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émulation

émulation [ emylasjɔ̃ ] n. f.
• 1532; « rivalité, jalousie » XIIIe; lat. æmulatio
1Sentiment qui porte à égaler ou à surpasser qqn en mérite, en savoir, en travail. amour-propre, concurrence, zèle. Il y a entre eux de l'émulation, une grande émulation. compétition. Esprit d'émulation. Émulation en classe. « L'émulation au collège est la forme ingénue d'une ambition que vous connaîtrez plus tard » (Fromentin).
2Inform. Action d'émuler, son résultat. Un processeur rapide permet l'émulation en temps réel d'un processeur plus lent.

émulation nom féminin (latin aemulatio, -onis, de aemulari, rivaliser avec) Sentiment qui pousse à faire aussi bien ou mieux qu'un ou plusieurs autres dans diverses activités ; rivalité conçue comme une incitation au travail : Émulation en classe. Simulation par des moyens matériels et logiciels d'un ordinateur d'un certain type sur un ordinateur d'un autre type. ● émulation (citations) nom féminin (latin aemulatio, -onis, de aemulari, rivaliser avec) Juvénal, en latin Decimus Junius Juvenalis Aquinum, Apulie, vers 60 après J.-C.-vers 130 Alors moi, je me contenterai toujours d'écouter ? Semper ego auditor tantum ? Satires, I, 1 Commentaire « Tout le monde écrit, et je n'écrirais pas ! », tel est le sens de ce premier vers des Satires.

émulation
n. f. Sentiment qui pousse à égaler ou à surpasser qqn en mérite, en travail, en savoir. Une saine émulation régnait parmi eux.

⇒ÉMULATION, subst. fém.
A.— Sentiment, considéré comme noble, louable, qui pousse à surpasser ses concurrents dans l'acquisition de compétences, de connaissances, dans diverses activités socialement approuvées. Esprit d'émulation; émulation au travail; émulation mutuelle, généreuse, contagieuse. Quant à moi, j'approuve le principe de l'émulation, mais à condition que la gloire des uns n'appauvrira pas les autres (SAND, Compagn. Tour de Fr., 1840, p. 107) :
1. ... la municipalité qui se flattait, en appelant un instituteur laïque, de faire naître une féconde émulation entre l'enseignement municipal et l'enseignement libre.
FRANCE, Pierre Nozière, 1899, p. 229.
Spéc., PÉDAG. SCOL. Rivalité entre élèves, conçue comme moyen d'incitation au travail. L'émulation a toujours été regardée, avec raison, comme le grand ressort de l'enseignement, et le mobile le plus énergique de la jeunesse (PROUDHON, Créat. ordre, 1843, p. 565).
Loc. Par émulation. Par entraînement. Du coup toute l'assemblée éclatait de rigolade et les nègres-clients aussi par émulation (CÉLINE, Voyage, 1932, p. 171).
ÉCON. POL. Émulation socialiste. ,,Forme spécifique de stimulants de l'économie politique, destinée à accroître la productivité du travail et à perfectionner la production sur la base de l'activité et de l'initiative créatrice des travailleurs`` (BOUV.-IBARR. 1975).
B.— P. ext.
1. Vx. Zèle, désir de se surpasser soi-même :
2. L'honneur qu'elle me fit de m'entendre jouer (...) et la bonté qu'elle eut de m'applaudir me pénétrèrent d'une émulation qui m'a tenu lieu de génie.
L. DE LA LAURENCIE, L'École fr. de violon, 1922, p. 152.
2. Désir de surpasser autrui d'une manière qui peut être blâmable, ou dans des domaines qui peuvent être socialement désapprouvés. Émulation au vice. La connivence finie et congelée se dégèle en émulation de tromperie (JANKÉL., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 178) :
3. L'on bavarda bruyamment, avec cette émulation imbécile des hommes qui se sentent sous le regard des femmes.
COURTELINE, Messieurs les Ronds-de-cuir, Un homme qui boit, 1890, p. 218.
Rem. En inform., le mot signifie ,,Simulation d'un ordinateur d'un certain type sur un ordinateur d'un autre type`` (Lar. encyclop. Suppl. 1975). Cf. émulateur rem.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Début XIIIe « rivalité, jalousie » (Riule S. Beneit, BN 24900, f° 44 v° ds GDF. Compl.); 1660 « sentiment qui porte à égaler » (A. B. DE SOMAIZE, Le Gd dict. des Précieuses, I, p. 291). Empr. au lat. class. aemulatio « désir d'égaler (en bonne ou mauvaise part) ». Fréq. abs. littér. :346. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 892, b) 357; XXe s. : a) 310, b) 331. Bbg. Mots dans le vent. Vie Lang. 1969, p. 696.

émulation [emylɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1532; « rivalité, jalousie », XIIIe; lat. æmulatio « rivalité », du supin de æmulari « rivaliser », de æmulus. → Émule.
1 Sentiment qui porte à égaler ou à surpasser qqn, en vertu, en mérite, en savoir, en travail. Amour-propre, zèle. || L'aiguillon, le stimulant de l'émulation. Compétition, concurrence (cit. 9). || Il y a entre eux de l'émulation, une grande émulation. Antagonisme, rivalité. || Lutter avec émulation. || Belle, noble, généreuse, honnête émulation. || Objets, circonstances qui éveillent l'émulation (→ Dessin, cit. 2). || Exciter, encourager l'émulation chez les enfants, les élèves (→ Conduire, cit. 15). || Donner de l'émulation à qqn. || Assauts, combats, luttes d'émulation, dus à l'émulation. || Émulation qui dégénère en jalousie. || Absence d'émulation (→ Ressentir, cit. 11).
1 La jalousie et l'émulation s'exercent sur le même objet, qui est le bien ou le mérite des autres : avec cette différence, que celle-ci est un sentiment volontaire, courageux, sincère, qui rend l'âme féconde, qui la fait profiter des grands exemples et la porte souvent au-dessus de ce qu'elle admire; et que celle-là au contraire est un mouvement violent et comme un aveu contraint du mérite qui est hors d'elle (…)
La Bruyère, les Caractères, XI, 85.
2 L'esprit de l'homme est si faible, si imitateur, si enclin aux contagions, que l'exemple de Saint-Just, le croirait-on ? est devenu pour plusieurs une émulation et un culte. Il y a de jeunes fous et de vieux philosophes qui ont mis dans leur oratoire, au nombre de leurs saints, ce jeune homme atroce et théâtral, auquel on est même embarrassé, quand on embrasse sa courte et sinistre carrière, d'appliquer une seule fois le mot humain de pitié.
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 26 janv. 1852, t. V, p. 357.
3 L'émulation au collège est la forme ingénue d'une ambition que vous connaîtrez plus tard.
E. Fromentin, Dominique, VI, p. 100.
4 (…) en France l'émulation devient vite une sorte de furie qui pousse chaque citoyen à l'abnégation héroïque.
Gide, Journal, 29 juil. 1914.
(En parlant d'animaux). || Il y a de l'émulation à la course (cit. 5) entre ces chevaux, ces lévriers.
REM. Dans ce sens, il n'y a pas d'adj. usuel correspondant à émulation; on rencontre cependant émulatif, ive (Fourier, in T. L. F.) et émulateur, trice (Mounier, in T. L. F.). aussi Émuler.
2 (V. 1972; angl. emulation, de to emulate. → Émuler). Inform. Mode de fonctionnement qui consiste à simuler ( Émuler) un sytème informatique, un logiciel ou un composant électronique à l'intérieur d'un autre. || Émulation de terminaux.

Encyclopédie Universelle. 2012.