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fétu

fétu [ fety ] n. m.
XIIe; lat. pop. °festucum, class. festuca « brin de paille »
Brin (de paille). Cour. Fétu de paille : brin de paille. — Loc. Être emporté, traîné comme un fétu.

Fétu brin de paille.

fétu
n. m. Brin (de paille).

⇒FÉTU, subst. masc.
A.— Brin de paille. On prend donc deux fétus, l'un avec un signe, l'autre tout uni, et l'on tire : Mathias tombe sur le fétu marqué du signe, et il est proclamé apôtre (SAINTE-BEUVE, Poés., 1829, p. 189). Les hauts fétus du foin sont sortis au soleil et ils commencent à plier sous le poids de leurs plumets bruns (RAMUZ, A. Pache, 1911, p. 222) :
L'étranger qui, venu du centre, se fourvoie dans la rue Blainville ou place Contrescarpe est, à de certaines heures, aspiré comme un fétu par le maelstrom mouffetardien. Et, tout de suite, la cataracte l'entraîne.
DUHAMEL, Confess. min., 1920, p. 55.
B.— P. ext.
1. Chose sans valeur, sans importance. Je ne donnerai pas un fétu pour changer leur blâme en louange (GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1952, p. 100).
2. Personne sans valeur, sans importance. Chacun de ces hommes se sent subordonné, misérable, minime, pauvre fétu près de la fournaise (BARRÈS, Cahiers, t. 11, 1914-18, p. 161). Misérable fétu, comment peux-tu lutter contre sa miséricorde [de Dieu]? (SARTRE, Diable et Bon Dieu, 1951, 1er tabl., 3, p. 118).
C.— Au fig. [Dans des expr. indiquant le peu de cas fait d'une chose, son peu de poids]
1. Ne pas peser un fétu. N'avoir aucune valeur, aucun poids. Le savoir n'est rien et ne pèse pas un fétu à côté de l'originalité (PROUST, Sodome, 1922, p. 929).
2. Se soucier de qqc. (autant que) comme d'un fétu. N'en faire aucun cas. Piedgris (...) se souciait de la vie d'un homme autant que d'un fétu (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 408).
Rem. 1. Fétu est parfois employé p. métaph. et p. réf. à l'Évangile (Matthieu, VII, 3, 4, 5; Luc, VI, 41-42) pour désigner un défaut mineur p. oppos. à poutre désignant un grand défaut. 2. L'expr. fétu de paille, bien qu'inutilement redondante, semble avoir tendance à se généraliser (du moins dans un lang. assez fam.). Les vols rapides des oiseaux qui font leurs nids, laissent tomber de grands fétus de paille, trop lourds pour leurs petits becs (E. DE GONCOURT, Mais. artiste, 1881, p. 376).
Prononc. et Orth. :[fety]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1170 « brin de paille [ici au fig. pour désigner une chose de peu de valeur] » (CHR. DE TROYES, Erec, 1646 ds T.-L.). Du b. lat. festucum (TLL s.v., 625, 75, sqq.), class. festuca, v. fétuque. Fréq. abs. littér. :104.

fétu [fety] n. m.
ÉTYM. XIIe; lat. pop. festucum, du lat. class. festuca « brin de paille ».
Brin (de paille). || Un fétu que le vent emporte (→ Avalanche, cit. 6).
1 (La fourmi) Vit trois jours d'un fétu qu'elle a traîné chez soi.
La Fontaine, Fables, IV, 3.
Cour. || Fétu de paille : brin de paille.
2 Un fétu de paille est tombé sur une fourmi et lui a cassé la troisième patte (…)
Th. Gautier, Mlle de Maupin, IV, p. 61.
Par compar. ou métaphore. Être emporté, traîné comme un fétu.
3 Je ne suis à tes yeux, sinon
Qu'un fétu sans force et sans nom (…)
Mathurin Régnier, Stances religieuses.

Encyclopédie Universelle. 2012.