empoté, ée [ ɑ̃pɔte ] adj. et n.
• 1867; de en- et a. fr. ou dial. pot « engourdi, gros », d'où main pote « main gauche », lat. pop. °pautta « patte »
♦ Fam. Maladroit et lent. Ce qu'elle peut être empotée ! — N. Quel empoté !
⊗ CONTR. Adroit, dégourdi.
● empoté, empotée adjectif et nom (ancien français main pote, main gauche, du celtique pautta, patte) Familier. Qui est gauche, maladroit dans ses gestes : Ne reste donc pas là comme une empotée. ● empoté, empotée (synonymes) adjectif et nom (ancien français main pote, main gauche, du celtique pautta, patte) Familier. Qui est gauche, maladroit dans ses gestes
Synonymes :
- emplâtre (familier)
- godiche (familier)
- gourde (familier)
- nouille (familier)
Contraires :
- dégourdi
- déluré
empoté, ée
adj. (et n.) Fam. Peu dégourdi.
⇒EMPOTÉ, ÉE, adj.
Au fig. et fam. Gauche, maladroit dans les gestes, dans l'attitude. Une autre, empotée, avait amené ses deux mioches, qu'elle traînait à droite et à gauche, grelottant et pleurant (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 761). Ma femme s'éreinte au milieu de tous ces domestiques empotés qui ne la comprennent pas (CLAUDEL, Corresp. [avec Gide], 1899-1926, p. 125) :
• ... il y avait une quarantaine de bonnes (...) n'ayant encore servi nulle part, et gauches, empotées, le teint plombé, avec des mines sournoises et des yeux singuliers...
MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre, 1900, p. 253.
— Emploi subst. Il s'en allait, poussé dehors par le personnel qui murmurait :« en voilà un empoté! on dirait qu'il ne sait pas où coucher. » (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, M. Parent, 1886, p. 612). — Tu me fais horreur, Guiscardon. Un jouet débile, un empoté dont on peut s'amuser un moment, puis on le casse, pour s'assurer de ce qu'il y a dedans (ARNOUX, Roy. ombres, 1954, p. 193).
Prononc. et Orth. :[]. Enq. : //. Ds Ac. 1835-1878. Étymol. et Hist. 1867 (DELVAU). Dér. de (main) pote « (main) gauche » (ca 1198, EVRAT, Genèse ds GDF.), emploi adjectival de l'a. fr. poe, pote « patte » (début XIIe s. St Brendan ds T.-L.), issu d'une racine préceltique pauta « patte », les formes en -t- remontant à un pautta dû soit à un redoublement expressif soit à l'influence de patte (FEW t. 8, p. 77 b). Fréq. abs. littér. :29.
empoté, ée [ɑ̃pɔte] adj.
ÉTYM. 1867; de em- (en-), et anc. adj. franç. ou dial. pot « engourdi, gros », d'où main pote « main gauche », d'un lat. pop. pautta « patte ».
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♦ Fam. Maladroit, lent. || Des enfants empotés. || Ce qu'elle peut être empotée ! — N. || Quel empoté ! || Remuez-vous, bande d'empotés !
1 L'amour des niais (empotés), des tièdes, des fades, des réservés, des muets, n'est pas l'amour.
Paul Léautaud, Propos d'un jour, p. 16.
♦ (Choses). Rare :
2 Quoi de plus empoté qu'une lanterne ? On l'allume — elle ne s'allume pas toute seule (…)
J. Green, Journal, 18 févr. 1960, Vers l'invisible, p. 180.
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HOM. Formes du v. empoter.
Encyclopédie Universelle. 2012.