estomaquer [ ɛstɔmake ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1555 pronom.; lat. stomachari → estomaqué
♦ Fam. Étonner, surprendre par qqch. de choquant, d'offensant. Sa conduite a estomaqué tout le monde. ⇒ scandaliser, suffoquer.
● estomaquer verbe transitif (latin stomachari, s'irriter) Familier. Causer à quelqu'un une surprise vive ; stupéfier, épater : Cette nouvelle l'a estomaqué. ● estomaquer (synonymes) verbe transitif (latin stomachari, s'irriter) Familier. Causer à quelqu'un une surprise vive ; stupéfier, épater
Synonymes :
- épater
- époustoufler (familier)
- méduser
- pétrifier
- sidérer
- souffler (familier)
- stupéfier
estomaquer
v. tr. Fam. Frapper, saisir d'étonnement.
⇒ESTOMAQUER, verbe trans.
Familier
A.— Frapper à l'estomac. Je charge! J'en estomaque deux! J'en empale un tout vif! Quelqu'un m'ajuste : paf! (ROSTAND, Cyrano, 1898, II, 9, p. 99). Au septième round Jacques lui estomaqua le plexus solaire d'une gauche infaillible (QUENEAU, Loin Rueil, 1944, p. 62).
B.— Au fig. Frapper d'étonnement, couper le souffle. Je suis prête à quitter la maison demain s'il le fallait (...) — Ah! pour le coup, vous m'estomaquez, ma petite ... (H. BATAILLE, Maman Colibri, 1904, III, 6, p. 24). Elle (...) n'a fait qu'un saut du boulevard extérieur sur la scène, estomaquée de gagner, en chantant, deux cent dix francs par mois (COLETTE, Vagab., 1910, p. 20).
— Emploi pronom. à valeur subjective. Il n'a pas sujet de s'estomaquer, de s'en estomaquer (Ac.).
Rem. On rencontre ds la docum. a) Le part. prés. adj. estomaquant, ante. Qui frappe d'étonnement, qui coupe le souffle. Clemenceau vint à la tribune et dit à Jaurès :« Vous voulez dire à l'Angleterre que nous ne la soutiendrons pas si elle est attaquée. C'est pour qu'elle ne nous soutienne pas? ». C'est estomaquant! (BARRÈS, Cahiers, t. 7, 1908-09, p. 248). b) Le part. passé en emploi adj. estomaqué, ée. Qui est frappé d'étonnement, qui a le souffle coupé. Joseph s'était interrompu de flûter (...) il se tenait debout, d'un air tout estomaqué (SAND, Maîtres sonneurs, 1835, p. 58). Le groupe Picabia (...) exposait cet Oeil Cacodylate que la clientèle, un peu estomaquée quand même, admirait sans réserves (FARGUE, Piéton Paris, 1939, p. 53).
Prononc. et Orth. :[], (j')estomaque []. Ds Ac. 1694-1932; jusqu'à Ac. 1878 à la forme pronominale. Étymol. et Hist. 1480 estomaquié « suffoqué par l'étonnement, l'indignation (comme sous l'action d'un coup à l'estomac, à la poitrine) » (Barâtre infernal, Bibl. de Rouen, A. 297, Ancien fonds ds DELB. Notes), qualifié de ,,familier`` dep. Ac. 1694. Dér. de estomac; dés. -er; cf. lat. class. stomachari « s'irriter, se formaliser de quelque chose ». Fréq. abs. littér. :25. Bbg. DARM. 1877, p. 21.
estomaquer [ɛstɔmake] v. tr.
ÉTYM. 1555, pron.; au p. p. estomaquié, 1480; lat. stomachari « s'irriter », de stomachus (→ Estomac), au sens de « humeur mauvaise ».
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1 Vx. Frapper (qqn) à l'« estomac », à la poitrine.
2 Mod. et fam. Étonner, surprendre (par qqch. de choquant, d'offensant). || Sa conduite a estomaqué tout le monde. ⇒ Scandaliser, suffoquer.
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s'estomaquer v. pron.
ÉTYM. (1555).
♦ Vx. S'affliger, se fâcher; s'époumoner. — Mod. S'étonner. ⇒ Estourbir. || Il n'a pas sujet de s'en estomaquer (Académie).
1 Il ne faut point, monsieur, s'estomaquer si fort :
On peut en un moment nous mettre tous d'accord.
J.-F. Regnard, le Légataire universel, IV, 7.
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estomaqué, ée p. p. adj.
♦ Très étonné, surpris. ⇒ Ahuri, épaté. || Elle l'écoutait parler, estomaquée de tant d'insolence. || Il est encore tout estomaqué d'avoir réussi aussi facilement.
2 (…) il me tenait au bout de son épée, assez estomaqué et pantois de ma déconvenue, et il me pouvait mettre à la brochette, comme un becfigue, rien qu'en étendant le bras (…)
Th. Gautier, le Capitaine Fracasse, t. II, XIV, p. 141.
3 Jadin est une petite chanteuse, si novice au concert, qu'elle n'a pas eu le temps encore d'oxygéner ses cheveux châtains; elle n'a fait qu'un saut du boulevard extérieur sur la scène, estomaquée de gagner, en chantant, deux cent dix francs par mois.
Colette, la Vagabonde, p. 20.
Encyclopédie Universelle. 2012.