épaulette [ epolɛt ] n. f.
• 1773; « partie de l'armure » 1534; dimin. de épaule
1 ♦ Ornement militaire fait d'une patte boutonnée sur l'épaule, de franges et de passementerie circulaire. « quelqu'un de ces beaux habits bleu de ciel avec deux épaulettes de colonel en argent » (Stendhal).
2 ♦ (1930) Ruban étroit qui passe sur l'épaule pour soutenir un vêtement féminin. ⇒ bretelle. Épaulette de caraco. Soutien-gorge sans épaulettes. « Elle fit glisser les épaulettes de sa chemise » (Maurois).
3 ♦ Rembourrage en demi-cercle cousu sous l'épaule d'un vêtement. Épaulette d'une veste, d'un chemisier.
● épaulette nom féminin (de épaule) Patte garnie de franges que certains militaires portent sur chaque épaule. Symbole du grade d'officier. Coussinet dont la forme épouse le haut de l'épaule et qui sert à élargir la carrure d'un vêtement. Bande de tissu ou de ruban qui retient un vêtement ou un sous-vêtement aux épaules.
épaulette
n. f.
d1./d Bande rigide, garnie parfois de franges, qui orne les épaules de certains uniformes militaires (autref. insigne du grade d'officier).
d2./d Bande étroite qui passe sur l'épaule pour soutenir certains vêtements féminins. épaulettes d'une robe d'été.
d3./d Rembourrage qui donne leur forme aux épaules d'un vêtement.
⇒ÉPAULETTE, subst. fém.
A.— COUTURE
1. Vx. Partie du vêtement qui recouvre l'épaule. — Je crois que mon corsage a craqué... (...) c'était la couture de l'épaulette qui avait cédé, toute l'épaule et le sein se trouvaient à découvert (ZOLA, Joie de vivre, 1884, p. 871).
2. Mince bande d'étoffe passant sur l'épaule et servant à soutenir un vêtement ou sous-vêtement féminin. Son épaule où ne passait que l'étroite épaulette de sa robe (BARRÈS, Cahiers, t. 3, 1903-04, p. 88). La double épaulette du soutien-gorge et de la combinaison de soie (DRUON, Gdes fam., t. 1, 1948, p. 154).
3. Rembourrage en demi-cercle cousu sous le vêtement à l'endroit des épaules et servant à assurer une bonne tenue de la carrure. L'ampleur de sa blouse à épaulettes (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p. 295). La doublure de l'épaulette (ARNOUX, Mét. tailleur, 1952-53, p. 25).
B.— P. ext., VÊTEMENT MILIT. Large bande de passementerie que les militaires portent boutonnée sur l'épaule, dont l'extrémité arrondie est formée d'une touffe de franges pendantes et dont la forme, la grandeur, la matière, la place, le nombre sont des signes distinctifs du grade. Le jeune homme réfléchit un instant, puis (...) il ôta d'un mouvement lent et triste son épaulette et sa contre-épaulette, insignes de son grade (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 371). [Protée] trône en tunique rouge de militaire anglais avec une superbe casquette-couronne, de grosses épaulettes à graines d'épinard (CLAUDEL, Protée, 1927, I, 4, p. 367).
SYNT. Épaulettes de laine rouge des grenadiers, jaune des voltigeurs, verte avec tournante rouge des fusiliers; épaulettes en or des officiers de l'infanterie de ligne, en argent des chasseurs à pied; épaulettes à franges simples des capitaines, à grains d'épinard des grades supérieurs; le sous-lieutenant porte l'épaulette à droite, le lieutenant l'épaulette à gauche.
— Loc. Noblesse d'épée et d'épaulettes. Alfred. C'est la fille du général comte de Gaston... La comtesse Gaston a conservé sur cette noblesse d'épée et d'épaulettes toute l'influence (DUMAS père, Angèle, 1834, I, 6, p. 115).
♦ Gagner, porter, prendre l'épaulette. Devenir, être officier. Aucun d'eux ne pouvait devenir officier; — les vilains n'étaient pas dignes de porter l'épaulette (ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t. 1, 1870, p. 14).
Rem. On rencontre ds la docum. a) L'adj. dérivé épauleté, ée. Qui est fixé à la place de l'épaulette. Une robe noire bien portée, (...) une épitoge, en cas d'assises, bien épauletée, séduisent mon esprit, sinon moi-même (VERLAINE, Œuvres compl., t. 4, Mes pris., 1893, p. 391). b) Le subst. masc. épauletier, péj. Synon. de officier. « Tout ce tas d'épauletiers, crie-t-elle en apostrophant ce groupe d'officiers, se moquent de nous... » (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 103).
Prononc. et Orth. :[]. MART. Comment prononce 1913, p. 116, observe que la 2e syll. n'étant plus sous l'accent tend à s'ouvrir. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 2e moitié XIIIe s. [ms.] espaulete « petite épaule » (Salut d'Amors ds T.-L.); 2. a) 1534 « partie de l'armure » (Arrêt in Recueil gén. des anciennes lois fr., éd. Isambert, Decrusy, Armet, XII, 385); b) 1773 costume milit. (VOLTAIRE, Tactique ds LITTRÉ). Dér. de épaule; suff. -ette; 2a à rapprocher de épaulière. Fréq. abs. littér. : 261. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 453, b) 611; XXe s. : a) 515, b) 85. Bbg. HASSELROT 1972 20e s., p. 10.
épaulette [epolɛt] n. f.
ÉTYM. 1534, « partie de l'armure qui protège l'épaule »; espaulete « petite épaule », XIIIe; dimin. d'épaule.
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1 (1611). Vx. Pièce d'un vêtement qui couvre l'épaule (⇒ Empiècement).
♦ (1948). Mod. Rembourrage en demi-cercle cousu à l'épaule d'un vêtement. ⇒ Padding (anglic.). || Épaulette d'un veston, d'une robe. || Mettre des épaulettes à un vêtement. ⇒ Épauler, A., 6.
2 (1930). Mod. Ruban étroit qui passe sur l'épaule et qui soutient un vêtement féminin (⇒ Bretelle). || Épaulette de combinaison, de robe.
1 Elle fit glisser les épaulettes de la chemise et regarda ses épaules et ses seins.
A. Maurois, Terre promise, p. 237.
3 (1773). Ornement militaire fait d'une patte boutonnée sur l'épaule, d'une tournante, et garnie de franges. || Épaulette à grosse torsade ou à graine d'épinard. || Épaulette sans frange ou contre-épaulette. || Attentes d'épaulette brodées. || Épaulettes doublées d'un drap de couleur qui permettait d'identifier l'arme du militaire. || Les épaulettes ne sont plus portées aujourd'hui que par les Saint-Cyriens, à la Légion étrangère, et dans la Garde républicaine.
♦ Spécialt. || Épaulettes d'officier. — Vx. || Gagner ses épaulettes sur le champ de bataille : devenir officier. ⇒ Galon.
2 (…) tous les gardes d'honneur avaient à eux ou d'emprunt quelqu'un de ces beaux habits bleu de ciel avec deux épaulettes de colonel en argent, qui avaient brillé sept ans auparavant.
Stendhal, le Rouge et le Noir, I, XVIII.
3 C'était un cuirassier, un officier, un officier même d'un certain rang; une grosse épaulette d'or sortait de dessous la cuirasse (…)
Hugo, les Misérables, II, I, XIX.
4 Techn. a Mar. Renfort adapté sur un mât et qui sert de support aux barres et au capelage. || Épaulette de mât.
b Entaille faite sur une pièce de bois et destinée à recevoir l'adent d'une autre pièce.
Encyclopédie Universelle. 2012.