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CENTRALISATION
CENTRALISATION

CENTRALISATI

Système d’organisation d’un pays dans lequel la totalité des tâches administratives qui sont à gérer sur toute l’étendue du territoire national est réunie sous la compétence des organes centraux de l’État. Celui-ci assure sa fonction par le canal d’une structure administrative unifiée et hiérarchisée. À l’inverse, la décentralisation administrative est un système dans lequel les collectivités locales membres de l’État unitaire se voient reconnaître la compétence de gérer leurs propres affaires. Dans la pratique, il peut exister des degrés intermédiaires entre l’une et l’autre.

La centralisation a une triple signification. Administrativement, elle méconnaît ou minimise l’existence de collectivités locales en ne les considérant que comme de simples circonscriptions géographiques de l’État destinées à faciliter et accueillir l’aménagement territorial de ses propres services. Elle exclut tout organe ou service local autonome: c’était, en France, le système de l’an VIII. Politiquement, la centralisation exprime la volonté de l’État d’imposer un système d’administration uniforme et autoritaire, ainsi que le refus de laisser s’épanouir les particularismes locaux. La décentralisation et, a fortiori, le fédéralisme institutionnalisent tout au contraire les libertés locales. Il n’y a, cependant, pas toujours coïncidence entre régime d’administration centralisée et régime antidémocratique. La Convention de 1793 est un exemple de régime centralisé démocratique. Techniquement, la centralisation vise au meilleur rendement de la machine administrative. En supprimant les services locaux à double emploi ainsi que la dispersion des moyens et des centres de décision, elle autorise la rationalisation et la planification de l’action, donc une meilleure productivité économique. Mais alors elle paraît impliquer la mise sur pied d’une vaste bureaucratie centralisée, génératrice d’autres maux. Ses partisans pensent pouvoir porter remède à ses excès par la déconcentration des pouvoirs.

centralisation [ sɑ̃tralizasjɔ̃ ] n. f.
• 1794; de centraliser
Action de centraliser. La centralisation des informations. Spécialt Le fait de réunir tous les moyens d'action, de contrôle en un centre unique (autorité, pouvoir). concentration. Centralisation politique, administrative, économique. ⊗ CONTR. Décentralisation.

centralisation nom féminin Action de centraliser : La centralisation des informations au ministère. Type d'organisation étatique dans lequel l'autorité centrale détient la totalité des pouvoirs de décision en matière politique, administrative et financière, les autorités locales étant entièrement dépendantes. Entreprise dont tous les pouvoirs de décision sont regroupés entre les mains d'une seule personne ou d'un groupe de personnes. ● centralisation (synonymes) nom féminin Action de centraliser
Contraires :
- décentralisation

centralisation
n. f.
d1./d Action de centraliser. Centralisation des demandes d'abonnement.
d2./d POLIT Réunion sous l'autorité d'un organisme central des diverses attributions de la puissance publique. Ant. décentralisation.

⇒CENTRALISATION, subst. fém.
A.— Réunion en un même centre. Anton. décentralisation.
♦ [Des organes admin. d'un pouvoir, gén. pol.] Centralisation administrative :
1. Nous n'avons pas plus tôt parlé d'établir la liberté dans l'État que nous l'étouffons sous la multiple tyrannie anonyme d'une centralisation, qui tue l'initiative humaine et ne laisse de volonté que dans l'irresponsable bureaucratie.
CLEMENCEAU, Vers la réparation, 1899, p. 494.
♦ [De renseignements, d'écritures, etc.] :
2. La monnaie peut être dé-localisée pour une masse importante de transactions, soit parce qu'une même place exerce à l'égard du monde un rôle de centralisation des offres et des demandes de devises, de collecte et de redistribution de moyens de règlement, soit parce que plusieurs centres financiers jouent ce rôle chacun dans une sphère et avec des moyens qui composent un ensemble relativement harmonisé.
PERROUX, L'Écon. du XXe s., 1964, p. 135.
ANAT., PHYSIOL. :
3. ... la sensibilité viscérale diffuse, la douleur profonde, la cœnesthésie, l'unité du proprioceptif étant, pour Sherrington, dans la nature exclusivement tonique, à centralisation cérébelleuse, des réflexes suscités (équilibration statique, posturale) par le labyrinthe et les muscles, en opposition avec la nature « phasique », à centralisation corticale, des réflexes d'origine superficielle extéroceptive ou intéroceptive.
H. PIÉRON, La Sensation, guide de vie, 1945, p. 39.
B.— Au fig. :
4. L'atomisme du langage conceptuel réclame des raisons de fixation, des forces de centralisation.
BACHELARD, La Poétique de l'espace, 1957, p. 11.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. Av. 1794 pol. (Saint-Just ds QUEM. : Tel et [sic] l'effet de la Centralisation du Gouvernement); spéc. 1863 « régime dans lequel l'action administrative et politique est concentrée aux mains du gouvernement central » (LITTRÉ). Dér. du rad. de centraliser; suff. -(a)tion. Fréq. abs. littér. : 121.

centralisation [sɑ̃tʀalizɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1794; de centraliser.
1 Didact. ou rare. Action de centraliser. || Centralisation des informations, de l'offre et de la demande.
Physiol. || Centralisation nerveuse.
2 Polit. et cour. Système d'administration qui consiste à confier les pouvoirs de décision à des services centraux ( Concentration; centralisme). || Centralisation politique et administrative.
0 (…) Bonaparte (…) composa les institutions de l'an VIII, fondées sur la centralisation administrative, qui mettent la nation dans la main de l'État et qui sont si commodes pour les gouvernements que tous les régimes qui se sont succédé depuis les ont conservées.
J. Bainville, Hist. de France, XVII, p. 394.
CONTR. Décentralisation.

Encyclopédie Universelle. 2012.