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effrayé

effrayé, ée [ efreje ] adj.
esfrae XIIe; de effrayer
Qui éprouve une grande peur. affolé, apeuré, épouvanté, terrifié.

⇒EFFRAYÉ, ÉE, part. passé et adj.
I.— Part. passé de effrayer.
II.— Emploi adj. [S'emploie uniquement en parlant d'un subst. désignant un animé au moins p. méton.]
A.— [Correspond à effrayer A 1] Frappé, remplir de frayeur, d'effroi. Animal effrayé; jeune fille effrayée; air effrayé; voix effrayée; visage effrayé; facilement, profondément effrayé. Raphaël se dressa comme un jeune chevreuil effrayé (BALZAC, Peau chagr., 1838, p. 207). Un grand souffle d'angoisse commençait à courir sur l'Europe effrayée (DUHAMEL, Combat ombres, 1939, p. 241) :
1. Andréa, car c'était bien lui, continuait à le regarder avec des yeux hagards, effrayés. On eût dit qu'il croyait faire un rêve étrange, et cherchait à repousser quelque horrible vision.
PONSON DU TERRAIL, Rocambole, t. 2, 1859, p. 16.
2. ... des femmes aux longs voiles de couleur qui fuiront effrayées comme un troupeau de biches agiles, ...
SAINT-EXUPÉRY, La Citadelle, 1944, p. 535.
B.— 1. Qui ressent une certaine appréhension, du découragement. Être effrayé d'un changement. Je me souviens encore du moment où j'entrai sous cet ombrage et de la joie effrayée que j'éprouvai (CHATEAUBR., Mém., t. 1, 1848, p. 63). Je vous avoue que je suis effrayée de reprendre mon existence d'il y a trois mois (BEAUVOIR, Mém. jeune fille, 1958, p. 303) :
3. ... et, maintenant, vieillissante, facilement effrayée, elle regrettait presque de ne pas nous voir timides, faibles, dociles à son appel.
DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Le Désert de Bièvres, 1937, p. 78.
2. Mis en défiance, effarouché, craintif. L'Indienne, elle-même, effrayée des étreintes affectueuses de son mari, lui dit :« me faites-vous des adieux? » (CHATEAUBR., Natchez, 1826, p. 376) :
4. Chez eux [les Anglais] l'argent est hardi et affairé, chez nous il est effrayé et soupçonneux.
BALZAC, Le Curé de village, 1839, p. 224.
3. Grandement surpris. Pudeur, imagination effrayée. Synon. choqué. Mlle le Receveur s'arrêta, apparemment effrayée de la grosseur de la médisance (DRIEU LA ROCH., Rêv. bourg., 1939, p. 47) :
5. ... un jour de comptabilité où l'on était toujours un peu effrayé des dépenses qu'on avait faites; ...
AYMÉ, La Jument verte, 1933, p. 209.
C.— Spéc., HÉRALD. Cheval effrayé. Représenté rampant ou cabré, sans harnais (d'apr. ADELINE, Lex. termes d'art, 1884).
Fréq. abs. littér. :1 980. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 3 827, b) 3 802; XXe s. : a) 2 176, b) 1 808.

Encyclopédie Universelle. 2012.