- élève
- néophyte
- novice
Contraires :
- expert
- maître
écolier, ère
n.
d1./d Enfant qui fréquente une école primaire.
— Loc. fig. Le chemin des écoliers: le chemin le plus long, où l'on flâne.
|| (En appos.) Papier écolier: papier blanc quadrillé.
d2./d Personne novice, inexpérimentée, malhabile.
⇒ÉCOLIER, IÈRE, subst. et adj.
I.— Subst. masc. et fém.
A.— HIST. MÉDIÉV. Étudiant d'une université :
• 1. Ce dernier, [Villon] écolier libertin et fripon, véritable enfant de Paris, élevé dans quelque boutique de la Cité ou de la place Maubert, a un ton qui, pour le moins autant que celui de Regnier, se sent des lieux que fréquentait l'auteur.
SAINTE-BEUVE, Tabl. hist. et crit. de la poésie fr. et du théâtre fr. au XVIe s., 1828, p. 12.
— Vx. Élève d'un maître réputé. Dîner avec Robinson, écolier de Schelling (Constant, Journaux, 1816, p. 58).
B.— Usuel. Enfant qui fréquente l'école primaire (ou école du premier degré). Cahier d'écolier; mauvais, petit écolier; chemin des écoliers. Rougir comme un écolier trouvé en faute (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 3, 1859, p. 81). La petite fille dans son tablier d'écolière (GIONO, Gd troupeau, 1931, p. 178) :
• 2. Issue d'une austère bourgeoisie qui croyait fermement en Dieu, au travail, au devoir, au mérite, elle [ma grand-mère] exigeait qu'un écolier remplît parfaitement ses tâches d'écolier : chaque année Georges remportait au collège Stanislas le prix d'excellence.
BEAUVOIR, Mémoire d'une jeune fille rangée, 1958, p. 35.
— Au fig., fam. Personne qui manque d'expérience. Synon. novice. Pauvre écolier en matière d'amour! (MUSSET, Coupe, 1832, IV, 1, p. 312). Nous avons fait une énorme faute! Une véritable bévue d'écoliers! (ABOUT, Nez notaire, 1862, p. 155).
♦ Farce, malice, tour d'écolier. Espièglerie comme en font les écoliers. Ils [vos tours] vont du plus grand au plus petit, de l'assassinat à la sotte farce d'écolier (MONTHERL., Malatesta, 1946, II, 5, p. 474).
II.— Adj. (toujours postposé)
A.— Adj. déterminatif. Qui est propre à l'écolier. Grosse signature (...) toute tremblée et écolière (LOTI, Pêch. Isl., 1866, p. 138).
— P. ext. Qui est utilisé par l'écolier. Dessin à la plume sur papier écolier (GONCOURT, Journal, 1855, p. 173). Une feuille double, format écolier (BAZIN Blé, 1907, p. 106).
B.— Adj. qualificatif, péj. Qui sent l'école. Synon. scolaire. Cela est pitoyable et écolier; tout est faux ou plat (SAINTE-BEUVE, Pensées, 1869, p. 73).
Rem. On rencontre ds la docum. écolièrement, adv. À la manière d'un écolier. Elle me fit le plus beau sermon et (...) je l'écoutai le plus écolièrement du monde (PÉLADAN, Vice supr., 1884, p. 30).
Prononc. et Orth. :[], fém. [-]. Enq. : /ekolje/. Ds Ac. 1694 et 1718, s.v. escolier. Ds Ac. 1740-1932 sous la forme moderne. Étymol. et Hist. 1. 1206 escolier « celui qui étudie à l'école » (GUIOT DE PROVINS, Bible, éd. J. Orr, 2495); 2. 1461 escolliere « débutante » (VILLON, Testament, éd. Rychner et Henry, 534, v. note, p. 79); 3. a) 2e moitié XIVe s. adj. « relatif aux écoles » (Legende doree, Maz. 1333, f° 3b); b) fin XIVe s. « fait par un écolier » (Hist. de Maistre Silon, 114 ds T.-L.). Empr. au b. lat. scholaris « d'école », dér. du lat. class. schola « école », avec substitution du suff. -ier; cf. au XIIIe s. la forme normale escoler ds T.-L. Fréq. abs. littér. :1 121. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 2 396, b) 1 309; XXe s. : a) 1 299, b) 1 237.
DÉR. Écolerie, subst. fém., péj., rare. Enseignement donné à l'école. On n'a jamais vu pareils débordements de l'écolerie (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p. 26). Allez apprendre les hommes (...) et contrôler de vos yeux ce que vos « écoleries » vous montrèrent (D'ESPARBÈS, Roi, 1901, p. 65). — 1re attest. 1832 (HUGO, loc. cit.), de écolier, suff. -erie, noter le lat. médiév. scholaria « école » (1255), « scolarité » (1417 ds LATHAM). — Fréq. abs. littér. : 1.
BBG. — GOTTSCH. Redens. 1930, p. 406.
écolier, ière [ekɔlje, jɛʀ] n. et adj.
ÉTYM. 1206, escolier; du bas lat. scholaris « d'école », de schola. → École.
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1 (1206). Vx. Celui, celle qui fréquente une école, reçoit des leçons d'un maître. ⇒ Élève. Spécialt (anciennt). Étudiant. || Les écoliers des universités du moyen âge. || Écolier de Sorbonne. ⇒ Étudiant. || L'écolier limousin (personnage de Rabelais). — REM. Cet emploi était déjà ambigu au XVIIe s., du fait de la fréquence du sens 2. → ci-dessous la cit. 2.
1 — Et à quoi passez-vous le temps, vous autres messieurs étudiants audit Paris ? Répondit l'écolier : — Nous transfretons la Sequane… (traversons la Seine).
Rabelais, Pantagruel, VI.
2 — C'est un de mes écoliers,… — il ne fallait pas faire faire cela par un écolier; et vous n'étiez pas trop bon vous-même pour cette besogne-là. — Il ne faut pas, Monsieur, que le nom d'écolier vous abuse. Ces sortes d'écoliers en savent autant que les plus grands maîtres (…)
Molière, le Bourgeois gentilhomme, I, 2.
3 (…) Seigneur écolier (…) je viens d'apprendre que vous êtes le seigneur Gil Blas de Santillane (…)
A. R. Lesage, Gil Blas, I, II.
4 Et ne sais bête au monde pire
Que l'écolier, si ce n'est le pédant.
La Fontaine, Fables, IX, 5.
5 Ouvrez un journal : ne semble-t-il pas voir un dur répétiteur, la férule ou la verge levée sur des écoliers négligents, les traiter en esclaves au plus léger défaut dans le devoir ?
Beaumarchais, le Barbier de Séville, Lettre sur la critique.
6 Homère emportera dans son vaste reflux
L'écolier ébloui; l'enfant ne sera plus
Une bête de somme attelée à Virgile (…)
Hugo, les Contemplations, I, XIII.
b (XIXe). Mod. Enfant qui fréquente l'école primaire, les petites classes d'un collège. ⇒ Élève. || Un petit écolier. || Des écolières retour de l'école. || Écoliers du cours moyen, de sixième. || Une bande d'écolières. || Cartable, plumier, trousse d'écolier… || Le maître et les écoliers. || Devoirs, dictées d'écoliers. || Bons, mauvais écoliers. || Écolier qui dissipe la classe, copie sur son voisin. || Tour, malice d'écolier. || Confisquer un objet à un écolier. || Envoyer un écolier au coin, au piquet. || Bons points, croix, prix, couronnes distribués aux meilleurs écoliers.
7 Dans la vie de l'écolière, le lundi a le tort de succéder au dimanche, et de ne pas être encore éclairé par le rayonnement du jeudi.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. II, XI, p. 109.
REM. Sans être vieilli, le mot connote une image traditionnelle, qui s'est surtout formée avec l'enseignement public de 1900 à 1930 ou 1940 : la blouse, le tablier d'écolier (et d'écolière) comme nombre d'exemples donnés ci-dessus, disparaissent du monde contemporain qui préfère le mot élève.
♦ Par appos. || Papier écolier : papier blanc, de qualité moyenne, du type employé dans les cahiers d'écolier. || Cahier format écolier.
♦ ☑ Le chemin des écoliers, le plus long. ⇒ Chemin (cit. 10, 10.1).
3 Fig. et fam. Personne encore peu versée dans son art ou qui a peu d'expérience. ⇒ Apprenti, débutant, novice (→ Apprentissage, cit. 7). || Il a besoin de conseils, ce n'est encore qu'un écolier. || Faute d'écolier.
8 (…) vous n'avez pas le génie de votre état; vous n'en avez que ce que vous en avez appris, et vous n'inventez rien. Aussi, dès (…) qu'il vous faut sortir de la route ordinaire, vous restez court comme un écolier.
Laclos, les Liaisons dangereuses, Lettre CVI.
9 Les gens de cette sorte sont académistes, écoliers, et c'est le plus méchant caractère d'homme que je connaisse.
Pascal, Pensées, III, 194 bis.
10 Elle (la Révolution) a été, au point de vue littéraire, plus conservatrice, plus écolière, plus primaire que n'importe quelle autre époque.
A. Thibaudet, Hist. de la littérature franç…, p. 5.
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CONTR. Maître. — Expert, savant.
Encyclopédie Universelle. 2012.