estocade [ ɛstɔkad ] n. f.
• v. 1475; it. stoccata, ou de l'a. fr. estocquer
1 ♦ Vx Coup d'estocade. ⇒ 3. botte.
2 ♦ (1831; esp. estocada) Taurom. Coup d'épée, dans la mise à mort du taureau (⇒ estoquer). « le matador devant passer le bras entre les cornes de l'animal et lui donner l'estocade entre la nuque et les épaules » (Gautier). — Loc. Donner l'estocade à (un adversaire), le réduire à merci, l'achever.
● estocade nom féminin (italien stoccata, du français estoc) Épée de ville des XVIe et XVIIe s. Vieux. Coup donné avec la pointe de l'épée ; botte. Littéraire. Attaque rude et soudaine : Porter une estocade à un contradicteur. En tauromachie, coup d'épée porté par le matador pour achever le taureau à l'issue du combat. ● estocade (expressions) nom féminin (italien stoccata, du français estoc) Donner, porter l'estocade, porter le coup décisif qui démolit quelqu'un, réduit à néant quelque chose ; achever. ● estocade (synonymes) nom féminin (italien stoccata, du français estoc) Coup donné avec la pointe de l'épée ; botte.
Synonymes :
- botte
estocade
n. f. Coup donné avec la pointe de l'épée.
|| Spécial. Coup de pointe par lequel le matador tue le taureau. Donner, porter l'estocade.
|| Fig. Attaque imprévue et décisive.
⇒ESTOCADE, subst. fém.
ESCR., TAUROM. Coup porté avec la pointe d'une épée. Allonger, recevoir une estocade. Grande estocade (Ac.). Quand il se retrouva, titubant, derrière le taureau, il vit que l'estocade était un peu en avant et pas assez profonde (MONTHERL., Bestiaires, 1926, p. 540).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1546 estoquade « botte portée avec la pointe de l'épée » (J. MAUGIN, Palmerin d'Olive, 59b d'apr. H. Vaganay ds Rom. Forsch. t. 32, p. 60); 1547 estocade (N. DU FAIL, Propos rustiques, ds Œuvres, éd. J. Assézat, t. 1, p. 116); 2. 1843 taurom. donner l'estocade (Th. GAUTIER, Voyage en Espagne, p. 214 ds ROB.). Empr. à l'ital. stoccata « id. », attesté dep. 1541 (F. Berni ds TOMM.-BELL.), dér. de stocco « épée », empr. au fr. estoc1. Le sens 2 est dû à l'infl. de l'esp. estocada. Fréq. abs. littér. : 27.
DÉR. Estocader, verbe trans. Porter des estocades. Il estocade rudement (Ac.). Va aux avant-postes, mon garçon, les Russes ne sont pas loin et nous aurons bientôt à estocader de nos armes, tant à merdre qu'à phynances et à physique (JARRY, Ubu, 1895, IV, 3, p. 71). — [], (j')estocade []. Ds Ac. 1694-1932. — 1re attest. 1584 (DU BARTAS, 2e Semaine, 4e Jour, la Decadence, p. 524 ds HUG.); de estocade, dés. -er. — Fréq. abs. littér. : 1.
BBG. — HOPE 1971, p. 193.
estocade [ɛstɔkad] n. f.
ÉTYM. 1547; estoquade, 1546; adapt. de l'ital. stoccata, de stocco. → Estoc.
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1 Vx ou techn. (escr.). || Coup d'estocade : botte, grand coup de pointe.
1 Nous vidons sur le pré l'affaire sans témoins;
Et le perçant à jour de deux coups d'estocade
Je le mets hors d'état d'être jamais malade (…)
Corneille, le Menteur, IV, 1.
2 Vx. Grande épée à pointe en ogive (aux XVIe-XVIIe siècles).
3 (1831, Mérimée; esp. estocada, de estoque. → 2. Estoc). Taurom. Coup d'épée, dans la mise à mort du taureau. ⇒ Estoquer.
2 L'épée lui était entrée dans le front et avait piqué la cervelle, coup défendu par les lois de la tauromachie, le matador devant passer le bras entre les cornes de l'animal et lui donner l'estocade entre la nuque et les épaules (…)
Th. Gautier, Voyage en Espagne, p. 214.
♦ Fig. Attaque violente à laquelle on ne s'attend pas. — ☑ Loc. Donner l'estocade à (un adversaire), dans une discussion, un conflit, le réduire à merci, l'achever.
3 Antoine le ramenait une heure plus tard, fourbu, dégoûté, pour un an, d'engrenages, de cames et d'excentriques, presque à point pour l'estocade.
A. Maurois, Bernard Quesnay, VIII, p. 54.
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DÉR. Estocader.
Encyclopédie Universelle. 2012.