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escobar

escobar [ ɛskɔbar ] n. m.
• 1656; nom d'un père jésuite casuiste
Vx Casuiste hypocrite qui résout adroitement et au mieux de ses intérêts les cas de conscience les plus délicats. N. f. ESCOBARDERIE [ ɛskɔbardəri ].

escobar nom masculin (de Escobar, nom propre) Littéraire. Personnage hypocrite qui use d'arguments de casuiste pour parvenir à ses fins.

⇒ESCOBAR, subst. masc.
Personnage hypocrite, sachant utiliser d'adroits subterfuges pour arriver à ses fins ou les justifier. Ainsi, serait faite, pour la plus grande confusion des escobars, même officiels (...), la preuve qu'on sait en France, respecter la peinture ancienne (LHOTE, Peint. d'abord, 1942, p. 37).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1932. Parfois écrit avec d final (cf. BESCH. 1845 ainsi que l'ex. 11 de CLADEL, s.v. ahurir). Étymol. et Hist. Av. 1843 escobard (M. Ourry ds BESCH. 1845); 1864 escobar (LITTRÉ). Du nom d'A. Escobar y Mendoza (1589-1669), jésuite esp. casuiste que Pascal prit pour cible dans les Provinciales (V et VI; cf. aussi Ballade sur Escobar de La Fontaine ds Œuvres, éd. H. Régnier, t. IX, pp. 19-21). Fréq. abs. littér. :6.
DÉR. 1. Escobarder, verbe intrans. Agir, parler en escobar. Nous avions alors des amis chauds parmi ces ambassadeurs, et quelques-uns furent jusqu'à témoigner leur surprise au diplomate anglais, en lui rappelant que cela [son rapport] ressemblait peu à ce qu'il leur avait dit au sortir de la conférence même. Lord Whitworth escobarda comme il put, mais n'en maintint pas moins les assertions du document officiel (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 761). []. Ds Ac. dep. 1835. 1re attest. 1740-55 « obtenir quelque chose par des moyens détournés » (SAINT-SIMON, Mémoires, éd. H. de Boislisle, t. 24, p. 174); de Escobar (escobar), d'apr. le suff. péj. -ard, dés. -er. Fréq. abs. littér. : 1. 2. Escobarderie, subst. fém. Pratique (habituelle) de l'hypocrisie à la manière d'un escobar. Tout ce que peuvent donner l'escobarderie patriotique, l'objection tacite et la restriction mentale se devinait dans ses mains de patte-pelu [d'un marquis Secrétaire d'État] (MORAND, Flagell. Séville, 1951, p. 163). P. méton. Action, propos hypocrites, dignes d'un escobar. Par les plus misérables escobarderies de la terre vous me demandez toujours des réponses sur ce que vous ne savez que trop (STAËL, Lettres L. de Narbonne, 1793, p. 210). []. Ds Ac. dep. 1835. 1re attest. 1769 « tromperie subtile » (Mme DU DEFFAND, Corresp., Lettre à la duchesse de Choiseul, 26 déc. ds QUEM. DDL t. 6); de Escobar (escobar), d'apr. le suff. péj. -ard, suff. -erie. Fréq. abs. littér. : 4.
BBG. — BOULAN 1934, p. 71.

escobar [ɛskɔbaʀ] n. m.
ÉTYM. 1656; nom d'un père jésuite, casuiste célèbre par sa doctrine morale au XVIIe siècle.
Vx. Casuiste hypocrite, qui résout adroitement et au mieux de ses intérêts les cas de conscience les plus délicats.
DÉR. Escobarder.

Encyclopédie Universelle. 2012.