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encensoir

encensoir [ ɑ̃sɑ̃swar ] n. m.
• 1388; de encenser
Sorte de cassolette suspendue à des chaînettes dans laquelle on brûle l'encens. « Tous s'agenouillèrent. Et les encensoirs, allant à pleine volée, glissaient sur leurs chaînettes » (Flaubert).
Loc. (Vieilli) Manier l'encensoir, donner des coups d'encensoir : louer, flatter avec excès (cf. Passer la brosse).

encensoir nom masculin Sorte de cassolette suspendue par une ou plusieurs chaînes, dans laquelle on brûle de l'encens durant les cérémonies liturgiques. ● encensoir (expressions) nom masculin Coup d'encensoir, flatterie excessive. Manier l'encensoir, louer de manière excessive.

encensoir
n. m. Cassolette suspendue à de petites chaînes dans laquelle on brûle l'encens, et dont on se sert pour encenser.
|| (Afr. subsah.) Poterie ajourée servant de brûle-parfum.

⇒ENCENSOIR, subst. masc.
A.— LITURG. Sorte de cassolette, suspendue à de petites chaînes, dans laquelle on brûle l'encens et que l'on balance durant les cérémonies. Encensoir d'argent, de cuivre; porter, tenir l'encensoir. J'avais admiré au musée, les richesses qu'on a retirées de ce temple, les lampes, les coupes, les encensoirs, les burettes, les goupillons, les mitres et les crosses brillantes des prêtres (NERVAL, Filles feu, 1854, p. 655) :
1. ... « C'est si beau à l'Offertoire, quand Michel se tient debout près de l'autel, en robe blanche, balançant un encensoir d'or, et avec un tel amas de parfums que l'odeur en monte jusqu'à Dieu! ... »
PROUST, Sodome et Gomorrhe, 1922, p. 957.
Rare, vx, p. méton. Pouvoir spirituel, puissance ecclésiastique. Il tient le sceptre et l'encensoir (Ac. 1835, 1878). Pour que l'on ose toucher à l'encensoir, il faudra que le gouvernement tombe aux mains des communistes : mais alors, il y aura des martyrs (PROUDHON, Créat. ordre, 1843, p. 515).
Mettre la main à l'encensoir. ,,S'ingérer dans des fonctions ecclésiastiques, quoiqu'on soit laïque. On accusait injustement ce prince d'avoir mis la main à l'encensoir`` (Ac. 1835, 1878).
B.— Au fig., expr. fam.
Coup d'encensoir. Flatterie excessive :
2. Aujourd'hui les revues, aussi bien que les grands journaux, ne sont remplis que de fades éloges et de coups d'encensoir. C'est un mauvais calcul.
CLAUDEL, Corresp. [avec Gide], 1899-1926, p. 141.
Prendre, manier l'encensoir. Louanger de façon excessive. Péj. casser le nez (la figure) de qqn à coups d'encensoir; donner de l'encensoir par le nez de qqn. Louanger de façon plus blessante que flatteuse. Hier, elle m'a trop flatté; j'ai vu le moment où elle me cassait l'encensoir sur le nez (AUGIER, Contagion, 1866, V, p. 355).
Rem. Ac. 1798-1878, Ac. Compl. 1842, BESCH. 1845, Lar. 19e-Nouv. Lar. ill., QUILLET 1965, LITTRÉ, GUÉRIN 1892 enregistrent le subst. masc. encensoir au sens de « constellation de l'hémisphère austral ».
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1388 encensoir (B. PROST, Inventaires mobiliers ... des ducs de Bourgogne, II, 409); 1680 fig. « flatterie » (RICH.). Dér. du rad. de encenser; suff. -oir. Fréq. abs. littér. :233. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 328, b) 444; XXe s. : a) 537, b) 148. Bbg. GOTTSCH. Redens. 1930, p. 348, 352. — SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 90.

encensoir [ɑ̃sɑ̃swaʀ] n. m.
ÉTYM. 1388; de encenser.
1 Cassolette suspendue à des chaînettes dans laquelle on brûle l'encens (notamment dans les cérémonies religieuses). || Encensoir de cuivre, d'argent. || Clerc qui tient l'encensoir. Thuriféraire. || Balancer l'encensoir devant les personnes, les choses que l'on encense.
1 Les fabriciens, les chantres, les enfants se rangèrent sur les trois côtés de la cour. Le prêtre gravit lentement les marches, et posa sur la dentelle son grand soleil d'or qui rayonnait. Tous s'agenouillèrent. Il se fit un grand silence. Et les encensoirs, allant à pleine volée, glissaient sur leurs chaînettes.
Flaubert, Trois contes, « Un cœur simple », V.
2 Voici venir les temps où vibrant sur sa tige
Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir;
Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir (…)
Baudelaire, Spleen et Idéal, XLVII, « Harmonie du soir ».
Fig. Le ministère sacerdotal.
3 Il (Pierre le Grand) ne touchait point à l'encensoir, mais il dirigeait les mains qui le portaient.
Voltaire, Hist. de l'Empire de Russie, I, 10.
2 Loc. fig. (1680). Manier, prendre l'encensoir : louer excessivement (→ Âne, cit. 15). → Manier la brosse à reluire (fam.).
(1798). Fam. et vieilli. Donner de l'encensoir par le nez, au travers du visage à qqn; casser l'encensoir sur le nez de qqn : faire sa louange en sa présence de manière outrée, maladroite ou volontairement exagérée.
4 Le bonhomme ne sentit point que je lui donnais de l'encensoir par le nez; au contraire, il s'applaudit de mes paroles : tant il est vrai qu'un flatteur peut tout risquer avec les grands ! ils se prêtent jusqu'aux flatteries les plus outrées.
A. R. Lesage, Gil Blas, IV, VII.
(1834, Landais). Coup d'encensoir : flatterie outrée.

Encyclopédie Universelle. 2012.