eustache [ østaʃ ] n. m. ♦ Vx et fam. Couteau de poche à virole et à manche de bois, servant d'arme. « Cette résistance augmenta la fureur de Groult, qui vit rouge et tira son eustache » (France).
● eustache nom masculin Vieux. Couteau de poche à manche de bois et à lame unique.
Eustache
(Jean) (1938 - 1981) cinéaste français: la Maman et la Putain (1973).
⇒EUSTACHE, subst. masc.
Vieilli. Couteau à lame unique, mobile et généralement muni d'une virole. Pointe d'un eustache. Le mendiant avait sur lui un eustache de trois sous, lame de fer, manche de bois noirci ([L'HÉRITIER], Suppl. Mém. Vidocq, t. 1, 1830, p. XXXVIII). Il [Gamelin] (...) tira son couteau de sa poche, un eustache à manche de corne (FRANCE, Dieux ont soif, 1912, p. 83).
— P. ext. Couteau à lame unique et à cran d'arrêt; couteau de poche à plusieurs lames. C'était un véritable eustache, lame épaisse et longue, cran d'arrêt, manche de corne noire (SARTRE, Âge de raison, 1945, p. 147). Plus tard on nous munit d'un long couteau à cran d'arrêt, l'eustache des assassins (CENDRARS, Main coupée, 1946, p. 147) :
• Jacquot se donne une contenance en sortant de sa poche un gros couteau (...) avec des vilebrequins, des scies, des harpons. Il délivre une grande lame (...). D'un geste décidé, il lance son eustache contre un arbre.
QUENEAU, Loin Rueil, 1944, p. 49.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. [1782 (texte s. réf. ds Lar. 19e : un couteau connu sous le nom d'Eustache Dubois)]; 1783 (Encyclop. méthod. Mécan., s.v. coutelier, t. 2, p. 38a : Parmi les couteaux qui se ferment (...) Eustache du Bois, d'un ancien et habile ouvrier de Saint-Étienne en Forez). Cf. ds HAVARD t. 2, p. 583, fig. 440 la reproduction d'un couteau se trouvant dans la coll. Sauvageot (n° 690) au musée du Louvre, et portant écrit sur le manche le nom d'Eustache Dubois. Fréq. abs. littér. :37. Bbg. CHAUTARD (É). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 592. — SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 116. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 119.
eustache [østaʃ] n. m.
ÉTYM. 1782; Eustache Dubois, in D. D. L., 1772; de Eustache Dubois, coutelier à Saint-Étienne au XVIIIe.
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♦ Vx et fam. Couteau de poche à virole et à manche en bois, servant d'arme. || La lame d'un eustache. Spécialt. Couteau à cran d'arrêt. Par ext. Couteau en général.
1 Cette résistance augmenta la fureur de Groult, qui vit rouge et tira son eustache. C'était un méchant couteau pointu dont la lame se ramenait sur un manche de buis cerclé d'anneaux de cuivre.
France, Jocaste, IX, in Œ., t. II, p. 92.
2 Pour ma part, j'avais un magnifique parabellum, mon arme de prédilection. Plus tard on nous munit d'un long couteau à cran d'arrêt, l'eustache des assassins (…)
B. Cendrars, la Main coupée, p. 133.
3 Elle a surtout été une chanteuse réaliste, mademoiselle Cora. Elle m'a dit elle-même que ça finit toujours mal dans ces chansons-là. C'est le genre qui veut ça. Ou bien elles se foutent dans la Seine avec leur nouveau-né, ou bien c'est leur Jules qui joue du couteau et les surine avec son eustache (…)
É. Ajar (R. Gary), l'Angoisse du roi Salomon, p. 203.
Encyclopédie Universelle. 2012.