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farfelu

farfelu, ue [ farfəly ] adj.
• 1546 fafelu « dodu »; fafelu « espiègle » 1865, par contresens; repris 1928, répandu v. 1950; du rad. expressif faf-, et à rapprocher de l'a. fr. fanfelue (cf. fanfreluche)
Fam. Un peu fou, bizarre. Il est farfelu. loufoque; fam. barjo. Une idée farfelue, cocasse. ⇒ biscornu, saugrenu.

farfelu, farfelue adjectif et nom (ancien français fanfelue, bagatelle, avec l'influence d'un radical faf- exprimant une chose gonflée) Bizarre, extravagant, fantasque, un peu fou : Une fille un peu farfelue. Projets farfelus.farfelu, farfelue (synonymes) adjectif et nom (ancien français fanfelue, bagatelle, avec l'influence d'un radical faf- exprimant une chose gonflée) Bizarre, extravagant, fantasque, un peu fou
Synonymes :
- biscornu
- bizarre
- extravagant
- fantasque
- hurluberlu
- insensé
- loufoque (familier)
- saugrenu
Contraires :
- logique
- rationnel
- sensé

farfelu, ue
adj. et n. Fam. D'une fantaisie un peu extravagante et folle.
Subst. Une farfelue sympathique.

⇒FARFELU, UE, adj.
A.— [Appliqué à une pers.] Dont le comportement ou la conduite surprend par le côté bizarre, inattendu, saugrenu. Synon. fantasque, hurluberlu, loufoque (fam.). Une sorte de savant farfelu et irresponsable (Nouvel Observateur, 24 janv. 68 ds GILB. 1971, p. 201).
Emploi subst. Personne très originale, fantaisiste. Le commissaire dit que ce farfelu passait le plus clair de son temps au fond de la brousse (GARY, Les Racines du ciel, 1956, ds GILB. 1971 p. 202).
B.— [Appliqué à une action, une idée, une réalisation de l'homme] Qui est dicté par un goût de la bizarrerie, de l'irrationnel. Synon. saugrenu, étrange. L'échec d'un projet farfelu (ARNOUX, Double chance, 1958, p. 214).
Péj. Absurde, stupide. Ses jugements sont d'un arbitraire farfelu; il condamne l'Énéide, mais accepte les Géorgiques (MARROU, Connaiss. hist., 1954, p. 138).
Prononc. :[]. Étymol. et Hist. 1. Ca 1460 fafelu « dodu » (Farce du Pasté et de la Tarte, Anc. théâtre fr., t. 2, p. 73); 1545 farfelu (RABELAIS, Tiers Livre, éd. M. A. Screech, chap. 28, p. 199); 2. 1921 farfelu « fantaisiste » (A. MALRAUX, Lunes en papier, d'apr. A. VANDEGANS, La jeunesse littéraire d'A. Malraux, p. 100 : Royaume-Farfelu [devenu titre d'un autre roman d'A. Malraux publié en 1928; cf. aussi 1929, A. MALRAUX, Port-Égaré par P. Véry ds N.R.F., déc., p. 839 : cucurbitacées aux formes farfelues, cité ds A. VANDEGANS, op. cit., p. 306)]. Prob. issu du croisement de fanfelue (fanfreluche) avec le rad. faf- (à l'orig. de mots désignant des choses vaines ou gonflées; fafiot; v. FEW t. 3, pp. 366b-367a), la forme étant devenue farf- chez Rabelais par attraction d'autres mots rabelaisiens (farfadet, farfouiller, faribole) et peut-être aussi ital. (farfalla « papillon »; farfarello « démon », v. farfadet; farfaro, nom de plante; farfogliare « bredouiller »; v. J. Pohl ds Fr. mod. t. 31, pp. 302-303). Le sens nouv. donné par A. Malraux au mot qu'il a prob. pris chez Rabelais s'explique par le fait que l'univers de fantaisie évoqué dans les Lunes en papier se compose de choses vaines, gonflées d'air et de formes arrondies (ballons, sphères creuses de verre, meubles en forme d'édredons, grosses pommes, etc; v. A. VANDEGANS, op. cit., pp. 118-119). Bbg. BURGUIÈRE (P.). Andouilles farfelues. Vie Lang. 1955, pp. 360-365. — DONTENVILLE (H.). Le Mot farfelu de Rabelais à A. Malraux. B. de l'Assoc. des Amis de Rabelais et de la Devinière. 1964, t. 2, pp. 83-86. — DUB. Dér. 1962, p. 55. — GREVISSE (M.). Probl. de lang. 3e s. Paris, passim. — POHL (J.). Contribution à l'hist. de qq. mots. Fr. mod. 1963, t. 31, pp. 302-303.

farfelu, ue [faʀfəly] adj. et n.
ÉTYM. 1546, Rabelais; var. de fafelu, faffelu, en moy. franç. : le pasté estoit fafelu (gros, dodu), Farce du pasté et de la tarte, in Godefroy; du rad. expressif faff- (Wartburg), et à rapprocher de l'anc. franç. fafellue, fanfelue « bagatelle, futilité », courant du XIIe au XVIe; → Fanfreluche.
1 Vx (au sens de faffelu « gros et gras »).
1 « Tous tenons de Mardi gras, votre antique confédéré. »
Aucuns depuis me ont raconté qu'il dit Gradimars, non Mardi gras. Quoi que ce soit, à ce mot un gros cervelas sauvage et farfelu, anticipant devant le front de leur bataillon, le voulut saisir à la gorge (…)
(Gymnaste) sacque (tire) son épée (…) à deux mains, et trancha le cervelas en deux pièces. Vrai Dieu, qu'il était gras !
Rabelais, le Quart Livre, XLI.
REM. Le mot faf(f)elu et sa variante farfelu semblent inusités après le XVIe s. L'exemple donné par Littré est en réalité une référence à un texte ancien, comme le montre le contexte :
2 J'embrasse, mais chrétiennement et en oncle, la jolie infante, qui me fait souvenir de cette petite infante éveillée et fafelue, qui étoit à la portière du carrosse de sa mère, ainsi qu'il est écrit dans les bons livres; la comparaison ne doit déplaire ni à la mère, ni à la fille.
Ch. de Sévigné, Lettre à M. de Grignan, 19 févr. 1690.
La glose de Littré, « espiègle », n'est confirmée par aucun autre texte; elle est critiquée par Godefroy. La petite infante (Pauline de Grignan) est vraisemblablement « éveillée et dodue ».
2 (1928, repris par A. Malraux, Royaume farfelu). Fam. et cour.REM. Le mot ne s'est pas répandu dans le langage courant avant 1950 environ (cf. Ch. Muller, in Classe de français, juil. 1953, pour qui le sens actuel est dû au phonétisme du mot, et à l'attraction de farfadet, fanfreluche, etc.). — Un peu fou, bizarre.En parlant des personnes. || Il est très gentil, mais assez farfelu. || Un type farfelu. Loufoque (fam.).(Choses). || Des idées farfelues, cocasses. Biscornu. || Une invention farfelue, drôle, ou, péj., absurde.
3 De là (→ ci-dessus) vient qu'on puisse aujourd'hui parler des sujets farfelus donnés au bachot (titre d'un article de Jean Tournemille dans le Figaro Littéraire), entendez, sujets « bizarres et compliqués », ou du style farfelu de M. Raymond Moreau, ou encore des idées farfelues de Jean Paulhan.
Ch. Muller, in Classe de français, juil. 1953, p. 380.
4 Au Caire même, la maison de la Crétoise, avec ses divans dans les moucharabiehs et, au centre d'un salon délirant (…) un oiseau des îles déplumé (…)
J'aime les musées farfelus, parce qu'ils jouent avec l'éternité.
Malraux, Antimémoires, p. 60.
N. || Un, une farfelue. || Un aimable farfelu.
5 Tous les vrais farfelus sont maintenant à Hongkong, mais la race se perd (…)
Malraux, Antimémoires, p. 377.
6 Trop de gens se complaisent encore dans l'aléatoire et l'approximatif (…) trop de farfelus incurables prennent le demi-setier pour mesure valable et la Saint-Jean pour échéance scientifique.
Jacques Perret, Bâtons dans les roues, p. 207.
N. m. || Le farfelu : le genre farfelu.
7 J'appelle ce livre Antimémoires, parce qu'il répond à une question que les Mémoires ne posent pas, et ne répond pas à celles qu'ils posent; et aussi parce qu'on y trouve, souvent liée au tragique, une présence irréfutable et glissante comme celle du chat qui passe dans l'ombre : celle du farfelu dont j'ai sans le savoir ressuscité le nom.
Malraux, Antimémoires, Folio, p. 23.
CONTR. Logique, sensé.

Encyclopédie Universelle. 2012.