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ennoblir

ennoblir [ ɑ̃nɔblir ] v. tr. <conjug. : 2>
• v. 1260; « anoblir » jusqu'au XVIIIe; de en- et noble
1Conférer un caractère de noblesse, de grandeur morale à. élever, grandir. Ennoblir les traits, le caractère de qqn. « C'est le cœur qui ennoblit l'homme » (R. Rolland). « l'expression d'angélique dureté qui ennoblit les visages enfantins » (Colette).
2Comm. Améliorer les qualités de (un produit). « Ennoblir une matière textile » (La Découverte, 1972).
⊗ CONTR. Avilir.

ennoblir verbe transitif Donner à quelqu'un de la noblesse, de la dignité morale ; élever moralement. Donner à quelqu'un, à ses traits un air de grandeur, de dignité. Pratiquer l'ennoblissement des tissus. ● ennoblir (difficultés) verbe transitif Orthographe Un seul n pour anoblir, deux n pour ennoblir. Remarque Dans anoblir, le préfixe ad- s'est contracté. Mais, à l'origine, on écrivait annoblir, avec deux n, et on prononçait an-noblir, comme dans enfant. Sens 1. Anoblir = conférer la noblesse à. Sous l'Ancien Régime, certaines charges anoblissaient. 2. Ennoblir = rendre moralement plus noble, plus digne. Un récit qui ennoblit la réalité. ● ennoblir (synonymes) verbe transitif Donner à quelqu'un de la noblesse, de la dignité morale ;...
Synonymes :
- élever
- grandir
- magnifier
- rehausser
Contraires :
- abaisser
- avilir
- dégrader
- déshonorer
- rabaisser

ennoblir
v. tr. Conférer de la noblesse, de la dignité à. La vertu ennoblit l'homme.

⇒ENNOBLIR, verbe trans.
A.— Rare. Synon. vx de anoblir. Ces patriciens n'étaient plus des patriciens, c'étaient pour la plupart des plébéiens ennoblis (MICHELET, Hist. romaine, t. 2, 1831, p. 188).
B.— Usuel
1. [Le compl. désigne une pers.] Donner les qualités physiques ou morales propres (ou supposées telles) à la noblesse; donner à quelqu'un, lui conférer de la noblesse, de la richesse morale, de la dignité, de l'honneur, accroître sa considération :
1. ... si je ne suis pas de votre rang, je suis aussi noble que vous. C'est le cœur qui ennoblit l'homme : si je ne suis pas comte, j'ai peut-être plus d'honneur en moi que bien des comtes.
ROLLAND, Jean-Christophe, Le Matin, 1904, p. 217.
Emploi pronom. réfl. Parvenus qui (...) croient s'ennoblir en achetant des objets d'art (GONCOURT, Journal, 1894, p. 560) :
2. ... quand on voit un jeune homme de la lie du peuple, un simple pêcheur, acquérir en quelques heures le plus grand ascendant sur la multitude, juger avec rigueur, mais avec justice et sagacité, faire de sages règlemens, montrer une ame noble et courageuse, et exercer un pouvoir souverain, le personnage s'ennoblit et l'imagination est étonnée et saisie de ce subit développement de rares facultés.
SÉNAC DE MEILHAN, L'Émigré, 1797, p. 1731.
Absol. Il faut simplifier et ennoblir (RENAN, Avenir sc., 1890, p. 465). Faculté d'ennoblir (BARRÈS, Cahiers, t. 5, 1906-07, p. 253).
2. [Le compl. désigne une chose] Empreindre quelque chose de noblesse, lui donner un air noble, honorable; augmenter son éclat. Le temps ennoblit le visage (CHATEAUBR., Mém., t. 3, 1848, p. 430). Ennoblir un sentiment trivial (SAND, Hist. vie, t. 4, 1855, p. 273) :
3. Le plus digne objet de la littérature, le seul même qui l'ennoblisse et qui l'honore, c'est son utilité morale...
MARMONTEL, Essai sur les romans, 1799, p. 287.
Prononc. et Orth. :[], (j')ennoblis []. La nasale initiale ne risque pas d'altération puisque la prép. en se trouve devant la consonne n du simple noble. À comparer avec les mots dans lesquels en- se place devant voyelle : enamouver, enorgueillir, enivrer. Il faut cependant veiller à ne pas confondre ennoblir avec anoblir qui n'a pas le même sens. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1260 « rendre plus digne » (BRUNET LATIN, Trésor, éd. F. J. Carmody, II, 106, 1); 2. 1456 « anoblir » (Ordonnance ds Très anc. cout. Bret., éd. M. Planiol, p. 434, n° 82), supplanté par anoblir. Dér. de noble; préf. en-; dés. -er. Fréq. abs. littér. :343. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 582, b) 483; XXe s. : a) 501, b) 399. Bbg. PINCHON (J.). Questions de vocab. Fr. Monde. 1968, n° 59, p. 50; n° 60, p. 54.

ennoblir [ɑ̃nɔbliʀ] v. tr.
ÉTYM. V. 1260; de en-, noble, et suff. verbal.
1 (Encore au XVIIe). Vx. Anoblir.REM. Cet emploi est considéré comme une confusion erronée, en français moderne.
2 Mod. Donner de la noblesse, de la dignité, de la grandeur morale. Agrandir, anoblir, élever, grandir, idéaliser, rehausser, relever. || De tels sentiments vous ennoblissent. || Traits qui ennoblissent un caractère. || Les vertus ennoblissent l'homme (→ Charlatanisme, cit. 1). || Civilisation qui ennoblit le patrimoine de l'espèce (→ Cœur, cit. 59).
1 (…) la sagesse (…) ennoblit l'esprit (…)
La Bruyère, les Caractères, III, 48.
2 (…) ce sentiment délicieux qui ennoblit l'amour (…)
Laclos, les Liaisons dangereuses, Lettre CXXXII.
3 C'est le cœur qui ennoblit l'homme (…)
R. Rolland, Jean-Christophe, II, p. 198.
4 Dès que Camille était seule, elle ressemblait beaucoup à la petite fille qui ne voulait pas dire bonjour, et son visage retournait à l'enfance par l'expression de naïveté inhumaine, d'angélique dureté qui ennoblit les visages enfantins.
Colette, la Chatte, p. 142.
3 (De noble, en publicité et en commerce). Comm. Améliorer les qualités de (un produit). || « Ennoblir une matière textile » (Découverte, 1972).
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s'ennoblir v. pron.
5 (…) dans les plus bas rangs les noms les plus abjects
Ont voulu s'ennoblir par de si hauts projets.
Corneille, Cinna, IV, 3.
6 (…) ses facultés s'exercent et se développent, ses idées s'étendent, ses sentiments s'ennoblissent, son âme tout entière s'élève (…)
Rousseau, Du contrat social, I, VIII.
CONTR. Abaisser, avilir, dégrader, déshonorer.
DÉR. Ennoblissant, ennoblissement.

Encyclopédie Universelle. 2012.