Akademik

emmitoufler

emmitoufler [ ɑ̃mitufle ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1547; de en- et mitoufle, altér. de mitaine, d'apr. moufle, et a. fr. emmoufler
Fam. Envelopper dans des fourrures, des vêtements chauds et moelleux. « Emmitouflée jusqu'aux oreilles dans un châle fané » (A. Daudet). Pronom. Se couvrir chaudement des pieds à la tête.

emmitoufler verbe transitif (moyen français mitouflé, qui porte des mitaines, croisé avec l'ancien français emmouflé, enveloppé de moufles) Envelopper quelqu'un, une partie du corps dans des vêtements chauds et moelleux. ● emmitoufler (difficultés) verbe transitif (moyen français mitouflé, qui porte des mitaines, croisé avec l'ancien français emmouflé, enveloppé de moufles) Orthographe Avec deux m et un seul f.

emmitoufler
v. tr. Envelopper chaudement, douillettement.
|| v. Pron. Bien s'emmitoufler.

⇒EMMITOUFLER, verbe trans.
A.— Emploi trans. Envelopper (quelqu'un) dans des vêtements chauds et moelleux. Tout d'abord je ne l'ai pas reconnu, tant il était emmitouflé dans son caban (BOSCO, Mas Théot., 1945, p. 347).
Au fig. Un grand nuage noir emmitoufle la crête des montagnes, sur un ciel blême et froid comme l'acier (T'SERSTEVENS, Itinér. espagnol, 1963, p. 128). L'ampoule électrique, emmitouflée d'une écharpe de soie, déversait dans la pièce une faible lumière violette (BEAUVOIR, Invitée, 1943, p. 400).
Rem. On rencontre ds la docum. un ex. de emmitouflée, part. passé pris adjectivement p. méton. : Rien dans votre carrière emmitouflée, casanière (...) n'a préparé votre organisme à ces grandes secousses (ARNOUX, Double chance, 1958, p. 73).
B.— Emploi pronom. réfl. S'envelopper dans des vêtements chauds et moelleux. S'emmitoufler de toutes ses fourrures (PÉLADAN, Vice supr., 1884, p. 312) :
Votre femme y monte avec une rage sourde, elle se flanque dans son coin, s'emmitoufle dans son capuchon, se croise les bras dans sa pelisse, se met en boule comme une chatte, et ne dit mot.
BALZAC, Petites misères de la vie conjugale, 1846, p. 32.
P. ext. Envelopper une partie du corps (d'un pansement grossier). Cela pourtant l'avait forcé de s'emmitoufler la main d'un linge, et de porter le bras en écharpe (HUGO, Misér., t. 2, 1862, p. 629).
Rem. On rencontre ds la docum. le subst. masc. emmitouflement. Action d'emmitoufler; résultat de cette action. J'ai vu [André Germain] une fois chez Raweyre (...) avec ses cheveux de préraphaélite (...) et son emmitouflement en pleine canicule (LÉAUTAUD, Journal littér., 1910-21, p. 364).
Prononc. et Orth. :[], (j')emmitoufle []. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1547 emmitouflé (MACAULT, Philipp. de Cicéron, f° XXIX, édit. 1559 ds R. Hist. litt. Fr. t. 11, p. 502); 1611 s'emmitoufler (COTGR.). Dér. avec préf. en- du m. fr. mitouflé proprement « qui porte des mitaines » (1534 « hypocrite? » RABELAIS, Gargantua, chapitre 54, éd. Marty-Laveaux, t. 1, p. 195); mitouflé est un croisement de mitaine et de l'a. fr. emmouflé « enveloppé de moufles, embarrassé » (1275-80 J. DE MEUN, Rose, éd. F. Lecoy, 19765 : anmoufler) dér. de moufle. Fréq. abs. littér. :71. Bbg. PRIGNIEL (M.). Entourlouper, entourloupe, entourloupette. Fr. mod. 1971, t. 39, p. 347. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925] p. 60; t. 3 1972 [1930] p. 15, 532.

emmitoufler [ɑ̃mitufle] v. tr.
ÉTYM. 1547, p. p.; de en-, et mitoufle, altér. de mitaine, d'après moufle, et anc. franç. emmoufler.
Fam. Envelopper dans des vêtements chauds et moelleux. Couvrir. || On l'emmitoufla dans un gros manteau. || S'emmitoufler les mains, le cou dans une écharpe.Passif et p. p. || Emmitouflé jusqu'au cou dans un châle (cit. 1). || Être emmitouflé dans des fourrures, de fourrures.P. p. adj. || Des enfants emmitouflés.
1 (…) je reste jusqu'à neuf heures et demie ou dix heures, emmitouflé de trois pantalons, dont deux de pyjamas — deux sweaters.
Gide, Voyage au Congo, in Souvenirs, Pl., p. 848.
Pron. || Elle s'était frileusement emmitouflée d'un gros chandail de laine.
Fig. S'envelopper.
2 Le soleil s'est couvert d'un crêpe. Comme lui,
Ô Lune de ma vie ! emmitoufle-toi d'ombre;
Dors ou fume à ton gré; sois muette, sois sombre,
Et plonge tout entière au gouffre de l'Ennui (…)
Baudelaire, les Fleurs du mal, Spleen et idéal, XXXVII.
DÉR. Emmitouflement.

Encyclopédie Universelle. 2012.