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engagé

engagé, ée [ ɑ̃gaʒe ] adj.
XVIe; de engager
1 Archit. Partiellement intégré dans un mur ou un pilier. Colonne engagée.
2Qui s'est engagé dans l'armée (opposé à appelé). Des soldats engagés. Subst. Les engagés et les appelés. « Engagé volontaire pour défendre la France » (Mistral).
3(1945) Mis par son engagement au service d'une cause (opposé à non-engagé). Un écrivain, un chanteur engagé. « Dans la littérature engagée, l'engagement ne doit en aucun cas faire oublier la littérature » (Sartre).
4Mar. Entravé. Cordage engagé, bloqué. Ancre engagée, prise au fond. Navire engagé, qui gîte fortement et sans pouvoir se relever (à cause du vent, des lames ou d'un déplacement de la cargaison).

engagé Participe passé de engager. ● engagé, engagée nom Concurrent, cheval engagé dans une compétition, une course. Personne ayant contracté un engagement dans les armées en qualité d'homme du rang ou de sous-officier.

engagé, ée
adj. et n. m.
d1./d Entrepris, commencé. La partie est engagée.
d2./d Qui s'est enrôlé dans l'armée.
|| n. m. Un engagé volontaire.
d3./d Qui prend ouvertement parti pour une cause. Littérature, écrivain engagés.
d4./d (Québec) Vieilli Homme engagé: domestique, employé à gages.
|| n. m. Les services d'un engagé.
d5./d n. m. HIST Au XVIIe s., Français de condition misérable qui avait accepté par contrat de se rendre aux Antilles et, en échange du prix du voyage, de travailler pendant trois ans pour le propriétaire d'une plantation.

⇒ENGAGÉ, ÉE, part. passé, adj. et subst. masc.
I.— Part. passé de engager.
II.— Adjectif
A.— [En parlant d'un inanimé]
1. ARCHIT. Construit solidairement avec un mur ou un pilier, intégré dans la maçonnerie sur une partie de son diamètre ou de son volume. Une colonnade engagée et cannelée (BALZAC, Modeste Mignon, 1844, p. 276). Bâtiments à frontons grecs et à colonnes libres ou engagées (AMIEL, Journal, 1856, p. 99).
2. ÉCON. [En parlant d'un capital] Qui est affecté à un usage déterminé. Anton. disponible. Tout capital engagé doit rentrer au producteur sous forme d'intérêts (PROUDHON, Syst. contrad. écon., t. 1, 1846, p. 274).
3. MAR. Qui est engagé dans un endroit et ne peut en être retiré facilement. Le gouvernail n'était donc point engagé et fonctionnait librement (VERNE, Enf. cap. Grant, t. 3, 1868, p. 48).
B.— [En parlant d'une pers. ou d'un secteur de l'activité humaine] Qui prend position, en vertu de ses convictions profondes, sur les problèmes sociaux, politiques ou religieux de son temps. Intellectuel engagé, littérature engagée. Lui [Nicole] le plus engagé des théologiens, le plus affairé, ce semble, des polémiques (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 4, 1859, p. 323). La plupart des hommes « engagés » ont des témoins de leur engagement connus d'eux seuls, et qui, pour une part, le déterminent (MAURIAC, Nouv. Bloc-notes, 1961, p. 90) :
1. Je dirai qu'un écrivain est engagé lorsqu'il tâche à prendre la conscience la plus lucide et la plus entière d'être embarqué, c'est-à-dire lorsqu'il fait passer pour lui et pour les autres l'engagement de la spontanéité immédiate au réfléchi.
SARTRE, Situations II, 1948, p. 124.
III.— Subst. masc.
A.— Région. (Canada). Personne qui a engagé ses services. Synon. domestique, employé. Si vous voulez me donner à coucher, à manger et un tant soit peu de tabac par-dessus le marché, je resterai. (...) Je vous servirai d'engagé (GUÈVREMONT, Survenant, 1945, p. 13).
B.— Domaine milit. Personne qui a contracté un engagement volontaire dans l'armée. Anton. appelé. Je suis engagé volontaire, la médaille, deux citations (ANOUILH, Antig., 1946, p. 161) :
2. — Ça dépend des engagés. Ceux qui se sont engagés sans conditions, dans l'infanterie, moi, j'm'incline devant ces hommes-là, autant que d'vant ceux qui sont tués; mais les engagés dans les services ou les armes spéciales, même l'artillerie lourde, i'commencent à m'taper sur l'os.
BARBUSSE, Le Feu, 1917, p. 139.
C.— Domaine sportif. Personne qui a pris l'engagement de participer à une compétition sportive. Le Challenge [d'escrime] (...) avait réuni 25 engagés de moins de 20 ans (L'Œuvre, 5 févr. 1941).
Fréq. abs. littér. :2 649. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 3 184, b) 2 953; XXe s. : a) 2 982, b) 5 173. Bbg. Archit. 1972, p. 25.

Encyclopédie Universelle. 2012.