escale [ ɛskal ] n. f.
• déb. XIVe; h. XIIIe; it. scala; lat. scala, gr. skala (à Constantinople au Ve s.) « échelle »
1 ♦ Action de s'arrêter pour se ravitailler, pour embarquer ou débarquer des passagers, du fret. ⇒ halte, relâche. Faire escale. ⇒ 1. toucher (à un port). Port d'escale. L'avion fait escale à Londres. — Durée de l'arrêt. Visiter une ville pendant l'escale. ⇒aussi stop-over.
2 ♦ (XVIe-XVIIe; scale 1366) Lieu offrant la possibilité de relâcher. ⇒ échelle, 1. port, relâche. Arriver à l'escale. — Escales d'une ligne aérienne, d'une route maritime. « Sur deux mille cinq cents kilomètres, du détroit de Magellan à Buenos-Aires, des escales semblables s'échelonnaient » (Saint-Exupéry).
● escale nom féminin (italien far scala, faire escale, du latin scala, échelle, parce qu'on descendait à terre à l'aide d'une échelle) En parlant d'un navire ou d'un avion, action de se ravitailler quelque part, d'y faire des opérations commerciales, d'y débarquer ou d'embarquer du fret ou des passagers. Point d'arrêt ou de relâche d'un navire ou d'un avion : Les escales d'une ligne aérienne. Temps d'arrêt passé dans cet endroit : Avoir cinq heures d'escale. ● escale (expressions) nom féminin (italien far scala, faire escale, du latin scala, échelle, parce qu'on descendait à terre à l'aide d'une échelle) Faire escale quelque part, s'y arrêter au cours d'un voyage par mer ou par air. ● escale (synonymes) nom féminin (italien far scala, faire escale, du latin scala, échelle, parce qu'on descendait à terre à l'aide d'une échelle) Faire escale quelque part
Synonymes :
- halte
- relâche
escale
n. f.
d1./d Action de relâcher pour embarquer ou débarquer des passagers, se ravitailler, etc. Port, quai d'escale. Escale technique.
d2./d Lieu de cette relâche. Singapour est une escale importante.
|| (Afr. subsah.) Lieu de halte (gare routière, de chemin de fer) où se trouvent regroupés de petits commerçants; ce centre de commerce. Le cultivateur allait voir le traitant à l'escale.
⇒ESCALE, subst. fém.
Dans le domaine des transp.
A.— [En parlant de la nav. mar. et, p. ext., de la nav. aérienne] Action de s'arrêter pour ravitaillement, embarquement et débarquement, ou pour échapper au mauvais temps. Port d'escale. Je voyageais pour mon plaisir, mon bateau a fait escale à Sainte-Lucie (MAUROIS, Silences Bramble, 1918, p. 63). L'avion a filé sans escale de Gander sur Paris et il est arrivé avec deux heures d'avance (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 491) :
• 1. ... le port de Yokohama (...) est une relâche importante du Pacifique, où font escale tous les steamers employés au service de la poste et des voyageurs entre l'Amérique du Nord, la Chine, le Japon et les îles de la Malaisie.
VERNE, Tour monde, 1873, p. 124.
— P. anal. [À propos d'un déplacement sur terre, d'un itinéraire parcouru à pied, en voiture, etc.] Arrêt momentané (dans un parcours). (Quasi-)synon. étape. Il lui avait semblé superflu de faire escale à Saint-Germain-des-Prés, car il avait cette église en horreur (HUYSMANS, En route, t. 1, 1895, p. 85). Nous partirons bientôt pour une longue randonnée à travers l'Espagne du Nord, avec des escales dans des régions presque inconnues (T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1963, p. 221).
♦ P. métaph. Chaque rue lui rappelait une escale du pèlerinage aux enfers qui avait été sa vie (BLOY, Désesp., 1886, p. 160).
B.— P. méton.
1. Lieu où l'on s'arrête pour faire escale. D'escale en escale; les escales du Levant. L'éclairage de nos escales n'était pas encore réalisé (SAINT-EXUP., Terre hommes, 1939, p. 156).
— Spéc. Point d'arrêt d'un bateau. Une des barques d'attente attachées à l'escale (SAND, Elle et lui, 1859, p. 188).
2. Arrêt dans une escale, envisagé du point de vue de sa durée. Une brève escale; au cours de, pendant une escale. Une escale de trois heures à Calvi ou à l'île Rousse allonge une traversée déjà rendue pénible (LORRAIN, Heures Corse, 1905, p. 68).
3. Rare. Personnel chargé d'assurer le ravitaillement pendant l'escale :
• 2. S'il châtiait ainsi tout retard, il faisait acte d'injustice mais il tendait vers le départ la volonté de chaque escale; il créait cette volonté. Ne permettant pas aux hommes de se réjouir d'un temps bouché, comme d'une invitation au repos, il les tenait en haleine vers l'éclaircie, et l'attente humiliait secrètement jusqu'au manœuvre le plus obscur.
SAINT-EXUP., Vol nuit, 1931, p. 92.
Prononc. et Orth. :[]. Enq. : /eskal/. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. Début XIVe s. faire escale (Geste des Chiprois, éd. G. Raynaud, p. 226 : tous siaus quy faizeent escale par Pize). Empr. à l'ital. scala « escale », déjà attesté en lat. médiév. de Gênes en 1157 (Caffarus ds DU CANGE, s.v. scala 7; cf. fr. scale au XVIe s. ds JAL1), proprement « échelle facilitant le débarquement » (1082, lat. médiév. de Venise d'apr. FEW t. 11, p. 269b), empr. au gr. byz. « id. » (attesté au Ve s. à Constantinople), lui-même empr. au lat. class. scala (échelle; v. FEW loc. cit. et M.-L. Wagner ds Z. rom. Philol. t. 39, pp. 97-98). Fréq. abs. littér. :166. Bbg. CHAUTARD (É.). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 416. — FLUTRE (L.-F.). Termes comm. des 17e et 18e s. R. Ling. rom. 1961, t. 25, p. 279. — HOPE 1971, p. 38, 187. — LA LANDELLE (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 409. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 326. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 144; t. 2 1972 [1925], p. 102. — VIDOS 1939, pp. 350-352.
escale [ɛskal] n. f.
ÉTYM. Déb. XIVe; attestation isolée, XIIIe; ital. scala, grec skala (à Constantinople au Ve) « échelle », dans l'expression far scala.
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♦ En parlant des navires, et, par anal., des avions.
1 (À cause de l'échelle servant au débarquement). Lieu offrant la possibilité de relâcher. ⇒ Échelle, port, relâche. || Arriver à l'escale. || Escales prévues sur une route maritime, aérienne (→ Courrier, cit. 5).
1 Sur deux mille cinq cents kilomètres, du détroit de Magellan à Buenos-Aires, des escales semblables s'échelonnaient; mais celle-ci s'ouvrait sur les frontières de la nuit, comme en Afrique, sur le mystère, la dernière bourgade soumise.
Saint-Exupéry, Vol de nuit, p. 21.
♦ ☑ Loc. Anciennt. Les escales du Levant : certaines villes côtières, sur la Méditerranée. ⇒ Échelle.
2 Action de s'arrêter pour se ravitailler, pour embarquer ou débarquer des passagers, du fret. ⇒ Halte, relâche. || Faire escale quelque part. ⇒ Toucher (à un port). || L'avion fait escale à Londres. — Durée de l'arrêt. || Une escale de quelques heures. || Escale prolongée. ⇒ anglic. Stop-over. || Visiter une ville, faire un peu de tourisme pendant l'escale.
2 (…) une heure après, se leva le vent nommé nord-nord-ouest auquel ils donnèrent pleines voiles, et prirent la haute mer, et en br(i)efs jours, passant par Porto Sancto et par Madère, firent (e)sca(l)le ès îles de Canarre (Canaries).
Rabelais, Pantagruel, 24.
3 Tantôt la solitude de la mer, tantôt des escales en des points perdus de la côte de Corse ou d'Italie (…)
Loti, Matelot, IX, p. 37.
♦ Sans escale. || Vol pour Tokyo sans escale. ⇒ Direct.
3 Fig. ⇒ Étape. || Faire escale chez un parent. — Par métaphore :
4 (…) les pavés et le bitume de cette ville de damnation, où chaque rue lui rappelait une escale du pèlerinage aux enfers qui avait été sa vie.
Léon Bloy, le Désespéré, p. 120.
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DÉR. Escaler.
Encyclopédie Universelle. 2012.