écurie [ ekyri ] n. f.
• esqüierie v. 1200; de écuyer
1 ♦ Vx Fonction d'écuyer; ensemble des écuyers, pages, chevaux, carrosses d'une maison princière.
♢ Par ext. Local pour les écuyers et leurs chevaux.
2 ♦ (fin XVI e) Mod. Bâtiment destiné à loger des chevaux ou autres équidés (ânes, mulets). ⇒ 2. box, stalle. Garçon, valet d'écurie. ⇒ lad, palefrenier. — Loc. Cheval qui sent l'écurie, qui accélère son allure à l'approche de l'écurie. « Comme les chevaux qui sentent l'écurie, je hâte le pas à l'approche de mon logis » (France). Fig. Sentir l'écurie : avoir un regain d'énergie lorsqu'on approche de la fin d'un travail, d'un trajet, etc.
♢ Les écuries d'Augias : écuries très sales dont le nettoiement compte au nombre des travaux d'Hercule. Loc. fig. et littér. Nettoyer les écuries d'Augias : porter l'ordre, la propreté, dans un milieu corrompu, une affaire malhonnête. — Cour. C'est une vraie écurie, se dit d'un local très sale. ⇒ porcherie . — Entrer quelque part comme dans une écurie, sans saluer, d'une façon cavalière et impolie.
3 ♦ Ensemble des bêtes logées dans une écurie.
♢ ÉCURIE (DE COURSES) : ensemble des chevaux qu'un propriétaire fait courir. Spécialt Chevaux appartenant à un même propriétaire et s'alignant dans la même course. — Par anal. (1898 cycl.) Ensemble des voitures, des motos de course courant pour une même marque, des cyclistes courant dans la même équipe; ensemble des candidats préparant un concours sous la direction d'un même patron. — Ensemble des auteurs travaillant pour un même éditeur.
● écurie nom féminin (de écuyer) Bâtiment destiné à loger des chevaux, des mulets, etc., comprenant des stalles ou des boxes pour isoler les animaux les uns des autres. Ensemble des chevaux de course d'un propriétaire. Ensemble des pilotes de course ou des cyclistes qui courent pour une même marque. Dans le centre, l'est de la France et la Suisse, étable. Familier. Logement, chambre, local très malpropre. ● écurie (difficultés) nom féminin (de écuyer) Emploi Ne pas confondre. 1. Écurie = bâtiment destiné à abriter des chevaux, des mulets, des ânes : rentrer des chevaux à l'écurie. Remarque En Suisse et dans le centre de la France, le mot écurie désigne souvent une étable. 2. Étable = bâtiment destiné à abriter des bestiaux, notamment ceux qui vivent en troupeaux (vaches et bœufs) : en hiver, les troupeaux rentrent à l'étable. Remarque Les moutons sont abrités dans la bergerie ; les porcs dans la porcherie ; la volaille au poulailler et les lapins dans des clapiers. ● écurie (expressions) nom féminin (de écuyer) Entrer quelque part comme dans une écurie, entrer sans observer les marques ordinaires de politesse. Faire écurie, se dit de plusieurs chevaux lorsqu'ils disputent une course en étant couplés au pari mutuel. Musique de l'Écurie, institution de la musique royale comprenant les interprètes utilisés dans les manifestations en plein air (chasses, cortèges, etc.). [Parmi eux se distinguent deux grandes dynasties : les Hotteterre et les Philidor.] Nettoyer les écuries d'Augias, mettre fin, au prix d'un travail difficile de réformes, à une situation corrompue (par allusion à un des douze travaux d'Hercule). Sentir l'écurie, accélérer l'allure sur le chemin du retour ; se hâter d'achever quelque chose en en voyant la fin avec plaisir.
écurie
n. f.
d1./d Bâtiment destiné à loger les chevaux, les ânes ou les mulets.
— (Suisse) étable.
|| MYTH Les écuries d'Augias: écuries malpropres dont le nettoiement constitua l'un des travaux d'Hercule.
d2./d Ensemble des chevaux de course appartenant à un même propriétaire.
d3./d Ensemble des coureurs représentant une même marque, en cyclisme ou en sport automobile.
⇒ÉCURIE, subst. fém.
A.— HISTOIRE
1. Fonction d'écuyer.
Rem. Attesté ds DG, ROB., QUILLET 1965, Lar. Lang. fr.
2. Ensemble des personnes (écuyers, pages) composant la maison d'un roi, d'un seigneur. La grande écurie, la petite écurie du roi (Ac. 1798-1932).
— P. ext. Lieu destiné à loger les chevaux, le matériel ainsi que les personnes employées (écuyers, pages).
— P. méton. Écurie ou musique de l'écurie. Avant lui [Lully], la « musique du roi » se composait de la Chambre, de la Chapelle et de la Grande Écurie. Celle-ci formait le corps de musique des chasses, des cortèges et des fêtes de plein air (R. GOLDRON, Hist. de la mus., Splendeur de la mus. baroque, Lausanne, éd. Rencontre, 1966, p. 38) :
• 1. La troisième institution musicale, qui porte le nom d'Écurie, groupe un certain nombre d'instrumentistes montés ou non à cheval. Cette institution remonte à François Ier (...). Les musiciens de l'Écurie comprennent la famille des violons, des hautbois et bassons, des muses et cornemuses, cromornes et cornets, trompettes et timbales, voire trompettes marines.
La Mus., Paris, Larousse, t. 1, 1965, p. 288.
B.— Usuel
1. Lieu destiné à loger les chevaux et autres équidés. La porte de l'écurie battant contre le mur (HÉMON, M. Chapdelaine, 1916, p. 206). Lorsque les mulets furent déchargés, il les conduisit à l'écurie, près du cheval (POURRAT, Gaspard, 1931, p. 272) :
• 2. ... elle avait eu pour premier lit, à quinze ans, la botte de paille où dormait un cocher, au fond d'une écurie.
ZOLA, Son Excellence E. Rougon, 1876, p. 333.
♦ Sentir l'écurie. [En parlant d'un cheval] Accélérer l'allure sur le chemin du retour, au fur et à mesure qu'il se rapproche de l'écurie. Cf. FRANCE, Bonnard, 1881, p. 279. P. métaph. [En parlant d'une pers.] Se hâter de terminer quelque chose par la perspective de quelque chose d'agréable (paiement, fin d'un travail, etc.).
♦ Entrer comme dans une écurie. Entrer dans un lieu de manière incivile, sans saluer aucune des personnes présentes.
— Spécialement
♦ CH. DE FER. Wagon-écurie. Voiture destinée au transport des chevaux. Cf. BRICKA, Cours ch. de fer, t. 2, 1894, p. 31.
♦ MAR. Bâtiment écurie, écurie flottante. Bâtiment destiné au transport des chevaux. Cf. CRONEAU, Constr. nav. guerre, t. 2, 1892, p. 193 et MOSELLY, Terres lorr., 1907, p. 265.
— Au fig.
♦ C'est une écurie (fam.). [En parlant d'un logement malpropre] :
• 3. ... je n'ai pas surveillé ton désordre. Ta chambre est une écurie... Laisse-moi parler... Une écurie! On en est chassé par le linge sale.
COCTEAU, Les Parents terribles, 1938, I, 4, p. 205.
♦ C'est un cheval à l'écurie. [En parlant de qqn ou de qqc.] Qui est sans utilité et dont l'entretien entraîne des frais. Cf. SUE, Atar Gull, 1831, p. 24.
♦ Élevé dans une écurie; il sent l'écurie; manières d'écurie; valet d'écurie. [En parlant d'une pers.] Qui a des manières grossières; qui est mal élevé; qui manque d'éducation.
♦ Fermer l'écurie quand les chevaux sont dehors. Prendre des précautions après coup; vouloir remédier au mal quand il est consommé. Cf. GOURMONT, Esthét. lang. fr., 1899, p. 282.
♦ Nettoyer les écuries/étables d'Augias. [P. allus. à l'un des douze travaux d'Hercule] Clarifier une situation par la réforme totale d'abus criants ou de corruption. Cf. MONTHERL., Célibataires, 1934, p. 782.
2. P. méton. Ensemble des chevaux qui sont dans l'écurie de quelqu'un et, p. ext., de ceux qui y sont employés.
Rem. Attesté ds BESCH. 1845, Lar. 19e-Lar. Lang. fr., DG, ROB.
— Spéc. Ensemble des chevaux d'un même propriétaire, élevés pour les courses et, en partic., ceux de ces chevaux participant à la même course :
• 4. Maintenant, c'était clair : Vandeuvres, depuis deux ans, ménageait son coup, en chargeant Gresham de retenir Nana; et il n'avait produit Lusignan que pour faire le jeu de la pouliche. Les perdants se fâchaient, tandis que les gagnants haussaient les épaules. Après? N'était-ce pas permis? Un propriétaire conduisait son écurie comme il l'entendait.
ZOLA, Nana, 1880, p. 1405.
♦ Couleurs d'une écurie. Couleurs retenues par un propriétaire pour les vêtements des jockeys et les harnachements des chevaux :
• 5. Elle portait les couleurs de l'écurie Vandeuvres, bleu et blanc, dans une toilette extraordinaire : le petit corsage et la tunique de soie bleue collant sur le corps (...) puis la robe de satin blanc...
ZOLA, Nana, 1880, p. 1376.
P. anal. Équipe de coureurs professionnels (cyclistes ou automobilistes), qui participent à une course pour une même marque; ensemble des candidats au même concours sous la direction du même maître. Il m'a beaucoup aidé pour mes examens; nous faisions écurie ensemble (MORAND, Fin de s., 1957, p. 97).
3. P. ext., région. (notamment Suisse). Synon. de étable. Les vaches paissaient librement, du matin au soir. On les ramenait, la nuit tombante, à l'écurie (M. ZERMATTEN, La Colère de Dieu, Fribourg (Suisse), 1941, p. 239).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694 et 1718, s.v. escurie. Ds Ac. 1740-1932 sous la forme mod. Avant la fixation de l'orth. il y a eu hésitation entre les prononc. et [] dans : [i]charcutier/charcuitier, curée/cuirée dér. de cuir, écurie/escuierie, escuyrie dér. de escuier, écuyer (cf. BUBEN 1935 § 64). Étymol. et Hist. 1. Ca 1200 esqüierie « ensemble des écuyers » (Chevalier cygne, 199 ds T.-L.); 2. 1285 escurie « service des chevaux dans une maison princière » (Ordonn. de l'hôtel de Philippe le Bel, ap. Leber, t. XIX, p. 34 ds GAY); 1317 escuierie (Reg. de la Ch. des Comptes, fol. 78b ds LA CURNE); 3. 1512 escuyrie « ensemble de chevaux » (LEMAIRE DE BELGES, Illustrations de Gaule, éd. J. Stecher, livre I, chap. 29, p. 216); 1872 hippisme écurie (LITTRÉ Add.); 4. fin XVIe s. escurie « bâtiment où sont gardés les chevaux » (VAUQUELIN DE LA FRESNAYE, Sat. franç., L. III, à Jean de Morel ds HUG.); v. P. Lebel ds Fr. mod., t. 9, 1941, pp. 278-286. Dér. du rad. de écuyer; suff. -erie; le sens 2 s'explique par le fait que les écuries des grandes maisons étaient à la charge des écuyers (v. P. Lebel, loc. cit.). Fréq. abs. littér. :1 184. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 196, b) 2 492; XXe s. : a) 2 487, b) 1 182. Bbg. GOTTSCH. Redens. 1930, p. 53, 54, 450. — KEMNA 1901, p. 79. — LEBEL (P.). Sur l'orig. du fr. écurie. Fr. mod. 1941, t. 9, pp. 278-288. — WALT. 1885, p. 81.
écurie [ekyʀi] n. f.
ÉTYM. 1317, escuierie; escurie, 1285; esqüierie, du rad. de écuyer, et -erie.
❖
1 Vx ou hist. Fonction d'écuyer. ⇒ Écuyer.
2 (V. 1200). Par ext. Ensemble des écuyers, des pages, des chevaux, des voitures, des carrosses… (d'un seigneur, d'un prince). || La petite écurie du roi. — Spécialt. || La Musique de l'écurie, l'Écurie (royale) : orchestre de plein air, dépendant du grand écuyer.
♦ Local pour les écuyers et leurs chevaux. || Les Grandes, les Petites Écuries de Versailles.
3 (Fin XVIe). Mod. Bâtiment destiné à loger des chevaux ou autres équidés (ânes, mulets). || Écurie de ferme. || Écurie industrielle. || Écurie d'élevage, d'entraînement. || Logement réservé à chaque animal dans une écurie. ⇒ Box, stalle. || Paille de l'écurie. ⇒ Litière. || Écurie à une, deux rangées de stalles. || Aménagements, accessoires d'une écurie. ⇒ Abat-foin, auge, bat-flanc, fosse (à purin), mangeoire, piscine, râtelier; aussi cheval (dressage, élevage, traitement du cheval). || Mode d'attache des bat-flanc, chaînes, cordes d'une écurie. ⇒ Sauterelle. || Cour d'écurie. || Garçon, valet d'écurie. ⇒ Lad, palefrenier. || Mettre un cheval à l'écurie (⇒ Établage). || Fumier d'une écurie. || Hygiène de l'écurie (→ Crottin, cit. 2).
1 On m'éleva jusqu'à quatorze ans dans un palais auquel tous les châteaux de vos barons allemands n'auraient pas servi d'écurie (…)
Voltaire, Candide, XI.
2 (…) Ruy, qui sortait de table,
Était dans l'écurie avec Babieça (…)
Et le bon Cid, prenant dans l'auge un peu d'avoine,
La lui faisait manger dans le creux de sa main.
Hugo, la Légende des siècles, XI, V.
♦ Allus. myth. || Les écuries d'Augias : écuries très sales dont le nettoiement compte au nombre des travaux d'Hercule. ☑ Fig., littér. Nettoyer les écuries d'Augias : porter l'ordre, la propreté dans un milieu corrompu, une affaire malhonnête.
♦ Loc. || Cheval qui sent l'écurie, qui accélère son allure à l'approche de l'écurie (→ Charge, cit. 31; approche, cit. 5). ☑ Fig. Sentir l'écurie : accélérer, être plus vif à l'approche du but, du retour.
♦ Fig. || C'est une vraie écurie, se dit d'une maison, d'une chambre particulièrement sale. — ☑ Entrer quelque part comme dans une écurie, sans saluer, d'une façon cavalière et impolie. || Vous vous croyez dans une écurie !
4 Par ext. Ensemble des bêtes logées dans une écurie (3.). || Toute l'écurie est malade.
♦ (1854, in Petiot). || Écurie de courses, écurie : ensemble des chevaux qu'un propriétaire fait courir. Spécialt. Chevaux appartenant à un même propriétaire et s'alignant dans la même course. || L'écurie X a gagné le Grand Prix. || Les couleurs d'une écurie.
b Ensemble des candidats préparant un concours sous la direction d'un même patron.
♦ Littér. (Par plais.). Ensemble des candidats mis en compétition dans la course des prix littéraires. || L'écurie Gallimard, Grasset.
5 Régional (notamment Suisse; impropre dans l'usage normal). Étable (à vaches).
3 Par moments, seulement, venait de l'écurie le bruit de chaînes d'une vache qui changeait de place sur sa litière.
C.-F. Ramuz, Aimé Pache, peintre vaudois, in Œ. compl., t. IV, p. 295.
Encyclopédie Universelle. 2012.