Akademik

flûter

flûter [ flyte ] v. <conjug. : 1>
• 1680; de 1. flûte
1 V. intr. Vx Jouer de la flûte. Loc. fam. C'est comme si on flûtait : c'est sans effet (cf. Comme si on pissait dans un violon).
2 V. tr. Mod. Produire, dire avec un son analogue à celui de la flûte.

⇒FLÛTER, verbe.
A.— Vieilli. Jouer de la flûte. Flûter des trilles. Restez-là, monsieur... et flûtez! flûtez!... on vous paye pour ça!... (LABICHE, Si jamais je te pince! 1856, III, 7, p. 327).
... Quand il veut flûter, il s'en va le dimanche, et mêmement la nuit, dans des endroits non fréquentés, où il flûte à sa guise...
SAND, Maîtres sonneurs, 1853, p. 49.
Emploi subst. Je veux que les deux seules personnes en qui j'ai confiance connaissent mon flûter (SAND, Maîtres sonneurs, 1853, p. 52).
Expr. fam. Envoyer flûter qqn. L'envoyer promener. Ah! elle envoyait joliment flûter le monde! la vie ne lui offrait pas tant de plaisirs (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 706). C'est comme si on flûtait. C'est comme si on chantait (v. chanter I), cela ne sert à rien. Je lui ai répété bien des fois... mais, que je serine, que je chante, que je flûte! n'est-ce pas, c'est pareil au même?... (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 551).
P. anal. [En parlant du merle, des crapauds, du vent, etc.] Les crapauds, soudainement, cessèrent tous deux de flûter (POURRAT, Gaspard, 1922, p. 206). J'aime bien que le vent me flûte autour des oreilles (GIONO, Baumugnes, 1929, p. 58).
B.— Fam., vx. Boire. Flûter des chopes; aimer à flûter (Ac. 1835, 1878). Synon. siffler. Tous deux flûtaient quelques gouttes d'un cognac à peu près probe (HUYSMANS, Là-bas, t. 1, 1891, p. 114).
Prononc. et Orth. :[flyte], (je) flûte [flyt]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1170 (CHRÉTIEN DE TROYES, Erec et Enide, éd. M. Roques, 1991 : cil flaüte); 2. adj. 1740 voix flûtée (Ac.). Dér. de flûte1; 1 dés. -er; 2 suff. . Fréq. abs. littér. :12. Bbg. QUEM. DDL t. 10. — SAIN. Sources t. 2 1972 [1925], p. 328.

flûter [flyte] v.
ÉTYM. V. 1170, flauter, Chrétien de Troyes; fleüter, v. 1265; de 1. flûte.
———
I
1 V. intr. Vx. Jouer de la flûte.
Loc. fam. C'est comme si on flûtait : c'est sans effet. → C'est comme si on pissait dans un violon.
Vx. Envoyer flûter qqn, l'envoyer promener.
2 a V. tr. Mod. Produire avec un son analogue à celui de la flûte.Dire d'une petite voix (flûtée).
1 (…) de temps en temps, une ou deux toux, de ces toux retenues de dévotes qui les musiquent et qui les flûtent, par respect pour les saints échos de la maison du Seigneur.
Barbey d'Aurevilly, les Diaboliques, « À un dîner d'athées ».
2 Mais, monsieur le directeur, osais-je flûter, ce que vous appelez le hasard, c'est peut-être le destin ou l'ordre de Dieu.
P. Guth, le Mariage du naïf, p. 50 (1957).
b Intrans. Spécialt. || Le merle flûte, pousse son cri, chante.
———
II V. tr. Fam. et vx. Boire. || Flûter un litre.
——————
flûté, ée p. p. adj.
ÉTYM. (1740; du sens I., 2., trans.).
Semblable au son de la flûte, grêle et musical. || Note flûtée. || Une voix flûtée. Aigu (→ Casser, cit. 16). || Sons flûtés d'un violon, d'un violoncelle : sons produits en faisant glisser l'archet près du chevalet.
3 Et elle se fait une voix flûtée pour promettre au minet toutes sortes de douceurs.
France, le Crime de S. Bonnard, in Œ., t. II, p. 494.

Encyclopédie Universelle. 2012.