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CHARBONNAGES DE FRANCE
CHARBONNAGES DE FRANCE

CHARBONNAGES DE FRANCE

Les Charbonnages de France sont nés en 1946 de la nationalisation des Houillères de France, pour la plupart déjà intensivement exploitées depuis plus d’un siècle. Depuis leur création, leur mission a considérablement évolué. De fournisseur de l’énergie principale du pays, l’entreprise est passée à un rôle d’acteur industriel placé sur un marché concurrentiel. Opérateur du traitement du charbon, le groupe intervient dans toutes les phases de la chaîne charbonnière: extraction, gestion industrielle des mines, maîtrise des métiers de la préparation et de la valorisation des combustibles (notamment production de coke et d’électricité), mais aussi dans la reconstitution d’un tissu industriel sur les anciens sites.

À l’origine, la loi de 1946 crée une fédération d’établissements publics à caractère industriel et commercial: les Houillères du bassin du Nord et du Pas-de-Calais (qui seront fermées en 1990), les Houillères du bassin de Lorraine et sept houillères (Aquitaine, Auvergne, Blanzy, Cévennes, Dauphiné, Loire et Provence) qui seront rassemblées en 1969 au sein des Houillères de bassin du Centre et du Midi. L’ensemble est coordonné à Paris par l’établissement central, Charbonnages de France (C.d.F.), placé sous la tutelle du ministère de l’Industrie.

La production, après une très forte progression (45,4 millions de tonnes en 1947; 58,9 millions de tonnes en 1958), commence à décliner en 1960 pour atteindre 8,1 millions de tonnes en 1996. Depuis le milieu des années 1980, l’extraction charbonnière en Europe est affectée d’un déséquilibre structurel. Ce phénomène tient, d’une part, à la nature des gisements et à l’épuisement des couches les plus accessibles et, d’autre part, à la concurrence du charbon importé et des autres énergies primaires pour les usages domestiques et industriels (énergie nucléaire et gaz naturel essentiellement).

En France, un Pacte charbonnier a été signé en octobre 1994: il prévoit l’arrêt complet de l’exploitation minière en 2005 et garantit à chaque mineur qui le souhaite de pouvoir poursuivre sa carrière dans le groupe Charbonnages de France.

Face à la réduction de la production charbonnière nationale, C.d.F. a diversifié ses activités:

– Elle assure la ré-industrialisation des bassins houillers en facilitant l’implantation de P.M.E.-P.M.I.. Pour ce faire, elle utilise les leviers des sociétés financières d’investissement comme la Société financière pour l’industrialisation des régions minières (Sofirem) et la Financière Nord-Pas-de-Calais (Finorpa).

– Elle exporte également son savoir-faire minier, notamment en Inde, et assure ainsi des marchés pour les constructeurs français de matériels de mine. Sa filiale d’ingénierie, C.d.F.-Ingénierie S.A., spécialisée dans l’ingénierie thermique, développe, particulièrement en République tchèque et en Ukraine, les chaudières à lit fluidisé circulant (L.F.C.) qui limitent les émissions d’oxydes de soufre et d’azote. En coopération avec la Société industrielle pour le développement de l’énergie charbon et la cogénération (S.I.D.E.C.), une autre filiale de C.d.F. qui finance les projets, C.d.F.-Ingénierie a développé, à la Réunion et à la Guadeloupe, la filière bi-combustible qui utilise la bagasse, résidu de la canne à sucre, avec du charbon pour produire à la fois de la vapeur et de l’électricité; le réseau électrique de la Réunion est ainsi alimenté à plus de 50 p. 100 par de l’électricité produite dans deux centrales bi-combustibles bagasse-charbon.

C.d.F.-Ingénierie assure aussi l’ingénierie de la Société nationale d’électricité et de thermique (S.N.E.T.), la société d’électricité du groupe Charbonnages de France, qui a été créée le 1er janvier 1995, par la filialisation des centrales thermiques des houillères.

Les sociétés S.N.E.T., C.d.F.-Ingénierie et S.I.D.E.C. constituent avec le Cerchar, Centre d’études et de recherches du charbon, le pôle électrique du groupe C.d.F. L’ensemble industriel ainsi créé représente une puissance électrique installée de 2 600 mégawatts sur cinq sites d’exploitation répartis dans l’est et le sud de la France. Deuxième producteur national d’électricité d’origine thermique, il rassemble tous les potentiels de compétences et d’expériences qui se sont constitués dans la construction et l’exploitation des centrales électriques minières françaises. Avec la maîtrise de technologies de combustion d’avant-garde (L.F.C.) appliquées à une gamme très large de combustibles, ses atouts pour l’avenir sont nombreux. Déjà, le pôle électrique assure plus de 50 p. 100 du chiffre d’affaires du groupe C.d.F.

Encyclopédie Universelle. 2012.