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extorquer

extorquer [ ɛkstɔrke ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1330; lat. extorquere, de torquere « tordre, tourmenter »
Obtenir (qqch.) sans le libre consentement du détenteur (par la force, la menace ou la ruse). arracher, escroquer, soutirer, tirer, 2. voler; fam. carotter. Extorquer à qqn une signature, de l'argent ( extorsion) , des aveux. Obtenir par une pression morale. Extorquer une promesse, une permission à qqn. « J'extorquai son consentement plus à force d'importunités et de caresses que de raisons » (Rousseau).

extorquer verbe transitif (latin extorquere, arracher) Obtenir malhonnêtement quelque chose de quelqu'un par la violence ou par la ruse : Extorquer de l'argent à une vieille dame. Obtenir quelque chose par une pression morale : Extorquer des aveux à un prévenu.extorquer (synonymes) verbe transitif (latin extorquere, arracher) Obtenir malhonnêtement quelque chose de quelqu'un par la violence ou par...
Synonymes :
- barboter (familier)
- carotter (familier)
- dérober
- escroquer
- soustraire
- soutirer
- voler

extorquer
v. tr. Obtenir (qqch) par la violence, la menace, la duplicité. Extorquer de l'argent.

⇒EXTORQUER, verbe trans.
Obtenir quelque chose de quelqu'un par la force, la menace, la ruse, les caresses ou tout autre moyen excluant le libre consentement d'autrui. Un charmant secrétaire, en bois de rose et citronnier, qu'elle a réussi à extorquer pour trois cents francs (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1932, p. 36) :
1109. Il n'y a point de consentement valable si le consentement n'a été donné que par erreur, ou s'il a été extorqué par violence ou surpris par dol.
Code civil, 1804, p. 201.
Emploi pronom. passif. L'amour, qui est chose divine, ne se commande ni ne s'extorque. Il souffle où il veut (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 394).
En partic. et littér. Extraire (en périphrase factitive). À huit heures et demie demain je me fais extorquer une dent (GIDE, Corresp. [avec Valéry], 1896, p. 280). Emprunter. « Éreinté, soucieux » — je n'aime pas ces attributs. D'ailleurs, ils sont singulièrement les miens et tu ne vas pas me les extorquer (VALÉRY, Corresp. [avec Gide], 1921, p. 484). Galvauder. « Noblesse, dignité, grandeur »... ces termes, j'ai crainte et presque honte à m'en servir, tant on abusa d'eux sans vergogne. Extorqués comme ils sont aujourd'hui, on dirait presque des mots obscènes (GIDE, Ainsi soit-il, 1951, p. 1225).
Rem. On rencontre ds la docum. a) Extorqué, ée, part. passé adj. Qui est obtenu par la force, la menace, la ruse, les caresses ou tout autre moyen excluant le libre consentement d'autrui. L'acte extorqué, procédant par la médiation du signe de l'agent qui a l'initiative de l'œuvre (BLONDEL, Action, 1893, p. 225). b) Extorqué, ée, en emploi subst. Qui est victime d'une extorsion. Dans l'espoir d'avoir part au pillage d'un autre — les extorqués faisant cortège aux extorqueurs (HUGO, Légende, t. 6, 1883, p. 130). c) Extorsif, ive, adj. Exigeant. Quand Véronique ne distingua plus la face pendante de son crucifix, elle raviva une petite lampe d'oraison (...) et s'agenouilla de nouveau (...). L'objurgation amoureuse recommença, plus enflammée, plus véhémente, plus extorsive (BLOY, Désesp., 1886, p. 166).
Prononc. et Orth. :[], (j')extorque []. Cf. é-1. Enq. : // (il) extorque. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1330 (G. DE DIGULLEVILLE, Trois pelerinaiges, B.N. 1577, f° 135c ds GDF. Compl.); av. 1380 (BERSUIRE, T. Liv., ms. Geneviève, f° 112d, ibid.). Empr. au lat. class. extorquere « arracher, obtenir par force ». Fréq. abs. littér. :58.
DÉR. Extorqueur, subst. masc. Celui qui extorque. Tous les landlords islandais n'ont pas été, uniquement, (...) de dangereux ou inutiles extorqueurs d'argent (BOURGET, Ét. angl., 1888, p. 43). [], fém. [-ø:z]. Cf. é-1. 1re attest. 1390 (Ord., VII, 351 ds GDF. Compl.); du rad. de extorquer, suff. -eur2.

extorquer [ɛkstɔʀke] v. tr.
ÉTYM. V. 1355; lat. extorquere, de ex, et torquere « tordre, tourmenter ».
Obtenir (qqch.) sans le libre consentement du détenteur, par la force, la menace ou la ruse. Arracher, carotter (fam.), escroquer (cit. 1), soutirer, tirer. || Extorquer de l'argent, son argent à qqn.(Sans compl. second). || Ce sont des exploiteurs qui extorquent l'argent des paysans, des travailleurs. Exploiter, pressurer, sucer, suer (faire suer). || Chantage (cit. 2) pour extorquer de l'argent.Extorquer à qqn une signature, une promesse, un consentement. Extirper. || Extorquer des aveux à un prisonnier. || Il lui a extorqué le secret de son invention. Dérober, voler.
1 Quiconque aura extorqué par force, violence ou contrainte, la signature ou la remise d'un écrit, d'un acte, d'un titre, d'une pièce quelconque contenant ou opérant obligation, disposition ou décharge, sera puni de la peine des travaux forcés à temps. Quiconque, à l'aide de la menace, écrite ou verbale, de révélations ou d'imputations diffamatoires, aura extorqué ou tenté d'extorquer, soit la remise de fonds ou valeurs, soit la signature ou remise des écrits énumérés ci-dessus, sera puni d'un emprisonnement (…)
Code pénal, art. 400.
2 Enfin j'extorquai son consentement plus à force d'importunités et de caresses que de raisons dont elle se contentât.
Rousseau, les Confessions, V.
3 Ce jour-là j'avais extorqué de mon père la permission de suivre Barbier.
Stendhal, la Vie de H. Brulard, XXXIII.
4 L'amour, qui est chose divine, ne se commande, ni ne s'extorque. Il souffle où il veut.
Th. Gautier, le Capitaine Fracasse, XVI, t. II, p. 197.
DÉR. Extorqueur.

Encyclopédie Universelle. 2012.