esseulé, ée [ esɶle ] adj.
• v. 1225; de é- et seul
♦ Qu'on laisse seul, sans compagnie. ⇒ délaissé, isolé, seul, solitaire. « Il se sent esseulé dans une contrée inconnue » (Taine).
esseulé, ée
adj. Délaissé, abandonné.
⇒ESSEULÉ, ÉE, part. passé et adj.
I.— Part. passé de esseuler.
II.— Emploi adj. Qui est seul, isolé, sans compagnie. Une existence esseulée. Depuis son veuvage, cette femme se sent triste et esseulée (Ac. 1932). L'âme se sent dépouillée, esseulée, abandonnée (AMIEL, Journal, 1866, p. 115).
♦ Emploi subst. Lando traînait au Maroc une vie d'esseulé romantique (ABELLIO, Pacifiques, 1946, p. 277).
— P. métaph. Une maison esseulée. L'antique forêt que je traversais était composée de pins esseulés (CHATEAUBR., Mém., t. 3, 1848, p. 408).
Prononc. et Orth. :[esœle]. Ds LITTRÉ []; cf. aussi pour l'inf. ds LAND. 1834 [s] et à titre de var. ds WARN. 1968. L'adj. est admis ds Ac. 1762-1878. L'inf. seulement ds Ac. 1932. Fréq. abs. littér. :15.
esseulé, ée [esœle] adj.
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♦ Qu'on laisse seul, sans compagnie. ⇒ Délaissé, isolé, seul, solitaire; (régional) asseulé. || Jeune fille esseulée dans un coin du bal. — N. || Un esseulé, une esseulée : personne solitaire.
1 Mais comme elle (Madeleine) était la seule, dans son endroit, qui n'eût pas du tout souci d'elle-même, elle se trouvait bien esseulée et s'ennuyait beaucoup, sans trop connaître la cause de son ennui.
G. Sand, François le Champi, II, p. 37.
2 Il se sent esseulé dans une contrée inconnue, livré à des dangers qu'il ignore et auxquels il ne peut parer.
Taine, les Origines de la France contemporaine, III, t. IV, p. 92.
♦ Par ext. (choses). || Villa esseulée.
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DÉR. Esseuler.
Encyclopédie Universelle. 2012.