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fripe

fripe [ frip ] n. f.
frippe 1616; bas lat. faluppa « fibre, chose sans valeur »
1Vieux vêtement, haillon. hardes. « jamais il se déshabillait, il gardait sur lui toutes ses fripes, ses pélerines et son turban » (Céline).
2Plus cour. Vêtements d'occasion (rare au sing.). Porter des fripes rétro. Collect. La fripe : ensemble de ces vêtements; commerce des vêtements d'occasion.

fripe nom féminin (ancien français frepe, chiffon, du bas latin faluppa, fibre) Populaire. Vêtement usé, d'occasion (surtout pluriel). ● fripe (homonymes) nom féminin (ancien français frepe, chiffon, du bas latin faluppa, fibre) fripe forme conjuguée du verbe friper fripent forme conjuguée du verbe friper fripes forme conjuguée du verbe friper

fripe
n. f. Souvent péjor. Vêtement usagé, d'occasion.

I.
⇒FRIPE1, FRIPPE, subst. fém.
A.— Arg. et pop. Nourriture, cuisine, mangeaille. Et ses toilettes donc, des guenilles dégoûtantes qu'une chiffonnière n'aurait pas ramassées! (...) Voilà où menaient l'amour de la fripe, les lichades et les gueuletons (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 701). Faire honneur à sa frippe, elle connaissait pas de plus beau compliment (SIMONIN, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 90).
Faire la fripe. Faire la cuisine. Si j'veux croûter, faut que j'fasse la fripe (BRUANT 1901, p. 425).
B.— Région. (notamment dans l'Ouest). Aliment que l'on tartine sur du pain (beurre, confiture, fromage). Ça mangera donc de la frippe, dit Nanon. En Anjou, la frippe, mot du lexique populaire, exprime l'accompagnement du pain, depuis le beurre étendu sur la tartine, frippe vulgaire, jusqu'aux confitures d'alleberge, la plus distinguée des frippes (BALZAC, E. Grandet, 1834, p. 86).
REM. Fripe-sauce, subst. masc., pop., vx. Goinfre, goulu; mauvais cuisinier (d'apr. Ac. 1835, 1878).
Prononc. :[]. Étymol. et Hist. 1655 « mangeaille » (David Ferrand, Muse Normande, IV, 259, 12 ds Glossaire de A. Heron : Où l'on rencontre aussi faire bonne fripe, faire la fripe). Déverbal de friper « avaler goulûment » 1545, J. GODARD, Les Desguisez, V, 5 ds Anc. théâtre fr., t. 7, p. 461, peut-être de même orig. que friper « défraîchir en chiffonnant ».
II.
⇒FRIPE2, subst. fém.
A.— Vieilli, pop. Chiffon, guenille; p. ext., synon. de vêtement. Et vous n'allez pas me laisser croire que vous n'employez ces fripes délicieuses que pour travailler au jardin (DUHAMEL, Suzanne, 1941, p. 143).
B.— Fam., vx. [Employé comme appellatif familier] Assieds-toi là, ma vieille fripe (...) dit Leemans (A. DAUDET, Rois en exil, 1879, p. 340).
Prononc. et Orth. :[]. Attest. d'une forme frippe, v. p. ex. VALÉRY, Corresp. [avec Gide], 1891, p. 117. Étymol. et Hist. Fin XIVe s. [ms.] « vieux vêtement » frepe (Roman de Renart, éd. M. Roques, branche I, 1575, var.); 1616 frippe (La Comédie des Proverbes, scène 5 ds Anc. théâtre fr., t. 9, p. 58 : ne voicy que des frippes propres à jouer une farce), considéré comme ,,vieux mot`` dans la lexicogr. du XIXe s. Du b. lat. faluppa, d'orig. inc., sans doute non lat. (ERN.-MEILLET). Attesté dans une glose du Xe s. (TLL s.v., VI, 203) « fibres, filaments, petites choses sans valeur ». Le mot s'est conservé en ital. (DEI, s.v. faloppa) et dans le domaine ibéro-roman (COR., s.v. harapo, v. aussi REW3 3173). Il se caractérise par la succession des consonnes f-l/r-p et des traitements vocaliques différents; ici le vocalisme originel est e [cf. encore les formes feupe, ferpe, (XIIIe s.-XIVe s. ds T.-L.) et il paraît se maintenir dans certains dial. (cf. FEW t. 3, p. 396a) tandis que le i reste inexpliqué (cf. cependant friperie, FEW t. 3, p. 401a)]. Bbg. QUEM. DDL t. 5.

1. fripe [fʀip] n. f.
ÉTYM. 1616, frippe; var. de l'anc. franç. felpe, ferpe, frepe « frange, chiffon, vieux vêtements », XIIIe; du bas lat. faluppa « fibre, chose sans valeur ».
1 Vx. Chiffon.Vieux vêtement, haillon.
1 Jamais il quittait son local, jamais il se déshabillait, il gardait sur lui toutes ses fripes, ses pèlerines et son turban, il s'ensevelissait tel quel sous l'amoncellement des zibelines, des loutres, des visons.
Céline, Guignol's band, p. 202-203.
Mod. Vêtements d'occasion (rare au sing.). || Elle porte des fripes rétro.(Collectif). || De la fripe, ensemble de ces vêtements; commerce des vêtements d'occasion. || Dans le nouveau quartier des Halles, à Paris, il y a de la fripe. aussi Chiffon, fringue. || « À côté de l'exubérance londonienne, on trouve qu'à Paris la fripe est triste » (le Nouvel Obs., 4 déc. 1972, p. 67).
2 (1879, Daudet). Péj. et vx. || Vieille fripe (insulte familière).
2 Oh ! la vieille fripe, disait-elle, se servant d'un mot qu'elle retrouvait soudain dans l'air de la brocante.
Alphonse Daudet, les Rois en exil, pl. 276, in D. D. L., II, 5.
DÉR. 1. Friper, friperie, fripier.
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2. fripe ou frippe [fʀip] n. f.
ÉTYM. 1655; déverbal de 2. friper.
1 (1808). Vx et pop. Mangeaille. — ☑ Loc. Faire la frippe : préparer le repas. Fricot, tambouille.
2 (1833, Balzac). Régional et vx. Tout aliment qui peut s'étaler sur du pain.
0 D'ailleurs, ces jeunes gens de Paris, tu verras que ça ne mange point de pain. — Ça mangera donc de la frippe, dit Nanon. En Anjou, la frippe, mot du lexique populaire, exprime l'accompagnement du pain, depuis le beurre étendu sur la tartine, frippe vulgaire, jusqu'aux confitures d'alleberge, la plus distinguée des frippes; et tous ceux qui, dans leur enfance, ont léché la frippe et laissé le pain, comprendront la portée de cette locution.
Balzac, Eugénie Grandet, Pl., t. III, p. 530.

Encyclopédie Universelle. 2012.