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frelon

frelon [ frəlɔ̃ ] n. m.
frelun fin XIIe; frq. °hurslo
Grosse guêpe rousse et jaune à corselet noir, dont la piqûre est très douloureuse. Un essaim, un nid de frelons.

frelon nom masculin (bas latin furlo, -onis, du francique hurslo) Grosse guêpe d'Europe, rousse et jaune, au nid fait de bois mâché et enduit de salive, très nuisible aux fruits et dont la piqûre peut être dangereuse. ● frelon (citations) nom masculin (bas latin furlo, -onis, du francique hurslo) Jonathan Swift Dublin 1667-Dublin 1745 Les lois sont semblables aux toiles d'araignée, qui attrapent les petites mouches, mais laissent passer guêpes et frelons. Laws are like cobwebs, which may catch small flies, but let wasps and hornets break through. A Critical Essay upon the Faculties of the Mind

frelon
n. m. Grosse guêpe d'Europe brune et jaune (Vespa crabro) dont les piqûres, très douloureuses, peuvent être dangereuses.

I.
⇒FRELON1, subst. masc.
A.— Insecte hyménoptère (Vespidés), de grande taille, de couleur brun-noir, roux et jaune, qui bâtit son nid dans différentes cavités (troncs d'arbres, murs, cheminées, etc.), qui pille le miel des abeilles et dont la piqûre est fort douloureuse, parfois dangereuse. Essaim de frelons. Un gros frelon solitaire et bourdonnant la suivait, s'arrêtant parfois pour boire une fleur (...). Son corps énorme semblait en velours brun rayé de jaune, porté par des ailes transparentes et démesurément petites (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Souv., 1884, p. 534). Ces gros frelons terribles (...) qui nichaient dans le cœur de certains chênes et qu'on détruisait au printemps en allumant de grands feux alentour (LOTI, Rom. enf., 1890, p. 146). Les gros frelons aussi passant de leur vol droit qui fait un bruit de cloches : et on racontait que trois piqûres tuaient un homme, six un cheval et neuf un éléphant (RAMUZ, A. Pache, 1911, p. 27).
B.— P. anal., arg. milit.
1. [Bruit, danger] Obus. Des frelons invisibles passent en bourdonnant par-dessus notre tranchée. Un de mes hommes s'inquiète :« Eh là! I's la perdent, nos artifiots. Dans cinq minutes i's vont nous tirer d'sus. » (GENEVOIX, Nuits de guerre, 1917, p. 139). Hier, en mangeant la soupe, une abeille, à dix centimètres; avant-hier, à un créneau, un frelon, à n ... (ESN. Poilu 1919, p. 33).
2. [Bruit, forme] Type d'avion. L'avion reçoit le nom de divers animaux, ailés comme lui : bruant, frelon, hanneton, etc. (DAUZAT, Arg. guerre, 1918, p. 145).
Rem. Le terme constitue aussi le nom officiel d'un type d'hélicoptère. Monorotor à trois turbines, comme le « Frelon » cet hélicoptère lourd (Industr. aéron. fr., 1962, p. 18).
C.— P. métaph. et au fig. [À propos d'une pers. ou d'une chose personnifiée] Celui, celle qui vit en parasite aux dépens d'autrui, qui pille ses travaux, ou ce qui représente un danger quelconque. La haine attaque, guette, veille; Elle est le sinistre frelon... (HUGO, Chans. rues et bois, 1865, p. 299). Le producteur n'est pas un esclave, mais (...) quiconque n'est pas producteur est un frelon (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 608). M. Brou, décidément, est une inutilité! Il est un frelon de la vie!... (COURTELINE, Conv. Alceste, M. Tringle, 1926, tabl. 1, p. 145) :
... Chenavard travaille comme un « frelon ». Il butine dans la grammaire ornementale de tous les pays et de toutes les époques des motifs qu'il entasse dans des compositions surchargées et confuses (...) Une pléiade de dessinateurs, élèves ou non de Chenavard (...) continuent à piller sans discrimination tous les documents qui leur tombent sous la main.
VIAUX, Meuble Fr., 1962, p. 155.
Rare, emploi adj., au fém. Gilles Boileau, avocat et rimeur (...) était de ces beaux-esprits bourgeois et malins visans [sic] au beau monde à la suite de Boisrobert, race frelone éclose de la Fronde (SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t. 6, 1851-62, p. 495).
REM. Frelonnière, subst. fém. Nid de frelons. (Ds Lar 19e, s.v. frelon). P. métaph. Mais être seul, isolé, et en loger quatre-vingts, une centaine [d'hommes]! Rien à faire qu'à subir stoïquement; à se boucher les oreilles (...) au frémissement de l'immense ruche, de la frelonnière (LA VARENDE, Tourmente, 1948, p. 232).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1180 frelun entomol. (M. DE FRANCE, Fables, 65, 26 ds T.-L.). De l'a. b. frq. hurslo, cf. m. néerl. horsel entomol. (VERDAM), cf. FEW t. 16, p. 271. Fréq. abs. littér. :66. Bbg. BAUMANN (H.-H.). Sekundäre Motivationen bei romanischen Tierbezeichnungen. Diss., Bonn, 1967, 162 p. — MEYER-LÜBKE (W.). Etymologisches. In : [Mél. Ascoli (G.)]. Torino, 1901, pp. 415-420.
II.
⇒FRELON2, subst. masc.
BOT. Plante buissonnante. Synon. fragon, houx-frelon, petit-houx. (Ds Ac. 1835-1932, BESCH. 1845, LITTRÉ, DG, GUÉRIN 1892, QUILLET 1965).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. 1694 houx-frélon (TOURNEFORT Bot. t. 1, p. 70). Issu de fraillon, de même sens (XIVe s. ds T.-L.) qui est lui-même prob. un dér. en -l- de fragon. Fraillon a sans doute abouti à frelon2 sous l'infl. de frelon1.

frelon [fʀəlɔ̃] n. m.
ÉTYM. V. 1180, frelun; francique hurslo.
1 Insecte hyménoptère (Vespidés), sorte de grosse guêpe rousse et jaune à corselet noir, dont la piqûre est très douloureuse, et qui construit dans les arbres creux ou les trous de mur un nid à peu près sphérique (n. sc. : vespa crabro). || Bourdonnement du frelon. || Essaim, nid de frelons. || Les frelons se nourrissent de matières sucrées; ils pillent le miel des abeilles et endommagent les fruits dans les vergers.
1 Comme on voit les frelons, troupe lâche et stérile,
Aller piller le miel que l'abeille distille (…)
Boileau, Satires, I.
2 La rose, vierge encor, se referme jalouse
Sur le frelon nacré qu'elle enivre en mourant.
A. de Musset, Poésies nouvelles, « Nuit de mai ».
3 Tu t'agites trop, tu ressembles à un frelon dans une bouteille.
Bernanos, Journal d'un curé de campagne, p. 106.
4 Il faisait très chaud, il y avait un gros frelon qui se heurtait au plafond, et tombait brusquement (…)
Aragon, les Beaux Quartiers, I, XXI.
tableau Classification des insectes.
2 (V. 1664, La Rochefoucauld). Fig. et vx (les frelons passant pour piller le miel des abeilles). Personne incapable et envieuse qui dénigre les travaux d'autrui et, souvent, cherche à en tirer profit. aussi Plagiaire.
5 Combien d'abeilles, qui respectent leur chef, et qui se maintiennent avec tant de règle et d'industrie ! Combien de frelons, vagabonds et fainéants, qui cherchent à s'établir aux dépens des abeilles !
La Rochefoucauld, Réflexions diverses, 11.
6 Certes, c'est une vieille et vilaine famille Que celle des frelons et des imitateurs; Allumeurs de quinquets, qui voudraient être acteurs. Aristophane en rit, Horace les étrille (…)
A. de Musset, Premières poésies, « Après une lecture ».

Encyclopédie Universelle. 2012.