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fourrier

fourrier [ furje ] n. m.
• fin XIIe « fourrageur »; de fuerre 1. fourrage
1Autrefois, Sous-officier chargé du cantonnement des troupes et du couchage, des distributions de vivres, de vêtements. Adjt Sergent-fourrier. Mar. Marin comptable chargé de l'administration du personnel sur le plan financier ainsi que de la gestion du matériel.
2Fig., littér. Personne, chose qui annonce ou prépare qqch. avant-coureur. Le fourrier du printemps.

fourrier nom masculin (ancien français fuerre, fourrage) Autrefois, officier ou sous-officier chargé de distribuer les vivres et de pourvoir au logement des militaires. Aujourd'hui, officier marinier ou marin chargé des écritures et des appels. Littéraire. Personne qui prépare l'arrivée de quelqu'un, qui facilite ses entreprises illicites : Les fourriers de l'ennemi.fourrier (expressions) nom masculin (ancien français fuerre, fourrage) Sergent fourrier, autrefois, sous-officier responsable du matériel d'une compagnie. ● fourrier (homonymes) nom masculin (ancien français fuerre, fourrage) fourriez forme conjuguée du verbe fourrer

fourrier
n. m.
d1./d Sous-officier chargé du logement des troupes, de la nourriture et du couchage des hommes de la compagnie.
(En appos.) Sergent, caporal(-)fourrier.
d2./d Fig., litt. Personne ou chose qui prépare, qui annonce qqch. Les criquets, fourriers de la famine.

⇒FOURRIER, subst. masc.
A.— HIST. ANC. Officier de la suite d'un prince chargé d'assurer vivres et logement de la Cour en déplacement. Fourrier envoyé en avant. Celui-ci rencontra un des fourriers du palais : le prince le faisait demander en toute hâte (STENDHAL, Chartreuse, 1839, p. 289). Il n'était pas besoin d'envoyer des fourriers Pour leur dire : il convient de se mettre en campagne (HUGO, Légende, t. 6, 1883, p. 98).
Au fig., littér. Chose ou personne qui annonce, prépare l'arrivée de quelque chose ou l'avènement de quelqu'un. (Quasi-)synon. avant-coureur :
Mais ses chères imaginations à elle, préfigurées, brossées de frais, sorties des tiroirs, étaient parties d'avance, en fourriers, sur toutes les routes espérées, ayant charge de lui préparer pour les résignations futures quelques semaines d'une magnifique et exceptionnelle vie.
MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 81.
Loc. fam., souvent péj. Être, se faire le fourrier de qqn, de qqc. En préparer, en faciliter l'arrivée. Et les Jeunes-Turcs, au lendemain de leur révolution, ne voudront pas laisser dire (...) qu'ils ont été les fourriers de l'ennemi, ou les fossoyeurs de la patrie turque (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1932, p. 103). Mais c'est nos âmes que menacent les humanistes transfuges, éternels entremetteurs, fourriers de la future Barbarie (BERNANOS, Gds cimet., 1938, p. 357).
Rem. Emploi adj. Peut-être, un jour que la mort nous tâtera, que la maladie avant-courrière et fourrière nous tiendra fiévreux et douloureux (VERLAINE, Œuvres compl., t. 4, Mes hôp., 1891, p. 329).
B.— Usuel
1. ART MILIT. Sous-officier chargé de la distribution des vivres et des équipements, du campement et du couchage des troupes. Le fourrier de la compagnie. Nous guettions le retour des fourriers qui nous cherchaient des cantonnements (DORGELÈS, Croix de bois, 1919, p. 59). Il entrait dans le bureau du maréchal des logis chef, suivi de l'adjudant et du fourrier (PROUST, Guermantes 1, 1920, p. 131).
En appos. [Dans l'infanterie] Sergent(-)fourrier. Dehors, sur une charrette, en plein soleil, un sergent-fourrier hurle dans le tumulte :« La 5e distribution!... » (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 746). [Dans l'artill. et la cavalerie] Maréchal des logis(-) fourrier. C'était en 1899. J'étais alors brigadier-fourrier, à Sfax, au 4e spahis (BENOIT, Atlant., 1919, p. 22).
2. MAR. Matelot chargé des appels, des écritures administratives et de la comptabilité à bord. Plusieurs pages manuscrites portant des noms de navire, avec des cachets bleus, des chiffres et des dates. Les fourriers, gens de goût, ont orné cette partie d'élégants parafes (LOTI, Mon frères Yves, 1883, p. 3). En appos. Quartier-maître fourrier.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1135 forier « soldat qui va au fourrage, au pillage » (Couronnement Louis, éd. E. Langlois, 2285); 2. a) ca 1280 fourier « officier de la cour chargé d'assurer le logement » (PH. DE BEAUMANOIR, Jehan et Blonde, éd. H. Suchier, 5193); b) 1452 milit. fourrier (G. CHASTELLAIN, Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, t. II, p. 323, 11); 3. 1268 forrier « avant coureur » (Cristal et Clarie, éd. H. Breuer, 5341); av. 1514 fém. fourrière (J. LEMAIRE DE BELGES, Illustrations de Gaule et singularités de Troie, p. 206-207). Dér. de fuerre « fourrage »; suff. -ier. Fréq. abs. littér. :108.

fourrier [fuʀje] n. m.
ÉTYM. V. 1135, forier; de fuerre. → 1. Fourrage.
1 Vx. Fourrageur.(V. 1280). Par ext. Anciennt. Officier qui précédait un prince en déplacement pour assurer les logements de la cour.
2 Mod. (Littér.). Personne, chose qui annonce ou prépare quelque chose. Avant-coureur. || « Les fourriers d'été » (Charles d'Orléans).Loc. Arriver en fourrier.
1 (…) cet heureux hymen, qui les charmait si fort (les vieillards),
Devient souvent pour eux un fourrier de la mort.
Corneille, la Suivante, II, 1.
2 Et la mémoire et l'habitude sont les fourriers de la mort. Car ils introduisent le vieillissement, le raidissement, le durcissement qui sont les expressions mêmes de l'amortissement de la mort.
Ch. Péguy, Note conjointe, Sur Descartes, p. 120.
2.1 Les autorités de Trinity College (…) mises sur leurs gardes par l'arrivée, en fourrier, d'un secrétaire français (ce qui témoigne de la part d'un prince de bien peu de self-respect) ont prétendu ne disposer d'aucun appartement, à l'intérieur même du collège.
Paul Morand, Bouddha vivant, p. 92.
Loc. fig. (souvent péj.). Être, se faire le fourrier de (qqn ou qqch.) : préparer l'arrivée de.
3 (1452). Milit. Sous-officier chargé du cantonnement des troupes et du couchage, des distributions de vivres, de vêtements. || Le fourier de la compagnie.Adj. (1872). || Sergent-fourrier (→ Escouade, cit. 1).
(1883). Mar. Matelot chargé des écritures et de la comptabilité. || L'état de fourrier est une fonction et non un grade.Adj. || Quartier-maître fourrier.
3 Viennent ensuite plusieurs pages manuscrites portant des noms de navire, avec des cachets bleus, des chiffres et des dates. Les fourriers, gens de goût, ont orné cette partie d'élégants parafes.
Loti, Mon frère Yves, I.
REM. Le fém. fourrière, devenu d'emploi improbable à cause de fourrière (n. f.), est attesté dans la langue class. : (l'Aurore) « cette belle fourrière » (Corneille).
HOM. Formes du v. fourrer.

Encyclopédie Universelle. 2012.