émeri [ em(ə)ri ] n. m.
• esmerill XIIIe; bas lat. smyris, gr. smuris
♦ Roche métamorphique constituée essentiellement de corindon. Poudre d'émeri. — Cour. Papier, toile (d')émeri : papier ou toile qu'on enduit de colle forte et couvre de poudre d'émeri, utilisés comme abrasif. (Flacon) bouché à l'émeri, dont le bouchon, poli à l'émeri, s'adapte parfaitement au goulot. — Loc. fam. Être bouché à l'émeri, particulièrement borné et fermé (en parlant d'une personne).
● émeri nom masculin (grec byzantin smerilion, de smeri, émeri) Roche métamorphique essentiellement constituée de corindon, d'une grande dureté, utilisée comme abrasif. (Pulvérisé ou granulé, on emploie l'émeri dans la fabrication des meules, du papier et de la toile d'émeri, et pour la taille et le polissage.) ● émeri (expressions) nom masculin (grec byzantin smerilion, de smeri, émeri) Bouchon à l'émeri, ou bouchon émeri, bouchon de verre ajusté au goulot d'un flacon par rodage avec interposition d'émeri. Familier. Être bouché à l'émeri, avoir l'esprit obtus, être stupide. Papier émeri, papier enduit de poudre d'émeri, utilisé pour le polissage. Potée ou boue d'émeri, matière mélangée d'émeri qui tombe de la meule des lapidaires et qui, récupérée, sert aux mêmes usages que l'émeri.
émeri
n. m. Variété de corindon qui, réduit en poudre, est utilisé comme abrasif, antidérapant, etc. Toile, papier (d')émeri, sur lesquels est collée de la poudre d'émeri, et qui servent à poncer.
|| Bouchage à l'émeri: bouchage hermétique obtenu en dépolissant à l'émeri les parties en contact (bouchon de verre et goulot, par ex.).
— Fig., Fam. Il est bouché à l'émeri: il est complètement borné, il ne comprend rien.
⇒ÉMERI, subst. masc.
MINÉR. Variété impure de corindon, très dur, qui, réduit en poudre, est utilisé comme abrasif. J'ai vu des marchands parcourir les rues et vendre aux ménagères toutes les poudres et tous les liquides en usage pour le polissage et le nettoiement : émeri pour les fers, rouge de Venise pour l'argenterie (DU CAMP, Hollande, 1859, p. 153).
♦ Potée, fleur d'émeri. Préparation pâteuse servant au polissage industriel du verre et de certains métaux. On rode le contact des plots et de la lame en faisant frotter après ajustage la lame sur les plots après interposition de potée d'émeri (A. LECLERC, Télégr. et téléph., 1924, p. 118).
♦ Papier, toile émeri; meule d'émeri. Matériau recouvert d'émeri pulvérisé, servant au polissage. Quand il est encore froid, frotter le talon sur une toile émeri fine (Lar. mén. 1926, p. 1044) :
• L'emploi de la meule demande certaines précautions indispensables si l'on ne veut pas modifier le grain par un écrouissage et la texture par un échauffement exagéré. On emploie donc des meules d'émeri refroidies par l'eau et on procède progressivement.
BARNERIAS, Manuel des aciéries, 1934, p. 22.
— Loc. Bouché à l'émeri (cf. boucher II A 1). [En parlant d'un flacon] Dont le goulot et le bouchon ont été polis à l'émeri pour assurer l'étanchéité. Les fioles de parfumerie taillées à côtes, bouchées à l'émeri et coiffées d'un casque de peau blanche (HUYSMANS, Marthe, 1876, p. 39).
♦ Au fig. Être bouché à l'émeri (cf. bouché II C). Avoir l'esprit obtus. Mais à l'opposé, si je me laissais prendre Verdun, pour n'avoir pas cru assez vite que c'était sérieux, les mêmes diraient que je suis décidément bouché à l'émeri (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1938, p. 50).
Prononc. et Orth. :[] sous l'influence de la graph. é accent aigu, ou [] normalement après la disparition de [] muet dans la 2e syll. Les 2 prononc. ds PASSY 1914, BARBEAU-RODHE 1930 et WARN. 1968 qui les considère comme relevant du lang. cour., la prononc. [] relevant du lang. soutenu. [] ouvert, uniquement ds Pt ROB. Le mot est admis ds Ac. 1694-1932. Var. émeril, à côté de émeri, ds FÉR. Crit. t. 2 1787, ds BESCH. 1845 et QUILLET 1965. La forme avec l est encore signalée ds Lar. 19e et ds LITTRÉ. Étymol. et Hist. Ca 1200 minér. esmerill (Assises de la Cour des Bourgeois ds Assises de Jérusalem, éd. A. Beugnot, t. II, p. 176); 1440 esmery (Rec. de doc. inédits concernant la Picardie, éd. V. de Beauvillé, 1, 107 ds IGLF); spéc. 1866 papier émeri (M. LALANNE, Grav. eau forte, p. 14); 1821 technol. (flacon) bouché à l'émeri (KAPELER, CAVENTOU, Manuel pharm. et drog., t. 1, p. 134); d'où 1897 au fig. en parlant d'une pers. (COURTELINE, Client sér., p. 221 : plus bouché à soi tout seul que cent flacons d'éther bouchés à l'émeri, le concierge ne comprit pas). Prob. empr., de même que l'ital. smeriglio (cf. lat. médiév. ital. smeriglum en 1283 et 1284) et le cat. esmerill (début XVe s.), au gr. byzantin dimin. de « émeri » (gr. class. , -). V. COR., DEI, DEVOTO, FEW t. 12, p. 10. Fréq. abs. littér. :17. Bbg. ARVEILLER (R.). R. Ling. rom. 1972, t. 36, pp. 230-231. — QUEM. Fichier. — VIDOS 1939, p. 249.
émeri [emʀi] n. m.
ÉTYM. XVIIe; esmerill, v. 1200; esmery, 1440; var. emeril, XVIe-XVIIIe; du bas lat. smyris, grec class. smuris.
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1 Variété granulaire très dure du corindon (alumine), contenant des oxydes de fer, et qui, réduit en poudre, sert à polir les pierres, le cristal, les métaux, etc. ⇒ Abrasif. || Polir un diamant avec de la poudre d'émeri. — Potée d'émeri : matière contenant de la poudre d'émeri, qui tombe de la meule des lapidaires. — (1866). Cour. || Papier ou toile (d') émeri, obtenu(e) en saupoudrant de poudre d'émeri une feuille de papier ou de toile recouverte de colle forte. — Loc. (1818, in D. D. L.). || (Flacon) bouché à l'émeri, dont le bouchon poli à l'émeri s'adapte parfaitement au goulot.
0 C'était (…) un tohu-bohu de fioles. Il empoigna résolument les flacons de parfums, débarbouilla les goulots et les bouchons à l'émeri, frotta les étiquettes (…)
Huysmans, Là-bas, X, p. 151.
➪ tableau Classes de roches.
2 ☑ (1897). Fam. Bouché à l'émeri : particulièrement borné et fermé. ⇒ Bouché (3.). || Ce type est bouché à l'émeri, il ne comprend rien.
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DÉR. Émeriser.
Encyclopédie Universelle. 2012.