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faquin

faquin [ fakɛ̃ ] n. m.
• 1534 « portefaix »; de l'a. fr. facque, néerl. fak « poche »
Vx Individu sans valeur, plat et impertinent (t. d'injure au XVIIe s.). coquin, maraud.

faquin nom masculin (moyen français facque, sac) Mannequin qui servait autrefois aux cavaliers s'exerçant à la lance. Littéraire. Homme méprisable et impertinent ; coquin, maraud.

⇒FAQUIN, subst. masc.
A.— Rare
1. Portefaix. Giovanni hélait les faquins, distribuait les ordres, marchandaillait avec les gondoliers, s'informait des bâtiments en partance (MILOSZ, Amour. initiation, 1910, p. 201). [Nouveau calque de l'ital. facchino].
2. Mannequin d'osier, de paille ou de bois avec lequel on s'exerce à la lance. Et quand, dans les carrousels du grand siècle, l'écu du jouteur fit place aux « têtes de turc » ou au « faquin », le cavalier à l'assiette incertaine pouvait s'en prendre à sa « mazette » (Comment parlent sportifs ds Vie Lang. 1953, p. 175).
B.— Au fig., vieilli. [Terme de mépris s'adressant à un homme] Personnage méprisable, vaniteux, malhonnête et sot. Et ce faquin qui se donne des airs d'un César et d'un Alexandre! (SANDEAU, Mlle de La Seiglière, 1848, p. 166). Vos marques de déférences s'adressent à l'église, qu'il représente, non pas à l'individu, qui est le pire faquin (ADAM, Enf. Aust., 1902, p. 414) :
Dans le monde, même le plus frivole, il n'y a pas de sujet qu'on traite plus volontiers que celui des avantages de l'honnête homme isolé sur le faquin le plus fortuné...
J. DE MAISTRE, Soirées St-Pétersb., t. 1, 1821, p. 211.
Loc. Ce faquin de... Ce faquin de ministre le traite avec une distinction étonnante (STENDHAL, L. Leuwen, t. 3, 1835, p. 59). Ces faquins de juges civils pouvaient se permettre de penser que, l'affaire Dreyfus et l'affaire Esterhazy n'étant qu'une seule et même affaire... (CLEMENCEAU, Vers réparation, 1899, p. 470).
[Employé comme injure] Coquin et faquin, lâche et bravache, menteur et voleur! Voilà ses vrais noms, Madame, et je vous le prouverai (ABOUT, Roi mont., 1857, p. 172).
Rem. La plupart des dict. gén., y compris Ac., attestent faquinerie, subst. fém. Acte de faquin, sottise, fanfaronnade. Apparemment peu usité et vieilli, ce mot n'apparaît pas ds les textes littéraires de référence.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1542 facquin « portefaix » (RABELAIS, Gargantua, éd. Marty-Laveaux, chap. 2, p. 14); 1558 péj. (DU BELLAY, Regrets ds Œuvres, éd. H. Chamard, t. 2, p. 131). Prob. dér., à l'aide du suff. -in, du m. fr. facque « poche » (compagnons de la facque « voleurs », 2e moitié XVe s., G. CHASTELLAIN, Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, t. V, p. 422) encore attesté dans les dial. et prob. empr. au m. néerl. fac « espace clos, compartiment » (VERDAM). L'ital. facchino, bien qu'attesté dep. 1442 (lat. médiév. de Venise fakinus d'apr. DEI), est prob. empr. au fr. car l'ital. n'a pas le mot corresp. à facque; en outre, fr. faquin est prob. antérieur à 1542 : cf. esp. faquin, attesté dep. 1445 et qui lui est empr. (v. COR.). Fréq. abs. littér. :67. Bbg. SAIN. Sources t. 2 1972 [1925] p. 291; t. 3 1972 [1930] p. 114, 321. — TRACC. 1907, p. 141. — WIND 1928, p. 4, 18, 38, 83, 191, 206, 207.

faquin [fakɛ̃] n. m.
ÉTYM. 1534, Rabelais, au sens de « portefaix »; de l'anc. franç. facque, fasque, néerl. fak « poche »; Guiraud postule un rad. fasc- apparenté au lat. fascis, « faix, charge ».
1 Vx. Portefaix.
1 Un tas de faquins, qui attendent sur le port ceux qui viennent par eau pour porter leurs hardes (…)
Scarron, le Roman comique, I, XVIII.
REM. On trouve au XXe s. des emplois de faquin dans ce sens, réempruntés à l'ital. facchino, qui a conservé cette acception.
2 (1606). Vx. Mannequin de bois ou de paille, qui servait dans les joutes à l'exercice de la lance.
3 (1561). Vx ou littér. Individu sans valeur, plat et impertinent (t. d'injure au XVIIe). Coquin, maraud, racaille, sacripant. || Un vil faquin. || On l'a traité, on l'a chassé comme un faquin. || Ce faquin de valet, ce faquin de X.
2 Savez-vous (…) que vous n'êtes, pour tout potage, qu'un faquin de cuisinier ?
Molière, l'Avare, III, 2.
3 Les faquins qui poursuivent la mémoire de Bayle, méritent le mépris et le silence.
Voltaire, Lettre à Thiriot, 1378, 27 mai 1756.
4 Un jour cependant, ce faquin de marquis se permit de répliquer, en pleine étude, avec une insolence telle que je perdis toute patience.
Alphonse Daudet, le Petit Chose, I, IX.
DÉR. Faquinerie, faquinisme.

Encyclopédie Universelle. 2012.