1. étamine [ etamin ] n. f.
1 ♦ Petite étoffe mince, légère, non croisée. Étamine de soie, de fil. Étamine de laine, faite avec de la laine peignée et non feutrée. « Une longue robe d'étamine remplace pour elle les ornements du siècle » (Chateaubriand).
2 ♦ (v. 1260) Tissu peu serré de crin, de soie, de fil qui sert à cribler ou à filtrer. Passer une farine, une poudre, un liquide à l'étamine.
étamine 2. étamine [ etamin ] n. f.
• av. 1690; lat. stamina, plur. de stamen, d'apr. 1. étamine
♦ Chez les plantes phanérogames, Élément de la partie mâle de la fleur (⇒ androcée). Les étamines des angiospermes sont constituées d'un filet et d'une anthère où est produit le pollen.
● étamine nom féminin (latin médiéval staminea, du latin classique stamen, -inis, fil) Petite étoffe mince, non croisée, en laine, en coton ou en laine et coton. Sorte de canevas à tissage régulier, fabriqué en lin ou en coton et très apprêté, utilisé en tapisserie. Carré de toile ou de laine servant à filtrer certaines préparations liquides. ● étamine nom féminin (bas latin stamina, pluriel du latin classique stamen, -inis, fil) Organe sexuel mâle contenu dans les fleurs.
étamine
n. f.
d1./d étoffe mince non croisée. étamine de soie.
d2./d Tissu peu serré, qui sert à filtrer, à tamiser. Passer une décoction à l'étamine.
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étamine
n. f. BOT Organe mâle des phanérogames, constitué d'une partie grêle, le filet, qui porte à son extrémité l'anthère, où s'élabore le pollen. Les étamines sont insérées entre les pétales et les carpelles.
I.
⇒ÉTAMINE1, subst. fém.
BOT. Organe mâle de la fleur (chez les plantes phanérogames), généralement constitué du filet et de l'anthère, situé entre la corolle et le pistil. Je me demande, quand elles [des plantes] se fécondent elles-mêmes sans le secours des insectes ou des souffles aériens comme certaines le font, quand les étamines se penchent et se vident sur les pistils, si elles n'éprouvent pas des frissons amoureux (PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, p. 111). Un bouton s'est ouvert ce matin en une grande fleur aux pétales écarlates et noirs (...). C'est sa journée, son tour de confesser la splendeur du monde. Elle a poussé de longues étamines rouges qui, chacune portent une ombelle de petites pointes safranées (GUÉHENNO, Journal « Révol. », 1938, p. 128). Cf. aussi anthère ex. 3, avortement ex. 6, calice ex. 5.
— P. métaph. :
• Ce doit être bon de mourir!
Bon, comme de faire l'amour,
(...)
D'être à deux une seule fleur,
Fleur hermaphrodite, homme et femme,
De sentir le pistil en pleur,
Sous l'étamine toute en flamme
NOUVEAU, Valentines, 1886, p. 167.
Prononc. et Orth. :[etamin]. Ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist. 1690 bot. estamine (FUR.). Francisation, sous l'infl. de étamine2, du lat. impérial stamina, neutre plur. de stamen, staminis « fil, filament » (Pline ds FORC.).
II.
⇒ÉTAMINE2, subst. fém.
A.— TEXT. Étoffe légère et souple caractérisée par sa tissure très lâche et servant à confectionner des vêtements, des rideaux, des voiles, des drapeaux, etc. Étamine noire; étamine de coton, de laine; drapeau, robe d'étamine. Ombres majestueuses, effacées par l'étamine des voiles noirs (ADAM, Enf. Aust., 1902, p. 327). Un rideau de grosse étamine retenait les mouches et laissait passer l'air (GIDE, Caves, 1914, p. 798). Ambert était alors une ville marchande où l'on fabriquait de l'étamine à pavillons pour flammes et banderoles de vaisseau (POURRAT, Gaspard, 1922, p. 12).
— Spéc., COUT. Canevas servant à faire de la tapisserie. [Il] comptait ses points sur l'étamine bien tendue d'un tambour (COLETTE, Mais. Cl., 1922, p. 136).
B.— 1. TECHNOL. Filtre généralement formé d'étoffe non croisée (parfois de métal) et servant à passer des liqueurs, des sauces, etc. Vous goûtez si l'assaisonnement se trouve de haut goût : alors vous le passez par l'étamine fine, ou par un tamis de crin ordinaire (Gdes heures cuis. fr., Carême, 1833, p. 132).
2. Expr. fig. Passer, trier, etc. (qqn, qqc.) à, par l'étamine. Soumettre à un examen critique très pointilleux, faire subir une sélection très sévère. Le premier sot venu vous prend, vous examine, Et vous fait à son gré passer par l'étamine (POMMIER, Crâneries, 1842, p. 170). Ne s'attachant plus qu'aux œuvres triées à l'étamine, distillées par des cerveaux tourmentés et subtils (HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 116).
— P. méton., péj. (au plur.). Rudes épreuves, traitements, procédés pénibles. Quelles étamines! L'exigence de la jeune personne de faire stipuler dans le contrat 4 000 francs par an pour ses toilettes (GONCOURT, Journal, 1862, p. 1086). Vous me faites subir de rudes étamines (FLAUB., Corresp., 1874, p. 115).
Rem. La docum. atteste étaminier, subst. masc. Personne qui fabrique, vend de l'étamine. Attesté ds Ac. 1798-1932, BESCH. 1845, Lar. 19e-Lar. Lang. fr., LITTRÉ, DG, ROB., QUILLET 1965.
Prononc. et Orth. :[etamin]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1160-74 estamine « tissu léger de laine ou de coton qui servait en particulier à la confection d'un vêtement porté par les moines » (WACE, Rou, éd. A. J. Holden, 2e part., 2009); 2. ca 1393 « étoffe peu serrée dont on se sert pour tamiser » (Ménagier, II, 136 ds T.-L.); 3. 1765 déc. « canevas utilisé en tapisserie » tapisserie d'étamine (Inventaire du château d'Amilly ds HAVARD t. 2, p. 543). Empr., par substitution de suff. (stamina), au lat. médiév. staminea (665 ds NIERM.) au sens de « chemise en laine portée par les moines » fém. subst. de l'adj. « garni de fil », dér. de stamen (gr. ), v. étaim, plutôt qu'issu de staminea avec introduction du suff. -ine (cf. BL.-W.5).
STAT. — Étamine1 et 2. Fréq. abs. littér. :117.
BBG. — QUEM. DDL t. 3 (s.v. étaminier).
1. étamine [etamin] n. f.
ÉTYM. 1636; estamine, v. 1155; lat. pop. staminea, de stamineus « fait de fil », de stamen « fil ». → Étaim.
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1 Techn. ou littér. Petite étoffe mince, légère, non croisée. || Étamine de soie, de fil. || Broderie sur étamine. || Étamine de laine, faite avec de la laine peignée et non feutrée. ⇒ Burat. || Robe, voile d'étamine.
1 Une longue robe d'étamine remplace pour elle (Amélie) les ornements du siècle.
Chateaubriand, René, p. 207.
1.1 (…) à ce moment il put voir entre les pilastres de pierre l'une des bandes d'étamine qui courait le long de la façade avec, découpés par les balustrades, des fragments de lettres lues cette fois de l'intérieur et à l'envers, la mince trame du tissu visible ainsi, à contre-jour (…)
Claude Simon, le Palace, p. 24.
♦ Canevas à tissage régulier, en lin ou en coton, très apprêté, utilisé en tapisserie.
2 (V. 1260). Tissu peu serré (de crin, de soie, de fil…) qui sert à cribler ou à filtrer. || Blutoir fait d'étamine. || Passer une farine, une poudre, un liquide à l'étamine.
♦ ☑ (1640). Loc. littér. Passer (qqn, qqch.) à l'étamine, par l'étamine : soumettre (quelqu'un, quelque chose) à un examen sévère, à une épreuve; examiner.
2 Qu'il lui fasse tout passer par l'étamine et ne loge rien en sa tête par simple autorité et à crédit (…)
Montaigne, Essais, I, XXVI.
♦ (Passer étant intrans.). Être soumis à examen.
3 Tout passait par son étamine (…)
La Fontaine, Contes, IV, 8.
4 Tout ce qui s'offre à moi passe par l'étamine.
Boileau, Satires, VII.
♦ Par métonymie (vx). Épreuve, examen sévère. || Subir des étamines.
♦ Spécialt. Tissu d'un drapeau, d'un pavillon. || Les drapeaux en étamine flottaient au vent.
5 Presque à l'angle de droite, une longue surface triangulaire, pareille à la flamme d'un pavillon, se déployait de côté au bout élevé d'un mince piquet de bois peint en bleu. L'ensemble offrait l'aspect d'un drapeau symbolisant quelque nation inconnue, grâce aux couleurs de l'étamine — comprenant un fond crème parsemé de lignes rouges peu symétriques et deux pois noirs assez rapprochés qui s'étageaient l'un au-dessus de l'autre vers la base verticale du triangle.
Raymond Roussel, Impressions d'Afrique, p. 170.
➪ tableau Noms et types de tissus.
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DÉR. Étaminier.
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2. étamine [etamin] n. f.
ÉTYM. Av. 1690, Furetière; lat. stamina, plur. de stamen, francisé d'après le précédent.
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♦ Bot. Organe mâle producteur du pollen chez les plantes phanérogames, situé à l'intérieur des enveloppes florales et formé d'une partie allongée (⇒ Filet), supportant une partie renflée (⇒ Anthère) qui renferme le pollen. || L'ensemble des étamines constitue l'androcée. || Lorsque les filets sont soudés ensemble (⇒ Syngénésie) les étamines sont monadelphes, diadelphes, triadelphes, polyadelphes selon qu'elles forment un seul groupe, ou deux, trois, plusieurs groupes égaux. || Plante portant une, trois, plusieurs étamines (plante monandre, triandre, polyandre). || Certaines fleurs ont un nombre d'étamines égal (isostémones) ou non (anisostémones) à celui des pétales; dans le second cas, elles sont diplostémones, triplostémones…, polystémones. || Fleurs staminées, qui n'ont que des étamines et pas de pistil. || Étamine hypogyne, périgyne, épigyne, selon qu'elle s'insère au-dessous, autour ou au-dessus de l'ovaire.
1 Au centre de la fleur, on aperçoit, émergeant des pétales, de minces filaments colorés, les étamines, dont le filet supporte une partie renflée, l'anthère, qui renferme le pollen. C'est l'organe mâle entourant comme une garde d'honneur l'appareil femelle, le pistil (…)
P. Vallery-Radot, le Grand Mystère de la cellule…, p. 32.
♦ Par métaphore :
2 Leurs mains vont caressant sur sa joue enfantine De la jeunesse en fleur la première étamine (…)
André Chénier, Bucoliques, « Hylas ».
Encyclopédie Universelle. 2012.